Interview
Crossject, l'injecteur sans aiguille pour les médicaments d'urgence

Présentez-nous votre rôle chez Crossject ?

Depuis le début du projet, nous nous sommes répartis les rôles avec Patrick Alexandre. En tant que directeur général, il est concentré désormais sur notre stratégie commerciale aux Etats-Unis. De mon côté je reste plus locale et je m’occupe des relations publiques et institutionnelles en Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que de la RSE. Je suis là pour vulgariser, faire découvrir l’aventure entrepreneuriale de Crossject : je partage la passion que j’ai pour ce projet depuis plus de 20 ans. Il est parfois difficile d’expliquer pourquoi c’est si long et si complexe au grand public, aux financiers et à nos parties prenantes. Ce sont nos avancées et tous les enjeux sur lesquels nous travaillons depuis plus de vingt ans d’existence. Titulaire d’un double diplôme de pharmacienne et d’ingénieur spécialisé dans les matériaux, j’étais dès le début du projet à l’interface technique et règlementaire de notre Zeneo®. Travailler un système ultra innovant d’injecteur sans aiguille pour des médicaments d’urgence, notre concept, est passionnant mais exigeant en termes de persévérance. C’était au début du projet. Je n’ai pas vu passer les 10 années de recherche et développement de Zeneo® car le produit avançait aussi vite que nous réussissions à trouver des financements et des clients !

 

En quoi le Covid a-t-il fortement modifié la donne pour vous ?

Au départ du projet, nos clients venaient de l’industrie pharmaceutique et nous mettions leurs molécules dans notre système. A cette époque, s’auto-injecter un médicament n’était pas encore dans l’air du temps … sauf qu’avec le Covid, le patient a gagné en connaissance et en autonomie sur un tas d’application. Lier cela à la didactisation via les réseaux sociaux et aux tutos en tous genres, la façon de voir la prise médicamenteuse n’est plus la même, le curseur a changé de place !

 

Le marché décroché aux Etats-Unis a-t-il marqué un tournant ?

Le contrat de 155 millions de dollars signé avec la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) pour la production d’unités de solutions injectables destinées à interagir en cas d’attaque chimique a évidemment positionné notre énergie et nos ressources vers les Etats-Unis. Ce nouveau produit s’appelle Zepizure®. Nous avons embauché dernièrement deux nouveaux salariés américains sur 120 personnes au total actuellement. Nous pourrons atteindre la rentabilité de Crossject grâce aux seules ventes de Zepizure® sur le marché américain. Nous prévoyons de déposer une demande d'Autorisation d'Utilisation d'Urgence (EUA) de Zepizure® au début de l’année 2025, et nous devrions obtenir une réponse de la FDA (Food and Drug Administration) peu de temps après.

 

Quels sont vos missions phares en matière de RSE ?

Notre diagnostic développement durable / RSE a été établi en 2019. Les résultats de cette analyse étaient bons. Nous avons formalisé nos acquis et établi une feuille de route pour progresser sur ce sujet structurant et stratégique pour les entreprises. Nos deux sujets de 2024 sont la qualité de vie au travail et la mobilité douce. Pour être plus nombreux et donc efficaces sur ces thématiques, j’ai rejoint le bureau du Medef Côte-d’Or ainsi que le conseil d’administration de l’Université de Bourgogne en tant que voisins : Crossject a ses bureaux sur la zone Mazen-Sully. Nous nous sommes également lancés dans une analyse du cycle de vie de notre injecteur et de l’ensemble de ses 30 composants. Notre objectif est pouvoir établir le bilan carbone de notre Zeneo®.