Le mouliste jurassien SMP rejoint le groupe italien Mechitronic. Les sociétés du groupe vosgien Morlot placées en redressement judiciaire ou en sauvegarde depuis Dijon. L’avenir du site d’Ynsect à Dole suspendu au devenir de la start-up. 3 pas sur le côté, un espace intimiste pour travailler en groupe, à Dijon. Trafic stabilisé au port de Strasbourg en 2024. L’usine Renault Sovab supprime 737 contrats d’intérim en Lorraine.
Franche-Comté
• Le mouliste jurassien SMP rejoint le groupe italien Mechitronic
L’entreprise SMP, qui conçoit et fabrique des moules mécaniques pour l’injection plastique à Lavancia-Epercy (Jura), vient de passer dans le giron de Mechitronic, une fédération de six PME italiennes et françaises. La société fondée en 1972 dans la « Plastic Vallée », entre Oyonnax et Saint-Claude, est spécialisée dans les moules multi-empreintes de précision pour la pharmacie, la cosmétique et le packaging. Elle emploie 80 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires proche de 12 millions d’euros en 2024.
Adossé au holding industriel milanais Groupack, Mechitronic a été créé en 2022 avec l’ambition de devenir un leader européen des solutions mécatroniques. Le groupe de 900 collaborateurs, qui revendique un chiffre d'affaires de 170 millions d’euros, a d’abord mis la main sur des fabricants de machines spéciales dont Neyret, près de Lyon, en juin dernier. Avec l’acquisition de SMP, couplée à celle de son confrère normand ERMO, l’entité se dote d’un pôle « moules », co-dirigé par Jacky Mazzolini, le président de l’entreprise jurassienne. La collaboration entre les différentes filiales de Mechitronic « nous permettra d’aller sur de plus gros marchés et de proposer une offre globale associant machines et moules », estime Laura Mazzolini. Pour le reste, « rien ne change pour nous, poursuit la chargée de communication de SMP. Nous conservons notre autonomie et nos clients. . E. Prompt
Lorraine
• Les sociétés du groupe vosgien Morlot placées en redressement judiciaire ou en sauvegarde depuis Dijon

Le tribunal de commerce spécialisé de Dijon a ouvert des procédures collectives, le 30 janvier dernier, portant sur sept sociétés du groupe de construction Morlot basé à Contrexéville (Vosges), qui employait 400 salariés en 2024 et revendique un chiffre d’affaires annuel de 80 millions d’euros. Cinq ont été placées en redressement judiciaire : Groupe Morlot, Morlot Construction et Morlot Métal, trois entitées situées dans les Vosges, Création bois construction (Nord) et Morel Charpente couverture étanchéité (Bouches-du-Rhône). ). Les deux autres sociétés, Imatic et Imatic Epinal, deux entreprises vosgiennes, font l’objet d’une procédure de sauvegarde, ces entreprises spécialisées en plomberie, chauffage, ventilation et climatisation n’étant pas en cessation de paiement. Ces sept sociétés totalisent près de 300 salariés pour un chiffre d’affaires de 22,8 millions d’euros en 2023.
Les procédures s’ajoutent au placement en redressement judiciaire, le 5 novembre 2024 d’une autre filiale, Weisrock Vosges, par le tribunal de commerce d’Epinal. L’entreprise de 98 salariés présentée comme la Rolls de la fabrication de poutres en bois lamellé-collé fait l’objet d’un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant à supprimer 30 postes. Sa production est actuellement à l’arrêt, en raison de l’effondrement de sa toiture fin janvier. Laurent Morlot, président du groupe fondé en novembre 2022, fait valoir auprès de Traces Ecrites des « carnets de commandes pleins », mais explique subir « les contrecoups de la crise du Covid, de la crise du bois et de la conjoncture dans le bâtiment. » Le dirigeant évoque son objectif « de restructurer le groupe et de faire entrer rapidement au capital un partenaire qui nous aide à grandir. » P. Bohlinger
L’avenir du site d’Ynsect à Dole suspendu au devenir de la start-up
Que va devenir le démonstrateur industriel d’Ynsect installé depuis 2016 à Damparis, près de Dole (Jura) ? La célèbre start-up qui ambitionnait de nourrir le monde avec des insectes est au bord de la cessation de paiements. À court d’argent pour finaliser le démarrage de son usine de 48.000 m2 à Poulainville (Somme) - malgré les 600 millions d’euros déjà levés depuis sa création en 2011 - elle a été placée sous procédure de sauvegarde en septembre dernier. Le 17 janvier, un appel d'offres de recherche d'investisseurs ou de repreneurs par un plan de cession a été publié, avec une date limite de dépôt fixée au 17 février.
Ynsect emploie une quarantaine de salariés dans l’élevage de scarabées tenebrio molitor et la transformation des larves en farine et huile pour l’alimentation animale. Implanté sur le pôle Innovia, à proximité de l’aéroport de Dole et de l’autoroute A39, le bâtiment de 2.994 m2 a été construit par la société d’économie mixte (SEM) d’aménagement Socad (intégrée depuis à Sedia BFC) et est loué par la SEM immobilière Aktya. En novembre, le Grand Dole, contributeur majoritaire du syndicat mixte Innovia, indiquait à nos confrères du Progrès être en discussion avec un potentiel repreneur du site jurassien. Contactée par Traces Ecrites, la communauté d’agglomération indique ne plus souhaiter « pour l’instant » s’exprimer sur ce sujet. E. Prompt
Bourgogne
• 3 pas sur le côté, un espace intimiste pour travailler en groupe, à Dijon

3 pas sur le côté, c’est le projet devenu réalité de Violaine Durdilly, facilitatrice mâconnaise qui a ouvert à Dijon, un lieu pas comme les autres dans le quartier des antiquaires : un appartement où les entreprises peuvent venir travailler comme si elles étaient à la maison. « Le métier de facilitatrice consiste à aider à faire émerger les propres forces des autres. J’accompagne par exemple les managers à travailler sur leur marque employeur, la conduite du changement ou l’intelligence émotionnelle », expose-t-elle.
Ouvert depuis septembre 2024, ce projet dijonnais est le deuxième de Violaine Durdilly qui a créé chez elle, à Hurigny, en Saône-et-Loire, à côté de Macon, un autre espace de réflexion et de rendez-vous aussi intimistes que convivial, il y a six ans. « Les retours de mes clients depuis l’ouverture ici sont très positifs : le lieu est simple d’accès, en plein centre-ville, équipé comme à la maison avec un salon/salle à manger, une pièce séparée et une cuisine équipée », précise l’entrepreneuse qui met à disposition de tous des outils créatifs, jeux, sabliers, mur weleda effaçable… L’espace se loue à la demi-journée ou à la journée pour un groupe allant jusqu’à huit personnes maximum. D.Levy
Alsace
• Trafic stabilisé au port de Strasbourg en 2024

Le port de Strasbourg (Bas-Rhin) a connu une année 2024 stable en terme de trafic, il a terminé l’exercice à un total de 7,26 millions de tonnes, en légère croissance d’1,1 %. Il confirme ainsi son statut de second port intérieur français après Paris-Gennevilliers, grâce à son arrimage au Rhin, l’ « autoroute fluviale » européenne. Principal poste, les matériaux de construction n’ont pratiquement pas évolué d’une année à l’autre (près de 2,8 millions de tonnes) tandis que les produits pétroliers et autres énergétiques ont quelque peu diminué de 3 % (1,2 million de tonnes). Les progressions les plus significatives émanent des engrais-produits chimiques (+ 9,4 %) et des objets manufactures (+ 3,8 %). Cette dernière statistique se retrouve dans l’augmentation d’1,8 % du trafic de conteneurs fluviaux, qui atteint 60.500 EVP (équivalents vingt-pieds, l’unité de mesure conventionnelle).
Le conteneur ferroviaire continue en revanche de souffrir (- 10 %) et le « ralentissement des imports-exports du commerce mondial » en 2024 a pesé sur le total tous modes, ramené à un peu moins de 320.000 EVP, soit 6 % de moins qu’en 2023. Le port strasbourgeois n’en confirme pas moins ses investissements de 131 millions d’euros sur dix ans qu’il a engagés. Ils doivent déboucher sur un nouveau hub multimodal au terminal sud de Strasbourg et la fin d’aménagement du terminal et de la zone portuaire de Lauterbourg au nord de l’Alsace, appelé à accueillir l’unité de raffinage de lithium de Viridian. M. Noyer
Lorraine
• L’usine Renault Sovab supprime 737 contrats d’intérim

La direction du site Renault-Sovab de Batilly (Meurthe-et-Moselle) a annoncé le 30 janvier dernier, lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire, une réorganisation des lignes de fabrication, synonyme de suppression de 737 contrats d’intérim. Concrètement, à partir du mois de mars, la production va basculer sur une organisation en journée, en deux équipes (2x8), conduisant à arrêter la quasi-totalité des équipes de nuit. Cette décision confirme les craintes nourries ces dernières semaines par les représentants des 1.890 salariés et 1.160 intérimaires du site : le décollage commercial de la nouvelle version de l’utilitaire Renault Master assemblé sur place est plus lent que prévu.
Elu « Fourgon de l’année 2025 » lors du salon IAA Transportation de Hanovre (Allemagne), le nouveau modèle a aujourd’hui définitivement remplacé l’ancienne version arrêtée en juillet 2024. Or la demande devrait avoisiner 113.000 véhicules utilitaires en 2025, alors que l’usine meurthe-et-mosellane affiche une capacité de 126.000 véhicules par an. Les organisations syndicales avaient déjà été alertées de ces difficultés le 23 janvier dernier, à l’occasion d’un autre CSE extraordinaire. Celui-ci avait acté la mise en place d’une nouvelle semaine de chômage partiel, du 17 au 21 février ; la troisième semaine d’arrêt depuis le début de l’année. P. Bohlinger