A l'occasion de la rentrée, nous vous proposons un retour sur quelques informations économiques qui ont jalonné cet été. Aujourd'hui : Metalliance passe de Gaussin au groupement Filipov. Caddie, la fin d'un emblème en Alsace. Stellantis va retravailler la nuit à Sochaux, 450 intérimaires recrutés. Prieur Sports à Genlis reprend son fournisseur, l’atelier MCD de Montceau-les-Mines. Nancy Thermal rouvre ses cures. Le « super méthaniseur » de Cérilly (Côte-d'Or) est entré en service


Bourgogne-Franche-Comté

Metalliance passe de Gaussin au groupement Filipov

Steve Filipov a remporté son pari. L’éphémère directeur général délégué du groupe Gaussin a vu l’offre qu’il conduisait pour la reprise de la filiale Metalliance être acceptée par la justice commerciale, le 31 juillet dernier. Le groupement retenu l’associe à Corail SM une société du fonds américain Coral Reef, un autre investisseur US Sandton Capital, ainsi que les entreprises Mining Equipment et Novium, la spécialiste du matériel ferroviaire à Montceau-les-Mines, voisine de Metalliance à Saint-Vallier (Saône-et-Loire). Les repreneurs injectent 10 millions d’euros sur trois ans, avec l’objectif annoncé d’un « retour aux profits dès le deuxième trimestre 2025 » pour le constructeur d’engins de travaux souterrains, en redressement judiciaire depuis mai dernier. Ils préservent 145 emplois sur 175.

La « stratégie de relance alliant innovation, développement durable et ambition internationale » telle que mise en exergue repose sur l’assemblage des plus de 300 véhicules logistiques électriques pour l’Amérique du Nord (le client Amazon principalement) que Gaussin avait confié à sa filiale au titre du contrat qu’il avait décroché l’an dernier. Le retard de livraison s’est trouvé à l’origine des difficultés de l’entreprise familiale d’Héricourt (Haute-Saône) et de sa filiale. L’ancienne maison-mère, qui avait formulé en vain une autre offre, voit celle retenue comme « susceptible de porter atteinte à sa propriété intellectuelle. » Dans l’immédiat, le scénario fragilise fortement le groupe franc-comtois, à l’effectif ramené désormais à 74 salariés. M.Noyer 

 

CCI 2171-tetiere-formation 635x106 AVRIL 2024

 

Alsace

Caddie, la fin d'un emblème

caddie
La liquidation confirmée le 16 juillet met un terme définitif à la sage de l'entreprise qui avait associé son nom aux chariots de la grande distribution. © Caddie

 

Sans surprise, Caddie a fermé définitivement les portes de sa dernière usine de Dettwiller (Bas-Rhin), suite au prononcé, le 16 juillet, de la liquidation de l’emblématique fabricant de chariots pour super- et hypermarchés. Le tribunal judiciaire de Saverne a confirmé à cette date son jugement du 27 juin, après lequel il avait accordé un dernier sursis dans l’hypothèse où les offres de reprise auraient pu encore se structurer. Mais tel n’a pas été le cas. Le dossier présenté par l’entrepreneur Pascal Cochez n’a pas été accepté – il aurait nécessité une dérogation au droit car émanant du patron du propriétaire de l’entreprise - tandis que celui que l’ancien directeur Stéphane Dedieu, mieux-disante de par le sauvetage de 45 postes – n’a pas réuni ses conditions financières. Ainsi s’achève une saga de 128 ans dans la transformation de fil métallique dont l’essor et l’âge d’or se sera déroulé par la conversion dans les chariots au cours des Trente glorieuses, au point de les personnifier dans son nom. Caddie employait encore 108 salariés. M. Noyer 



Franche-Comté

Stellantis va retravailler la nuit à Sochaux, 450 intérimaires recrutés


La reprise du travail à l’usine Stellantis à Sochaux (Doubs) s’est accompagnée d’une bonne nouvelle, saluée ainsi par la plupart des syndicats, en réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE) le 20 août. Début novembre, une demi-équipe de nuit sera reconstituée sur le site pour un total de 450 postes permanents et temporaires, ce qui entraînera sur l’ensemble des secteurs de l’usine le recrutement d’un nombre équivalent d’intérimaires. Le succès commercial de la nouvelle e-3008 (versions électrique et hybride) depuis deux mois en Europe (50.000 commandes) justifie la décision, également générée par la montée en production de l’e-5008, l’autre modèle sochalien mis sur le marché courant septembre. L’usine berceau du constructeur automobile n’avait plus travaillé de nuit depuis avril 2003 et l’arrivée en fin de vie de la version thermique du 3008. Elle compte actuellement 600 intérimaires pour un effectif de 5.500 permanents. La demi-équipe - en attendant peut-être une équipe complète - fera passer la production quotidienne de 800 à un plus de 1.000 véhicules. M. Noyer 

 

Bourgogne

Prieur Sports à Genlis reprend son fournisseur, l’Atelier MCD à Montceau-les-Mines

prieur sports gros plan
Le fabricant de matéreil d'escrime Prieur Sports conserve 9 des 23 salariés de MCD ainsi que la cheffe d'atelier. © Prieur Sports

 « Plus ancienne marque de conception, fabrication et vente de matériel d’escrime au monde, fondée en 1788 », et se revendiquant adepte du made in France, Prieur Sports a racheté l’Atelier MCD à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), confectionneur de vêtements qui le fournit en combinaisons. Le dossier a été ficelé rapidement juste avant l'ouverture des JO, car préparé en anticipation du dépôt de bilan de MCD. Celui-ci est survenu mi-mai et a été assorti d'un redressement avec période d'observation de six mois, expose le directeur général du repreneur, Ludovic Lesne, basé à Genlis (Côte-d'Or). « Début 2024, nous avons commencé à entendre parler des difficultés de MCD par sa direction . En mars, nous avons anticipé la recrudescence des futures inscriptions à l’escrime post-JO en passant des commandes conséquentes. L’administrateur judiciaire nommé laissait un délai au 24 juin, pour proposer une offre. Nous ne pouvions pas prendre le risque de l'absence de repreneur donc nous nous sommes positionnés puis avons amélioré notre offre avant le 4 juillet pour constituer finalement le seul dossier examiné. »

Sur les 23 salariés, 9 salariés ont été repris ainsi que la cheffe d’atelier, de même - pour un montant de 15.000 euros - que le parc machine « très vieillissant »  qui va requérir sa modernisation. Prieur Sports emploie également 10 salariés en direct, auxquels s'ajoutent 30 à 40 personnes en sous-traitance. Il va garder le nom Atelier MCD à la nouvelle filiale à 100 % constituée. D. Levy

 

MEDEF TPE PME V2

 

Lorraine

Nancy Thermal rouvre ses cures

nancy thermal vue
L'espace santé qui héberge les cures n'a fonctionné qu'un mois au cumul lors de la première saison de Nancy Thermal. © Adeline Schumacker - Métropole du Grand Nancy


Après une première année chaotique, l’espace santé de Nancy Thermal regroupant l’offre de cures a rouvert dans la ville lorraine le 21 août, avec l’espoir qu’il le fasse pour de bon. Les non-conformités du bâtiment et les développements de bactéries dans l’eau qui en ont résulté avaient entraîné une succession de fermetures pour la saison inaugurale, qui s’était résumée à un mois cumulé de fonctionnement concernant l’espace santé. Celui-ci ne devrait d’ailleurs tourner à mi-régime, sur quatre mois au lieu de huit, dans un premier temps. Propriétaire, la métropole du Grand Nancy demande la constitution d’une médiation entre les parties prenantes dont l’exploitant Valvital et le constructeur Bouygues Bâtiment, dans l’objectif d’une analyse à l’amiable des dysfonctionnements. La rénovation-renaissance des thermes de Nancy, bâtiment plus que centenaire, a représenté un investissement de 97 millions d’euros. M. Noyer

(7) SALON BE 5.0 2024 

Bourgogne

Le « super méthaniseur » de Cérilly est entré en service

secalia photo groupe
De gauche à droite : Wilfried Busi (directeur adjoint unité Sécalia), Éric Passetti (directeur territorial Bourgogne-Franche-Comté de GRDF), David Chauvin (ingénieur d'affaires biométhane chez GRDF), Sylvain Baudry (directeur du pôle énergies, transport et logistique chez Dijon Céréales), Thomas Lorin (directeur de l’unité Sécalia), Laurent Druot (responsable développement énergies renouvelables chez Dijon Céréales), Pascal Chanderot (directeur France de Nature Energy) et Christophe Richardot (directeur général de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC). © Secalia


La société Sécalia, fondée par la coopérative Dijon Céréales, porteuse du projet, et par le groupe danois Nature Energy, constructeur et exploitant de l’équipement, a mis en service, le 30 juillet, l’installation de méthanisation de Cérilly (Côte-d'Or). Cet équipement, qui se déploie sur 15 hectares et emploie 10 personnes dans le Châtillonnais, est considéré comme l’un des plus importants méthaniseurs de France. Après six années d’études et de chantier, il a commencé à injecter cet été du biométhane dans le réseau GRDF. En régime de croisière, Sécalia produira assez de gaz pour alimenter l’équivalent de 20.000 foyers à Châtillon-sur-Seine et à Sainte-Colombe-sur-Seine.

L’investissement approche les 100 millions d’euros. Il constitue pour Dijon Céréales un pas décisif dans sa stratégie de diversification vers les énergies renouvelables. Le « gaz vert » du super méthaniseur de Cérilly est produit à partir de cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive), en l’occurrence principalement du seigle (d’où le nom de l’entreprise, seigle se disant « secale » en latin). Quelque 150 agriculteurs du territoire approvisionneront cette unité de méthanisation, à raison de 200.000 tonnes par an à terme. Une partie du digestat produit par le méthaniseur sera par ailleurs utilisé en épandage par les agriculteurs. Le projet a bénéficié du soutien des deux autres coopératives de l’Alliance BFC (Bourgogne du Sud et Terres comtoises), du Crédit agricole Champagne Bourgogne, de GRDF et de GRTgaz. L’équipement sera officiellement inauguré le 20 septembre. P. Bouillot 

Commentez !

Combien font "7 plus 4" ?