SilMach s’allie aux chercheurs de Femto-ST pour massifier la production de ses capteurs. La possible OPA brésilienne sur Verallia inquiète à Chalon-sur-Saône. La start-up strasbourgeoise SuperBranche lève 13 millions d’euros pour le traitement des cancers. Bois Factory 70 condamnée au pénal pour la destruction d’une zone humide. L'Alsacien du béton Lesage se renforce dans sa fourniture bois par croissance externe. Trois financements européens pour l’hydrogène dans le Grand Est.


Franche-Comté

•  SilMach s’allie aux chercheurs de Femto-ST pour massifier la production de ses capteurs

À Besançon (Doubs), SilMach veut changer d’échelle dans l’industrialisation de ses capteurs micromécaniques sans énergie pour le contrôle de santé des structures. La start-up est à l’initiative d’un projet scientifique et technologique lancé jeudi 30 janvier. Doté d’un budget sur quatre ans de 6 millions d’euros, dont 4,3 millions d’euros de fonds européens Feder, SAMI (Senseurs Autonomes pour Monitoring Intelligent) embarque l’école d’ingénieurs Supmicrotech et l’Université Marie et Louis Pasteur (ex Université de Franche-Comté) au travers de leur laboratoire commun Femto-ST.

Mobilisant une vingtaine de personnes, ce projet collaboratif vise à massifier la production des détecteurs de choc que SilMach fabrique déjà en petite série sur sa ligne pilote. « Nous souhaitons diviser par dix nos coûts et simplifier nos process de manière à augmenter significativement nos volumes tout en baissant nos prix », résume Jean-Baptiste Carnet, le co-directeur. La deeptech espère ainsi devenir compétitive sur les marchés de l’aéronautique, du BTP, de l’énergie ou des transports. Les travaux menés devront également réduire de 90 % l’empreinte carbone des capteurs et perfectionner la transmission à distance des données collectées.

Le deux centrales technologiques de Femto-ST - Mimento (micro-fabrication pour la mécanique, les nanosciences, la thermique et l’optique) et Mifhysto (micro-fabrication mécanique, fonctionnalisation de surface et hybridation) – collaboreront pour mettre au point ces nouvelles briques technologiques. Des innovations dans la micro-injection ou l’assemblage, par exemple, dont « pourront profiter d’autres partenaires industriels du territoire », souligne Pierre-François Louvigné, l’autre dirigeant de SilMach. Créée en 2003, la start-up compte 28 collaborateurs et a réalisé un chiffre d’affaires d’1,3 million d’euros en 2024. E. Prompt

 

BF

 

Bourgogne 

• La possible OPA brésilienne sur Verallia inquiète à Chalon-sur-Saône

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Verallia, pilier industriel du bassin chalonnais, y emploie 480 salariés. © Verallia


La potentielle offre publique d’achat du Brésilien BWGI sur Verallia ne laisse pas indifférent à Chalon-sur-Saône. La ville de Saône-et-Loire forme un bastion historique du fabricant de bouteilles, issu depuis dix ans de la cession de la branche emballage en verre du groupe Saint-Gobain. Pilier des fabrications pour le secteur viticole, le site emploie 480 salariés. Son outil de production « a récemment bénéficié d’investissements stratégiques visant à moderniser ses infrastructures et améliorer sa performance énergétique », rappelle Sébastien Martin, président du Grand Chalon, dans un courrier au ministre de l’Industrie Marc Ferracci, en référence aux 65 millions d’euros consacrés en 2022/23 à de nouveaux fours. « Le maintien et le développement de notre industrie sont des enjeux stratégiques majeurs. Le positionnement de l’Etat (actionnaire de Verallia via Bpifrance) pour assurer la stabilité de Verallia sera une garantie précieuse », poursuit l’élu. Le gestionnaire d’actifs BWGI est déjà l’actionnaire de référence du groupe français, dont il possède 28,8 % du capital et 27,9 % des droits de vote. M.Noyer

 

Alsace
La start-up strasbourgeoise SuperBranche lève 13 millions d’euros pour le traitement des cancers 

SuperBranche, pionnière des nanoparticules médicales, annonce avoir finalisé une levée de fonds de 13 millions d'euros auprès du Fonds SPI 2, géré par Bpifrance dans le cadre de France 2030, de Capital Grand Est (via son fonds CapInnov’Est 2), et *d’autres investisseurs privés. Ce financement permettra à la société incubée à Strasbourg chez Quest for Health, de poursuivre son développement, notamment par la construction d’un démonstrateur industriel destiné à fabriquer ses nanoparticules théranostiques (combinant diagnostic et thérapie) efficaces dans la lutte contre le cancer.

La start-up prévoit de construire une usine pilote dans la zone industrielle nord de Sélestat (Bas-Rhin), assortie de la création d'une dizaine d’emplois. Les travaux débuteront au printemps 2025 pour une mise en service début 2026. La production des premiers lots de nanoparticules permettra le lancement des essais cliniques chez l’humain. Ce nouveau tour de table permettra aussi à SuperBranche de poursuivre les travaux de R&D précliniques et la conduite d’essais précliniques réglementaires. Par ailleurs, sa plateforme technologique élargira le champ des applications en cancérologie mais également dans d’autres domaines. Ces activités permettront la création de cinq emplois directs, s'ajoutant aux 8 actuels. Fondée en 2019 par Delphine Felder-Flesch, SuperBranche a conceptualisé un médicament deux en un permettant, en une seule injection, le diagnostic du cancer par imagerie magnétique et son traitement par un échauffement focalisé des cellules cancéreuses. J.Giorgi

 

Franche-Comté

• Bois Factory 70 condamnée au pénal pour la destruction d’une zone humide

bois factory
Les lignes de façonnage des bûches presse de Bois Factory 70 ont démarré leur activité en 2020 à Demangevelle (Haute-Saône). © Laurent Cheviet


En décembre dernier, Frédéric Coirier, président du groupe Poujoulat a comparu devant le tribunal judiciaire de Vesoul (Haute-Saône), en tant que représentant légal de sa filiale Bois Factory 70. Le chef d’entreprise devait répondre de la disparition d’une zone humide de 5,1 ha abritant des espèces protégées – dont le crapaud sonneur à ventre jaune – consécutive à la construction de son usine de bois de chauffage à Demangevelle, au nord du département. Dans son jugement rendu le 6 février, le tribunal a reconnu la filiale de Poujoulat coupable des faits reprochés. Il l’a condamnée à une amende de 60.000 euros, dont 30.000 euros avec sursis. En outre, Bois Factory 70 devra, dans un délai de deux ans, financer la reconstitution en Haute-Saône d’une zone humide de 10,2 hectares – soit le double de la surface détruite – et la création sur au moins 300 m2 d’un habitat propice au sonneur à ventre jaune. Contactés par Traces Ecrites, les dirigeants de l’entreprise n’ont pas souhaité réagir à cette décision.

Lors de l’audience, Frédéric Coirier avait argué de sa bonne foi. Assurant que toutes les règles avaient été respectées, il a expliqué qu’il n’avait été informé de la présence d’une zone humide que sur 0,5 ha. Mise en service en 2020, l’usine transforme annuellement 120.000 stères en bois bûches, bûches densifiées et allume-feu avec un effectif de 72 salariés. Premier fabricant européen de conduit de cheminée et de cheminées industrielles, numéro 1 français des biocombustibles haute performance, Poujoulat (1.750 salariés) a réalisé un chiffre d'affaires de 352 millions d'euros lors de son exercice 2023/2024. E. Prompt

 

Cessions aquisitions

 

Alsace

• Lesage se renforce dans le bois par croissance externe

Spécialiste des produits préfabriqués en béton pour le bâtiment, le groupe Lesage à Mulhouse (Haut-Rhin) poursuit ses incursions dans le matériau bois, en l’occurrence pour son cœur d’activité. Il a racheté en janvier Granuland, une petite société (8 salariés) de production de granulés de bois à Morcenx dans les Landes. Cette ressource est utilisée pour la réalisation des chapes légères et de chapes sèches isolantes, des bétons légers et d’isolants en préfabrication, outre son usage également en aménagement d’espaces verts sous forme de paillage. « Nous devenons ainsi le fournisseur incontournable de granulats de bois de la filière béton et accélérons notre stratégie dans la construction durable », commente la direction du groupe qui emploie 1.200 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 300 millions d’euros. M. Noyer

 

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Grand Est

• Trois financements européens pour l’hydrogène

gazel energie
L'un des projets soutenus participe à la conversion aux nouvelles énergies de la centrale thermique Emile-Huchet à Carling (Moselle) © Traces Ecrites


Trois projets d’infrastructure dans l’hydrogène passant par le Grand Est ou implantés dans la région ont reçu fin janvier les financements européens qui permettent la poursuite de leurs développements préparatoires. Ces soutiens concernent : le projet Emil’Hy porté par le groupe Gazel Energie et GRTgaz (rebaptisé NaTran) à hauteur de 20 millions d’euros pour une unité de production par électrolyse de l’eau sur le site de l’ancienne centrale à charbon Emile-Huchet dans le cadre de la reconversion de celle-ci, ainsi que « RHYn » de GRTgaz-Natran, (3,5 millions d’euros reçus), un projet de canalisations sur une centaine de kilomètres essentiellement par adaptation de réseaux de gaz existants qui traverserait la frontière pour irriguer l’Alsace et son voisin le Pays de Bade. Le troisième dossier, HYfen, obtient 14 millions d’euros pour créer une infrastructure de transport du Sud de la France à l’Allemagne. M. Noyer

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