Le FC Sochaux sauvé par des investisseurs locaux, avec le soutien des collectivités et des supporters. L'Alsacien Cernay Environnement entre dans Paprec. CEAT Longvic liquidée, les 230 salariés licenciés. La papeterie meusienne du groupe Ahlstrom a trouvé un repreneur. Nancy Thermal se met en suspens.
• Le FC Sochaux sauvé par des investisseurs locaux, avec le soutien des collectivités et des supporters
En 95 ans d’existence, le FC Sochaux-Montbéliard (FCSM) n’avait sans doute jamais vécu une période aussi difficile que cet été. Fragilisé par la gestion financière opaque et erratique du groupe chinois Nenking, son actionnaire à 100 % depuis 2020, l’emblématique club de football franc-comtois a évité, in extremis, le dépôt de bilan. Le 17 août, le projet de reprise piloté par deux anciens dirigeants, Jean-Claude Plessis et Pierre Wantiez, a été validé par la commission de contrôle des clubs professionnels. Soit deux semaines après l’échec d’un premier projet avec maintien en Ligue 2 présenté par Romain Peugeot, arrière-petit-fils de Jean-Pierre Peugeot, président du constructeur automobile et fondateur du FCSM en 1928. Rétrogradés administrativement de la Ligue 2 vers le National 1, les « Lionceaux » conservent l’essentiel : leur statut professionnel et leur centre de formation de Seloncourt. En quelques jours, des fonds ont été réunis auprès d’une quarantaine d’investisseurs privés franc-comtois et alsaciens (montants non communiqués avec comme acteur clé le groupe EIMI qui devient le partenaire principal du club), de collectivités locales - Pays de Montbéliard Agglomération et le département du Doubs ont voté des aides d’urgence d’1 million d’€ chacun – et des supporters. Au titre de l’actionnariat populaire, l’association Sociochaux a ainsi réussi à lever plus de 600.000 € (la collecte est toujours en cours).
« Nous avons voulu rendre Sochaux aux Francs-Comtois », a déclaré Jean-Claude Plessis. Celui qui fut président du FCSM de 1999 à 2008, reprend donc du service à ce poste, aux côtés de Pierre Wantiez, nouveau président délégué. Le duo s’est engagé à transformer la société anonyme sportive professionnelle en une société coopérative d’intérêt collectif afin d’associer à la gouvernance toutes les parties prenantes : collectivités, supporters, entreprises partenaires, salariés, anciens joueurs… E. Prompt
• L'Alsacien Cernay Environnement entre dans Paprec

Le groupe français de recyclage de déchets Paprec rachète Cernay Environnement, entreprise familiale qui porte le nom de sa commune d’implantation dans le Haut-Rhin. La PME de 40 salariés pour un chiffre d’affaires de 15 millions d’€ a été créée en 1956 par les grands-parents de Patrick Girardey, qui reste à sa tête. Elle a petit à petit élargi sa gamme de matières traitées pour couvrir la palette principale des déchets non dangereux (papiers-cartons, ferrailles-métaux, bois, BTP) et des déchets dangereux dans sa division dédiée Alsadis. Elle gère ainsi 50.000 tonnes chaque année sur un site de 8 hectares. Le profil également familial de Paprec, bien qu’à une toute autre échelle (13.000 salariés dans 10 pays, chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’€ en 2022) a été déterminant pour l’aboutissement du rachat, rapporte Patrick Girardey. M.Noyer
Les 230 salariés de l’entreprise Centre Électronique de l’Audiovisuel et des Transmissions (CEAT) à Longvic (Côte-d'Or), ont reçu, courant août, leur lettre de licenciement, accompagnée d’une indemnisation au minimum légal. Celle-ci fait suite à la liquidation du réparateur d’appareils électroniques, prononcée le 24 juillet dernier par le tribunal de commerce de Dijon. Depuis le 12 janvier 2023, CEAT était placée en redressement judiciaire et cherchait à assurer sa survie à travers un plan de poursuite d’activité ou via deux offres de reprises. Aucune de ces solutions n’a convaincu le tribunal de sa viabilité. À l’annonce de la liquidation, des salariés ont installé un piquet de grève à l’entrée des locaux en périphérie de Dijon. Une délégation a été brièvement reçue au siège de Samsung en France, en région parisienne, le 31 juillet. Le groupe coréen, dont dépendait une large part de l’activité de CEAT, a opposé une fin de non recevoir. Il a joué un rôle crucial dans le développement puis la fin de la société dijonnaise, qui fut dans les années 2000 l'unique réparateur des téléphones puis smartphones de la marque. A.Morel
• La papeterie meusienne du groupe Ahlstrom a trouvé un repreneur

Le fonds d’investissement allemand Accursia capital a annoncé, le 24 juillet, avoir déposé une offre de reprise pour la papeterie de Stenay (Meuse). Son propriétaire, le Finlandais Ahlstrom, avait fait part, en mars dernier, de son intention de se séparer de cette usine de 127 salariés installée depuis presque un siècle dans la campagne lorraine. La « loi Florange » obligeait cependant le groupe de 7.000 salariés à rechercher au préalable un repreneur. Spécialisé dans les papiers spéciaux couchés pour l’industrie agroalimentaire, le site affiche une capacité de 55.000 tonnes par an. Accurisa capital, spécialiste depuis Munich de la reprise de PME industrielles en difficulté, devrait signer officiellement ce rachat à la rentrée. « Nous sommes impatients de démarrer le développement de l'usine conjointement avec les employés et la direction locale, pour faire de Stenay un acteur fort sur le marché très concurrentiel de l'emballage à base de papier. Avec Cenpa, nous avons déjà fait ses preuves dans un segment adjacent de l'industrie. Nous sommes convaincus qu'avec le soutien d'Accursia, l'usine réalisera un redressement similaire à celui obtenu avec Cenpa au cours des deux dernières années », rappelle Martin Scheiblegger, PDG d'Accursia capital. La papeterie Cenpa basée à Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin) était jusqu’à présent le seul actif français du fonds au sein d’un portefeuille de dix sociétés totalisant plus de 850 salariés. P. Bohlinger
• Nancy Thermal se met en suspens

© Métropole du Grand Nancy
Les débuts sont chaotiques pour le nouveau centre Nancy Thermal. L’exploitant Valvital a annoncé, le 18 août, la suspension des cures thermales à compter du lendemain, au bout d’un mois de fonctionnement dont le démarrage avait déjà été retardé par rapport à la date visée du 15 mai dernier. « La configuration actuelle des réseaux fait rencontrer des difficultés récurrentes pour maintenir la conformité de l’ensemble des postes de soins individuels des cures thermales », indique Valvital. Plus précisément, le problème vient de variations de températures d’eau ou de leur montée en régime qui ne s’opère pas comme elle devrait, selon les explications fournies au quotidien L’Est Républicain par la directrice régionale du groupe thermal, Carole Recouvreur. Les premières semaines ont été marquées par des remontées de mécontentement de curistes du fait de programmes de soins incomplets ou menés à la hâte, la faute en incombant à une pénurie de personnel. Le pôle a représenté pour le maître d’ouvrage la SEM Grand Nancy Thermal Développement (autour de la métropole du Grand Nancy) un investissement de 97 millions d’€ HT pour la rénovation et l’extension du bâtiment d’origine de 1913. Aucune date de réouverture ne se profile à l'horizon pour l'instant. M.Noyer