Coup de frein sur l’industrie automobile de Bourgogne-Franche-Comté. La société de transfert de technologies Sayens entre au capital de la start-up nancéienne SAM. De premiers projets pour les routes nationales régionalisées du Grand Est. Dijon Céréales s’appuie sur TotalEnergies pour le photovoltaïque. Les ambitions de la jeune pousse alsacienne Amfree. Agnès Ramillon, directrice d’AER BFC. François Rebsamen revient au gouvernement. Florian Lexcellent, délégué régional des Compagnons du Devoir Grand Est.
Bourgogne-Franche-Comté
• Coup de frein sur l’industrie automobile
La filière automobile de Bourgogne-Franche-Comté a subi un recul de ses effectifs durant le premier semestre 2024. Peu surprenante au regard du marché mondial, l'évolution demeure modérée à date du 30 juin : - 1,3 % selon l’étude dédiée de l’Insee parue en décembre dernier, signifiant un total ramené à 36.980 salariés. La baisse la plus significative se concentre sur la sous-traitance de premier rang, une diminution de 4,8 % étant relevée dans la catégorie « fabrication d’équipements automobiles » (12.380 personnes), alors que le construction incarnée par Stellantis est restée en hausse de 3,2 %, à 9.670 salariés.
Les signes de ralentissement sont toutefois pluriels. D’une part, le recours au chômage partiel a bondi, à près de 4.000 salariés concernés de janvier à juin derniers, soit 25 % de plus qu’en 2023. D’autre part, l’intérim a chuté de 20,6 % en un an, pour concerner 5.150 travailleurs temporaires. Ces facteurs expliquent la baisse du nombre total d’heures rémunérées dans la filière proportionnellement plus importante (8,7 %) que celle des effectifs M.Noyer
Lorraine
• La société de transfert de technologies Sayens entre au capital de la start-up nancéienne SAM

A Nancy, la start-up spécialisée dans les matériaux codants et les dispositifs anti-contrefaçons SAM (Signature et Authentification des Matériaux) bénéficie de l’entrée à son capital de la Satt Sayens. La société d'accélération du transfert de technologies opérée par Bpifrance favorise la mise sur le marché d’innovations scientifiques issues des laboratoires de Bourgogne-Franche-Comté et d’une partie du Grand Est.
Sayens a marqué son intérêt pour les travaux du chercheur Samuel Kenzari, responsable de l’équipe « Matériaux et procédés additifs » au sein de l’Institut Jean Lamour, un très réputé laboratoire commun au CNRS et à l'Université de Lorraine. Cet ingénieur de recherche développe depuis 2016, aux côtés de Sylvain Lefebvre, des technologies capables d’embarquer des éléments d’authentification et de marquage directement dans la structure des matériaux, combinant à la fois une chaîne physique et numérique. Le tout est associé à un processus d’authentification et de décodage instantané. Samuel Kenzari loue l’accompagnement sans faille de la Satt Sayens « qui a permis de donner naissance et de doter d’une robuste corbeille d’actifs SAM que j’ai co-fondée et vais continuer d’accompagner en tant que conseiller scientifique sur les aspects matériaux codants. » La jeune pousse née en 2022 est soutenue par la Région Grand Est et les fonds européens Feder et elle accompagnée par l’Incubateur Lorrain (Université de Lorraine). P. Bohlinger
De premiers projets pour les routes nationales régionalisées
Effective au 1er janvier, la reprise par la région Grand Est de la gestion d’une partie du réseau routier national – une première en France – s’accompagne d’un premier plan de relance de projets en suspens. La collectivité annonce ainsi la mobilisation de 11 millions d’euros pour engager l’achèvement de la mise à 2x2 voies de la RN 4 en Lorraine, sur la section de 7,5 km entre Gogney (Meurthe-et-Moselle) et Saint-Georges (Moselle) requérant un investissement total de 70 millions.
Un autre crédit de 3,3 millions d’euros amorcera le contournement « ouest » de cette même RN 4 à Saint-Dizier (Haute-Marne). Autour de Châlons-de-Champagne (Marne), l’élargissement de la RN44 sur 4,5 km a trouvé le plan de financement de ses 38 millions d’euros, de sorte à démarrer son chantier en 2027. Le conseil régional entame aussi des études et des travaux d’aménagement sur l’A 31, autoroute non concédée dont la section du sud de Nancy au nord de Metz fait partie des 525 km repris.
« Au total, les investissements que nous consacrerons à l’entretien et au développement du réseau s’élèvera à 92 millions d’euros en 2025 », précise Thibaud Philipps, vice-président aux transports. Et pour alimenter le budget annexe qu’elle a ouvert pour les transports, la collectivité confirme l’objectif d’appliquer aux poids lourds une « éco-redevance » à compter de 2027. M.Noyer
Bourgogne
• Dijon Céréales s’appuie sur TotalEnergies pour le photovoltaïque

La diversification de la coopérative Dijon Céréales dans la production d’énergies renouvelables franchit un nouveau cap avec la signature d’un « partenariat de codéveloppement pour l’agrivoltaïsme » avec TotalEnergies. Le texte du 16 décembre fixe l’objectif d’installer « au moins » une puissance cumulée de 200 mégawatts en Bourgogne-Franche-Comté d’ici à 2030, au sein des exploitations agricoles « les plus adaptées pour l’accueil de tels projets », que Dijon Céréales s'engage d’identifier. Le géant énergéticien, pour sa part, se chargera des études, de la construction et de l’exploitation des centrales ainsi mises en place.
Les deux partenaires ont démarré leur collaboration en 2021 par l’installation d’un démonstrateur photovoltaïque à Channay (Côte-d’Or). Le méthaniseur Secalia à Cérilly (Côte-d'Or) constitue, depuis l’an dernier, la réalisation la plus emblématique des engagements en énergies renouvelables de la coopérative de 800 salariés et 3.200 agricultures, au chiffre d’affaires annuel proche de 600 millions d’euros. M. Noyer
Alsace
• Les ambitions de la start-up Amfree

Créée en août 2023 à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg, Amfree conçoit des imprimantes 3D capables de produire et de réparer des pièces métalliques de grandes dimensions, jusqu’à 6x2 mètres. A destination des industriels (énergie, aérospatial, défense, industrie, ferroviaire) et des sociétés de maintenance, ces machines sont conçues pour garantir la sortie de pièces à haute valeur ajoutée.
« Nous voulons fournir de nouveaux moyens de production aux industries pour compléter leur outil et leur permettre de raccourcir leurs délais de production et de capter de nouveaux gisements de valeur », explique Nicolas Villedary, le directeur général. Il s’est fixé pour objectif de vendre jusqu’à 5 machines en 2025. Amfree vise le marché européen et finalise une levée de fonds qui doit permettre de mettre en lumière au niveau européen la technologie qu'elle a développée. Elle se base sur le laser multi-fils capable de fondre la quasi-totalité des matériaux disponibles sous forme de fil de soudage en acier, inox, aluminium, alliages de nickel ou de cuivre, etc. La start-up a également développé une machine pouvant fabriquer des pièces en titane. Pour cette innovation, elle a été lauréate du concours national d'innovation i-Lab en 2024. Spin-off d’Irepa Laser, un centre de ressources technologiques d'Illkirch devenu une société (coopérative), Amfree emploie aujourd’hui 5 salariés. J.Giorgi
Mouvements

• Agnès Ramillon, directrice d’AER BFC
Agnès Ramillon succède à Martine Abrahamse Pleux, en fonction depuis 2017, à la direction de l’Agence Économique Régionale Bourgogne-Franche-Comté (AER BFC) qui a soufflé sa septième bougie le 1er octobre dernier. « J’entends mener aussi efficacement, avec l’ensemble des collaborateurs, le déploiement de la politique économique de la Région Bourgogne-Franche-Comté, traduite dans le Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’Internationalisation (SRDEII). Je suis déterminée à relever les grands défis de la plus grande région industrielle de France, forte de ses filières d’excellence, de son haut potentiel de création de valeur et d’emplois. Dans un contexte économique que l’on sait difficile pour les années à venir, l’AER BFC et ses équipes auront plus que jamais un rôle déterminant pour promouvoir l’attractivité de la région, soutenir les entreprises et accompagner les territoires », confie Agnès Ramillon.
Après un DESS en gestion et administration des entreprises à l’Université de Bourgogne, Agnès Ramillon débute sa carrière en 1986 à la Société Générale en tant que responsable marché PME/Associations. En 1999, elle intègre le conseil régional de Bourgogne où elle occupe pendant 10 ans le poste de directrice adjointe économie innovation. Puis, elle assure, jusqu’en 2016, la direction de la Mission Développement Économique de la communauté d’agglomération du Grand Chalon. Elle a été ensuite directrice générale adjointe de l’Etablissement Public d’Aménagement de Sénart jusqu’en décembre 2024. D.Lévy

• François Rebsamen revient au gouvernement
Le scénario subodoré s'est confirmé : tout juste démissionnaire de son mandat de maire de Dijon, François Rebsamen entre au gouvernement de François Bayrou, où il prend en charge l'important portefeuille de l'Aménagement du territoire qui englobe la décentralisation. Un sujet qu'il connaît bien et dont il reste un acteur de poids avec sa présidence de la métropole dijonnaise. Spécialiste des questions liées au ministère de l'Intérieur pour lequel il avait été pressenti par le passé et à nouveau cette fois-ci, il a été ministre du Travail d'avril 2014 à septembre 2015 dans le gouvernement Valls de François Hollande. Parmi les autres ministres, la Franc-Comtoise Annie Genevard est confirmée à l'Agriculture où elle avait été nommée par Michel Barnier. Le Grand Est, qui était représenté par Patrick Hetzel à l'Enseignement supérieur et la Recherche dans l'éphémère équipe précédente, ne l'est plus à présent. M. Noyer

• Florian Lexcellent, délégué régional des Compagnons du Devoir Grand Est
Florian Lexcellent (à droite ci-contre) a été nommé au 1er janvier délégué régional Grand Est des Compagnons du Devoir, en succession d'Hervé Pointillart (à gauche) dont il était l'adjoint. Lui-même sera secondé par Irène Rivière (au centre), qui exerçait les fonctions d'ingénieure pédagogue et de responsable qualité au sein de la délégation. Cheville ouvrière de la construction du nouvel établissement emblématique de formation des Compagnons du Devoir ouvert en 2023 à Strasbourg à l'entrée du quartier de Koenigshoffen, Hervé Pointillart devient le chef d'un projet national dénommé « Tour de France 2030 : ancrer le Compagnonnage au 21ème siècle. » M. Noyer