C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble.

Michel de Montaigne

 

• General Electric, Alstom : les incertitudes de 2019

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Les ateliers d'Alstom Transport à Belfort fabriqueront les motrices du futur TGV. © Alstom.


C’est une année incertaine qui s’achève pour les deux poids lourds de l’économie du nord Franche-Comté. Et 2019 s’annonce tout aussi confuse. L’expédition médiatisée, en décembre, de la première turbine 9HA.02 fabriquée à Belfort, présentée comme la plus puissante du monde avec une capacité de production de 571 mégawatts en cycle simple et 838 mégawatts en cycle combiné, n’élude pas les interrogations des 4.400 salariés et de la trentaine de sous-traitants sur le devenir de l’énergéticien, suite au rachat de la division énergie d’Alstom par son concurrent américain. Les 1000 emplois que devait créer General Electric en France, avec entre autres l’arrivée d’une activité d’Impression 3D pour la production de turbines, pourrait se convertir en licenciements, vu les difficultés financières du groupe et l’instabilité du marché de l’énergie au niveau mondial. Pour limiter la casse, la CFE-CGC du site de General Electric de Belfort émet des propositions de diversifications dans l’aéronautique, « les moteurs d’avion et les turbines à gaz [étant ] deux produits industriels très proches avec de grandes similitudes technologiques et industrielles ».

L’autre activité historique d’Alstom à Belfort, Alstom Transport, doit en 2019 fusionner avec l'allemand Siemens. Un projet qui bute sur le principe de droit à la concurrence de la Commission européenne et dévoile des surcapacités entre les deux outils industriels, ce qui pourrait se traduire en cession de certaines activités et / ou suppressions d’emploi. La question taraude même les observateurs du site d’Ornans, pourtant unique – il fabrique les moteurs des trains –. Le verdict de la commission européenne est attendu le 18 février au plus tard. La comparaison avec General Electric s’arrête au niveau de la santé financière du groupe ferroviaire qui affiche un chiffre d’affaires en progression (30 % en quatre ans) et un résultat net positif.



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• Eurogerm sème la croissance et tisse une toile mondiale

 

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L’entreprise fondée par Jean-Philippe Girard dépasse pour la première fois les 100 millions d’€ d’activité sur son exercice 2017, en affichant une croissance de 10%. Cotée à la bourse de Paris et numéro un français des ingrédients et améliorants pour la meunerie et le secteur de la panification, Eurogerm innove et prévoit d’investir 5 millions d’€. L’entreprise multiplie aussi les implantations à l’étranger. Après la Colombie, elle a ouvert fin 2018 au Liban sa 12ème filiale à l’étranger.

 

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• En Alsace, le plasturgiste EMI démontre les capacités d'une PME à réaliser une usine 4.0

 

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L'atelier d'injection de la nouvelle unité de production d'EMI reliée à la logistique par des chariots guidés automatiques. © EMI


L’usine du futur n’est pas l’exclusivité des grands groupes. EMI (Étude Moule Injection) en apporte une éclatante démonstration dans sa nouvelle usine du parc d’activités EuroEastParkque à Saint-Louis (Haut-Rhin). Le plasturgiste familial de 150 salariés a investi 16 millions d’€ dans des bijoux technologiques et un modèle d’organisation rationnelle sur 17.000 m2. Pour Jean-Pierre Wissler, le dirigeant-fondateur, « l’appellation 4.0 se justifie par la manutention automatique par les chariots guidés, la supervision en temps réel grâce aux machines connectées et la dématérialisation papier qui sera progressivement possible par le fait que chaque poste de travail a son ordinateur ».

 

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• SEW-Usocome agrandit sa fonderie aluminium en Moselle

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Les deux fours de fusion qui nécessitent aujourd'hui de la manutention d'un atelier à l'autre seront regroupés au centre de l'usine. © Philippe Bohlinger


Cette filiale de l’allemand SEW-Eurodrive, spécialiste des systèmes d’entrainement, va injecter 30 millions d’€ pour agrandir sa fonderie aluminium de Forbach (Moselle) de 11.500m². L’extension rationalisera les flux en regroupant les deux fours de fusion au centre de l’usine. L’investissement comprend également un nouveau magasin de stockage d’une capacité de 6.000 emplacements. Les trois usines de SEW-Usocome (2.200 salariés, chiffre d’affaires de 424 millions d’€) toutes implantées dans le Grand-Est, fonctionnent comme une usine intégrée : à Forbach la fonderie aluminium, à Haguenau le bobinage et à Brumath l’assemblage.

 

BPALC

 

• Savoye quitte Legris Industries pour rejoindre le Chinois Noblelift

 

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Machine de fin de ligne fermant les cartons et réduisant la hauteur selon le remplissage voulu, en cours de montage. © Traces Ecrites.

 

Le numéro un français des solutions automatisées intralogistiques basé à Dijon, quitte le groupe Legris Industries pour intégrer le groupe chinois Noblelift. L’affaire était tentante car les résultats sont là. Savoye revendique un chiffre d’affaires 2017 de 85 millions d’€, contre 77 millions pour l’exercice précédent, soit plus de 10% de croissance. L'entreprise engrange surtout 112 millions de commandes pour la même année, alignant ainsi une progression de 43% à périmètre équivalent.

L’industriel, dirigé par Rémy Jeannin se prépare, en outre, à une très forte internationalisation avec le recrutement d’une vingtaine de distributeurs-intégrateurs étrangers. A l’interne, Savoye poursuit une politique de fort recrutement. La pyramide des âges conduit à intégrer une cinquantaine de personnes auxquelles s’ajoutent une trentaine de postes, du technicien à l’ingénieur.

 

LCRDijon


• G-Manufacture Équipement Aéronautique et la Manufacture du Lac naissent à Vesoul

 

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Lors de la présentation officielle du projet GMEA, le 5 septembre 2018, avec à gauche, Patrick Beyeler, directeur général du groupe G-NIUS et à ses côtés, Jean-Pierre Tolo, dirigeant de G-Manufacture Équipement Aéronautique.

 
C’est un brevet suisse de la société d’ingénierie G-NIUS Life Support Systems que Jean-Pierre Tolo, l’ancien dirigeant de la maroquinerie SIS dans le Doubs, industrialise à partir de ce début 2019 avec une trentaine de personnes près de Vesoul (Haute-Saône). Les combinaisons de vol réalisées dans des matériaux textiles de pointe permettent au corps humain de résister aux G, – dans le langage aéronautique, la mesure de la gravité au décollage ou à l’accélération qui provoque des perturbations du rythme cardiaque et des fonctions respiratoires –. Le marché,  immense (notamment les armées) rendent le fondateur de G-Manufacture Équipement Aéronautique (GMEA) optimiste : à terme, pas moins de 300 à 350 collaborateurs.

A côté des locaux que GMEA loue à Vaivre-et-Montoille, un autre projet verra le jour ce premier trimestre 2019 : celui de la Manufacture du Lac, un nouvel atelier de la maroquinerie SIS d’Avoudrey (Doubs) que dirige Jean-Luc Chauvy. L’atelier préparera des composants et des sous-ensembles de produits assemblés ensuite dans les ateliers de SIS. Il pourrait compter jusqu’à 35 maroquiniers, une dizaine pour démarrer. SIS qui fournit les grands noms du luxe français emploie près d’un millier de personnes en Franche-Comté.

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• Dans le Jura, Ardec Metal s’agrandit avec Microtech

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Le rachat de Microtech complète l'activité de PreciJura, l'une des huit sociétés du groupe jurassien de décolletage.

 
Ardec Metal à Champagnole s’agrandit avec Microtech, une entreprise de micromécanique des Pyrénées Atlantiques. Le groupe jurassien de décolletage et usinage de précision ajoute une nouvelle corde à son arc avec cette 8ème filiale. Une 9ème partage son capital avec le groupe Camelin Décolletage Industries, la société Meca Forging, créée en 2015.

 

• Le Haut-Marnais GHM préserve un savoir-faire unique

 

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© Traces Ecrites.

 

Ici sortent corbeilles, potelets, bornes en tout genre, fontaines, bancs, chaises, barrières, supports à vélo, grilles, corsets d’arbre, statuaire, kiosques à musique ou encore candélabres : la fonderie GHM de Sommevoire (Haute-Marne), spécialisée notamment dans la fonte moulée, élabore des gammes complètes de mobilier urbain en s’associant souvent à de grands designers.

L’entreprise (400 personnes) appartient au groupe Agora Technologies qui possède également d’autres sociétés de ce secteur, emploie plus de 750 salariés et frise les 145 millions d’€ d’activité.


• En Alsace, Thurmelec crée un accélérateur d’innovation pour les jeunes pousses

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Cédric Arbogast et Gilles Chantelot, les fondateurs d'Inman près de Strasbourg. © Julie Giorgi.

 

Parce qu’il considère que les start-up sont ses clients de demain, Thurmelec a créé en 2018 un accélérateur d’innovation, le premier de l'industrie électronique. Aux porteurs de projets sélectionnés, l’électronicien de Pulversheim (Haut-Rhin) qui emploie 54 salariés, apporte une aide technique pour l'étude et l'industrialisation, notamment par la mise à disposition de sa ligne de prototypage rapide, puis pour la certification.

Les cinq jeunes pousses « incubées » sont : Inman pour des douches intelligentes, Sporthopéo pour sa pédale de vélo connectée pour personnes portant des prothèses, Wavens pour un gyropode amphibie, InSolem (tracker scolaire) et un dernier à l'identité non dévoilée de cadenas innovants de vélo.

 

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Sporthopéo à Montbéliard (Doubs) a mis au point une pédale connectée pour les personnes handicapées. © Pierre-Yves Ratti.



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• Le Dijonnais Crossject passe à la vitesse supérieure

 

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© Traces Ecrites.

 

Coté sur le marché Euronext Growth Paris depuis 2014, le laboratoire pharmaceutique dijonnais, concepteur de l’injection de médicaments sans aiguille réalise une augmentation de capital de 4 million d’€ par émission d'actions ordinaires avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS) afin de se doter de moyens supplémentaires pour accompagner ses développements.

Ils passent notamment par une augmentation de la capacité de production qui a atteint 500.000 injecteurs au printemps 2018. Une surface supplémentaire de 1.000 m2 va être louée à proximité de ses ateliers (500 m2) de Gray (Haute-Saône), avant la construction d'une usine sur la zone industrielle dans la même ville. Une centaine d'emplois d'opérateurs est annoncée à partir de 2019.

 

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• Pacotte et Mignotte lutte pour un avenir meilleur

 

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© Groupe PM.

 

Drôle d’histoire que celle dont est victime Emmanuel Chevasson, repreneur courant 2011 de ce menuisier industriel en fenêtres, implanté à Dijon et autrement baptisé groupe PM. Bpifrance, BNP Paribas Développement et Sofimac Régions, trois des actionnaires, veulent le révoquer et ont désigné un chasseur de coûts qui se fait appeler Léon le Nettoyeur.

Et ils insistent, en dépit du soutien des banques, de BFC Croissance, un autre actionnaire et de décisions de justice toutes favorables à l’entreprise. Le fabricant est aujourd’hui placé sous la protection de la justice (redressement judiciaire depuis le 6 décembre 2018) et lutte pour préserver son personnel. A suivre.

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