BÂTIMENT/MULHOUSE. Le groupe familial de construction poursuit son développement avec une seconde usine de prémurs près de Toulouse et une autre en Pologne spécialisée dans les poutrelles.
Cet automne, Rector-Lesage a pris une participation dans une start’up de réalité augmentée. Et est devenue marraine de l’IUT génie civil de Belfort-Montbéliard.

Depuis Mulhouse (Haut-Rhin) où tout a commencé à la fin du XIXème siècle, Rector-Lesage continue de tisser sa toile, aux quatre coins de France et plus loin en Europe. Une toile qui serait en béton, puisque tel est le matériau de spécialité du groupe familial d’éléments de construction, qui emploie 1.077 salariés pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’€ en 2017.
Dans l’Hexagone, le prochain jalon se met en place près de Toulouse, sur le site déjà existant de Tournefeuille (Haute-Garonne). Rector y construit une nouvelle usine de prémurs, pour un investissement d’environ 20 millions d’€, avec la perspective de la mettre en service à l’automne prochain.
Hors des frontières nationales, son effort industriel se concentre en Pologne, où il érige sa seconde unité de poutrelles, d’ici au printemps 2020. « Notre réservoir de développement est évident dans ce pays où nous réalisons moins de 10 millions d’€ de chiffre d’affaires aujourd’hui », expose Rémi Lesage, le président du groupe.
Les deux sites viendront s’ajouter à la carte des 13 usines du groupe. La nouvelle usine en Pologne fabriquera des poutrelles. Celles-ci constituent, à une exception près, le seul produit dont Rector partage la production entre la France et l’étranger. Les unités de production en dehors de l’hexagone, au nombre de deux pour l’instant, à Courtrai en Belgique et Chrzanow en Pologne, desservent leur marché de proximité.
« Nos produits ne voyagent pas beaucoup, ils requièrent un important coût de transport, souligne le dirigeant. Nous commençons par une antenne commerciale pour tester le marché, avant d’envisager la production sur place si les conclusions sont positives ». La Russie se trouve actuellement dans la première phase de ce mode opératoire. La marque Rector est également présent dans d’autres pays de l’Est, dont la République Tchèque.
Le développement à l’international a débuté en 1996, en Belgique par le rachat du titulaire local de la licence du procédé Rector, dans la continuité des acquisitions du même type qu’avait réalisées l’entreprise depuis 1953. Elle-même n’est pas en effet l’inventrice de ce procédé de fabrication de poutres et poutrelles en béton précontraint. L’origine en revient à une société du sud de la France, Costamagna.

La société mulhousienne née sous le nom de Lesage, sa famille fondatrice, a racheté progressivement divers licenciés. Elle s’est engagée elle-même dans la production à partir de 1960, a absorbé en 1993 la société Rector qu’avaient créée les équipes de Costamagna, et est devenu le porte-nom du procédé.
L’ADN de Rector, ce sont les poutres, poutrelles, planchers prélinteaux, en béton précontraint ou armé. Ces produits sont destinés principalement à la maison individuelle qui représente 50 % du chiffre d’affaires. L’entreprise fabrique aussi des dalles alvéolaires notamment pour le tertiaire, et des prédalles. « A l’horizontal, nous avons ajouté le vertical, en 2004 », raconte Rémi Lesage : ce furent alors les débuts dans les prémurs, à Courcelles-sur-Seine (Eure). Tournefeuille 2, en Haute-Garonne, en marquera une nouvelle étape l’an prochain. Les prémurs sont appliqués en non-résidentiel et dans les logements collectifs.
La numérisation du bâtiment par des partenariats technologiques

Au-delà de la technique, l’entreprise revendique comme marque d’identité son esprit d’innovation. Elle le cultive par ses nouveautés régulières dans son cœur de métier. L’enjeu de la numérisation du bâtiment l’amène aussi à rechercher des partenariats technologiques : dans cet esprit, elle a pris, cet automne, une participation dans Bloc in Bloc, une start’up nantaise d’outils de réalité augmentée.
Pour les dirigeants de Rector-Lesage, le vecteur de cet esprit d’innovation se trouve dans le statut familial de l’entreprise. « C’est lui qui nous pousse en avant tous les jours, y compris en période de crise où nous n’hésitons pas à investir », affirme Rémi Lesage.
« Nous sommes les dépositaires d’une longue histoire », ajoute-t-il. Elle a débuté de façon fortuite en 1897 lorsque l’entreprise de transport Lesage a découvert de l’argile dans le sous-sol de ses entrepôts de véhicules à Mulhouse. Oscar Lesage s’est alors lancé dans la brique en terre cuite, activité cédée en 1976.
Marraine de la licence professionnelle
Conduite de travaux et performance énergétique du bâtiment
de l’IUT génie civil de Belfort-Montbéliard

L'identité familiale de Rector-Lesage génère une série de valeurs que l’entreprise souhaite diffuser à son environnement extérieur. Notamment à ses futurs collaborateurs, clients ou fournisseurs : elle l’a fait le 28 novembre dernier en direction des étudiants de l’IUT génie civil de Belfort-Montbéliard de la licence professionnelle « Conduite de travaux et performance énergétique du bâtiment ».
Rector parraine ce cursus durant l'année scolaire 2018-2019 et a invité élèves et professeurs à découvrir les installations de son siège mulhousien. Son intervention prend la forme d’un module de formation dans la préfabrication béton et l’animation de projets tutorés sur des cas réels. Le parrainage vise aussi à détecter, parmi les étudiants, de futurs recrues.
Photos fournies par l'entreprise.
Bonjour Quelle part de la construction collective à étage représente la technique de la pré-dalle ?