INNOVATION/GRAND-EST. Parmi les PME venues récemment solliciter l’appui de l’accélérateur lorrain C2iME, trois entreprises lorraines planchent sur des innovations pour gagner des parts de marchés ou carrément renouveler leur business-model.
Le Nappage, Vosges Lam et Noremat entendent surfer sur les tendances du kit prêt à l’emploi, de la customisation des produits et de la robotique.

osgeslam
Pierre Adolff-Peduzzi, président de Vosges Lam. © Philippe Bohlinger.

 

BATIMENT/VOSGES. Un kit charpente prêt à l’emploi susceptible d’être monté par des non-spécialistes grâce à des plans simplifiés. Ce projet a été soumis début octobre par Vosges Lam (ex. Weisrock) aux experts de l’accélérateur lorrain C2IME (Commissariat d'investissement à l'innovation et à la mobilisation économique).

C’est une des pistes explorées par Pierre Adolff-Peduzzi qui a repris l’entreprise début 2017 à l’allemand Haas pour relancer ce pionnier des bois lamellé-collé (matériau obtenu par collage de lamelles de bois parallèles).

L’entreprise de Saulcy-sur-Meurthe (Vosges) créée en 1871 espère ainsi reprendre les parts de marchés perdues ces dernières années au profit de fournisseurs étrangers. « Notre entreprise a un côté Belle aux bois dormant, il faut la réveiller ! » martèle son président, ancien directeur France du groupe Haas.

 

Bannière Traces Ecrites Lancement Site LCR_ ac fond

 

L’entreprise qui emploie 60 personnes pour un chiffre d’affaires de 10,2 millions d’€ en 2016 espère concrétiser son projet fin 2018.

Un challenge qui implique des investissements dans des machines de taillage à commande numérique pour « gagner en précision en atelier, car certaines opérations ne seront plus effectuées sur chantier par des charpentiers », poursuit Pierre Adolff-Peduzzi.

Innovation supplémentaire, Vosges Lam souhaite décliner son produit dans une essence locale, le hêtre. Seul “hic”, les caractéristiques mécaniques des bois lamellé-collé en hêtre ne sont pas gravées dans des normes européennes.

Aussi l’entreprise va-t-elle solliciter les partenaires du C2MIE comme l’école d’ingénieurs des technologies Enstib et le centre de transfert de technologie Critt Bois, tous deux basés à Epinal.

nappage
Didier Destouches, président de Le Nappage. © Philippe Bohlinger.

 

ARTS DE LA TABLE/VOSGES. Autre fleuron vosgien, la société Le Nappage à Grange-Aumontzey a décidé d’embrasser la logique du “magasin 4.0” en s’engageant sur le chemin de la personnalisation de ses produits.

Le fabricant de produits à usage unique pour la table (serviettes, nappes et chemins de tables en papier) compte s’appuyer « sur [sa] base d’industrie traditionnelle pour avancer vers le numérique », résume Didier Destouches, président de la société.

Conscient des limites de son marché, d’une concentration des distributeurs et d’une pression vers le bas de gamme, le dirigeant a enclenché une transition vers un nouveau modèle économique. Après une décennie de croissance interne et externe, celle-ci passe par l’innovation.

 

635X106pxl

 

L’entreprise de 212 salariés (chiffre d’affaires de 60 millions d’€) planche sur la commercialisation en ligne de produits d’arts de la table personnalisés : Des kits thématiques incluraient l’impression customisée de chemins de table ou encore de serviettes avec une livraison sous 48 à 72 heures.

Le projet attendu pour 2020 implique un investissement de 3 millions d’€ dans l’impression numérique et des machines de conditionnement. « Les membres du comité d’accélération du C2IME nous ont notamment sensibilisé au volet développement durable du projet. Cela va nous conduire à explorer la piste de produits compostables », complète le dirigeant.

supeledc
Patricia Bertrand, directrice déléguée à la recherche de CentraleSupélec qui épaule Noremat.  © Philippe Bohlinger.

 

MATÉRIEL/MEURTHE-ET-MOSELLE. La R&D dans la robotique mobile n’est pas que l’apanage des constructeurs préparant l’avènement du véhicule autonome. Noremat, spécialiste des équipements pour l’entretien des accotements routiers (faucheuses, boyeuses, élagueurs etc.), à Ludres (Meurthe-et-Moselle) explore cette voie.

L’entreprise familiale de 261 salariés (chiffre d’affaires de 58 millions d’€) va bénéficier à ce titre de l’expertise du campus de CentraleSupélec à Metz, un établissement associé au comité d’accélération du C2iME.

Patricia Bertrand, sa directrice déléguée à la recherche et aux partenariats industriels évoque son intérêt « pour les projets en lien avec la robotique mobile, car ils nous offrent l’opportunité de travailler sur le pilotage d’engins par des algorithmes standards ou par des méthodologies par apprentissage également appelées machine learning ».

 

banniere-635x102

 

Le projet de Noremat pourrait aussi être développé en partenariat avec des enseignants-chercheurs ou des étudiants de l'école d'ingénieurs. La junior-entreprise de CentraleSupélec apporterait également son expertise.

Noremat ajoutera ainsi un produit innovant à son catalogue, après le lancement fin 2016 d’un engin porte-outils : Conçu en collaboration avec le constructeur autrichien Lindner, ses équipements ont vocation à s’adapter à un tracteur.

Commentez !

Combien font "5 plus 6" ?