ECO)BREF. G-Manufacture Équipement Aéronautique va fabriquer à Vesoul des combinaisons de vol anti-gravité. Dans l’Aube, Carbonex lève 65 millions d’€. Le fabricant d'emballages alimentaires Guillin agrandit son usine d’Ornans. Le constructeur de tunneliers NFM Technologies en redressement judiciaire. L’Alsace devra choisir entre fusion et statut particulier. Entrée en bourse réussie de 2CRSI. Une plateforme logistique de produits frais à Mâcon-Loché.
• Manufacture Équipement Aéronautique va fabriquer à Vesoul des combinaisons de vol anti-gravité.
De gauche droite : Patrick Beyeler, directeur général du groupe G-NIUS, Jean-Pierre Tolo, dirigeant de G-Manufacture Équipement Aéronautique, Arnaud Marthey, président de l’Agence économique Bourgogne-Franche-Comté, Alain Chrétien, maire et président de l’agglomération de Vesoul et Jean-Marie Michoulier, président régional du Greta Formation 70 ont présenté la combinaison « révolutionnaire » le 5 septembre. © Ville de Vesoul.
Jean-Pierre Tolo, l’ancien dirigeant de la maroquinerie SIS à Avoudrey (Doubs), avait passé la main en 2017 à ses associés. Le voilà de retour, cette fois à Vesoul (Haute-Saône) avec un projet très technologique déniché grâce à la société de capital développement Zébu Développement qu’il avait créé : l’industrialisation d’un brevet de la société d’ingénierie suisse G-NIUS Life Support Systems qui protège les aviateurs des effets de la gravité.
Les combinaisons de vol qui seront fabriquées à partir du début de l’année 2019 avec des matériaux textiles de pointe permet au corps humain de résister aux G, – dans le langage aéronautique, la mesure de la gravité au décollage ou à l’accélération qui provoque des perturbations du rythme cardiaque et des fonctions respiratoires.
« Grâce à ce système, le pilote, même sous une charge de 9G+ [habituel pour les pilotes de chasse, Ndlr], est capable de communiquer, interagir quasi sans manœuvre musculo-respiratoire tout en conservant un rythme cardiaque inférieur de 40% à celui qu’il aurait sous une charge G similaire avec son équipement actuel. »
GMEA, G-Manufacture Équipement Aéronautique, la société créée fin juillet pour développer cette activité, s’emploie dès maintenant à recruter une trentaine de personnes pour la coupe et l’assemblage. Des réunions d’informations auront lieu les 11 et 18 septembre (13h30) et le 2 et 16 octobre (9h) dans les locaux de Pôle emploi Vesoul.
Les profils recherchés sont des personnes avec ou sans expérience qui seront sélectionnées sur la base de tests de dextérité et lors d’un entretien de motivation. Elles seront ensuite formées au Greta de Vesoul.
Avec cette technologie qualifiée de « disruptive », Jean-Pierre Tolo, actionnaire principal et dirigeant, pense créer du business pour employer à terme 300 à 350 collaborateurs. C.P.
• Dans l’Aube, le producteur de charbon de boix Carbonex lève 65 millions d’€.
Carbonex veut poursuivre la relocalisation de la fabrication du charbon de bois en France, par une optimisation de ses technologies pour améliorer la rentabilité. © Carbonex.
Le producteur de charbon de bois et concepteur de centrales de cogénération installé à Gyé-sur-Seine (Aube) lève 65 millions d’€ en capital et dette auprès de Bpifrance, BNP Paribas Développment, Debiopharm Investments (société suisse de développement biopharmaceutique) et Tikehaut Capital (gestionnaire d’actifs coté à la bourse de Paris). L’équipe dirigeante, les trois frères Soler-My, demeurent majoritaires.
L’opération rendue publique fin juillet vise à quintupler les capacités de production dans les trois ans. Carbonex revendique 10% du marché du charbon de bois de loisirs et veut occuper un tiers marché hexagonal, en constante croissance.
L’agrandissement de l’usine de l'Aube est en cours et une seconde est en projet en Gironde. L’entreprise réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 11,3 millions d€ en 2017 et emploie 30 salariés. C.P.
• Le groupe Guillin agrandit son usine d’Ornans.

Le leader européen de la barquette alimentaire plastique, Guillin, historiquement implanté à Ornans (Doubs), agrandit l’usine qui jouxte son siège : Guillin Emballages, la première du groupe, est toujours en pleine croissance et a besoin de place supplémentaire pour continuer à se développer.
Deux nouveaux bâtiments sont en cours de construction pour une surface supplémentaire de 6.000 mètres carrés qui seront destinés à des activités de stockage et de la logistique. Guillin Emballages emploie environ 350 personnes à Ornans.
Le groupe, qui compte 2.300 salariés répartis dans ses 25 sites de production en Europe - pour un chiffre d’affaires de plus de 600 millions d’€, dont 65% à l’export -, poursuit par ailleurs son développement hors France et sa politique de croissance externe à la faveur des opportunités et des marchés.
Sa filiale anglaise, Sharpak Bridgwater, vient de finaliser l’acquisition des actifs de l’allemand Etimex Primary Packaging et de son business en Angleterre. M.C.
• Le fabricant de tunnelier NFM Technologies en redressement judiciaire.

Le dernier tunnelier français dont l’usine est située au Creusot (Saône-et-Loire) et le siège social à Villeurbanne (Rhône) est en redressement judiciaire depuis le 2 août pour une période de trois mois. Selon la direction, la procédure vise à éviter une liquidation rendue possible compte tenu d’un carnet de commandes vide et des difficultés de son actionnaire chinois NHI.
Les investisseurs ont jusqu'au 24 septembre 2018 pour déposer une proposition de reprise en vue d’une audience au tribunal de commerce de Lyon le 2 octobre.
NFM Technologies (chiffre d’affaires de 71 millions et résultat de moins 18,2 millions en 2016, 2017 non publié) emploie 150 salariés, dont la moitié au Creusot. En début d’année, la société avait cédé sa branche énergie (ensembles mécaniques pour les centres nucléaires) au groupe REEL. C.P.
• L’Alsace devra choisir entre fusion et statut particulier.
Le très attendu rapport Marx met les Alsaciens devant leurs responsabilités. Jean-Luc Marx, préfet du Grand Est, a remis début août son travail sur la possible réorganisation administrative de l’Alsace que lui avait commandé Edouard Philippe.
Il ne tranche pas dans le vif, mais donne quand même une orientation suffisamment précise en demandant aux élus locaux de proposer, in fine, le scénario qui permettra à leurs yeux de satisfaire au mieux le « désir d’Alsace », jolie expression pour synthétiser les vives aspirations en faveur de l’ancienne région… le plus souvent au détriment de la nouvelle, le Grand Est.
Parmi quatre hypothèses, le rapport en privilégie deux. Par ordre de préférence, la fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en un département unique, puis la création d’une collectivité à statut particulier. Dans tous les cas, cette « Alsace » resterait dans le Grand Est, ligne rouge fixée par le gouvernement.
Du côté de ses partisans, la préférence va au statut particulier, pour deux raisons : elle distinguerait l’Alsace au lieu de la noyer comme un département parmi d’autres, certes élargi, du Grand Est ; surtout, elle peut se concrétiser par une simple loi (elle est prévue par l’article 72 de la Constitution) tandis que la fusion est dépendante de la réforme constitutionnelle dont le calendrier d’examen a été reporté, au risque d’en renvoyer l’entrée en vigueur après les élections régionales et départementales de 2021. Or, l’objectif est de régler la question avant ce scrutin.
L’une ou l’autre des options suppose de résoudre l’équation de l’ampleur des délégations de compétences du conseil régional vers la nouvelle collectivité. Elle constitue le point de friction et l’un et l’autre, notamment pour le développement économique. Et comme on pouvait s’y attendre, le dossier ravive les craintes en Lorraine et Champagne-Ardenne d’une forme de sécessionnisme alsacien. M.N.
• Entrée en bourse réussie du constructeur alsacien de serveurs informatiques 2CRSI.

Le constructeur alsacien de serveurs informatiques 2CRSI a bouclé en début d’été son introduction en bourse avec succès. La levée de 50,3 millions d’€ représente la plus importante introduction en bourse menée depuis le début de l’année sur le marché réglementé d’Euronext à Paris, indique son conseiller Fidal Strasbourg.
Avec 32% de son capital sur les marchés boursiers, la PME de Strasbourg se donne une visibilité et une notoriété « pour prétendre à des appels d’offres internationaux et des entreprises du CA 40 », affirment Alain et Michel Wilmouth, les cofondateurs en 2005, jusque là accessibles aux seuls géants du big-data comme Hewlett Packard ou Dell.
2CRSI a des filiales à Manchester, Dubaï et San Jose, au coeur de la Silicon Valley. En 2017, la société qui emploie plus de 130 personnes a vendu 31 millions d’€ de solutions en calcul, stockage et transfert de données, soit une croissance de 169%. C.P.
• Une plateforme logistique de produits frais à Mâcon-Loché.
La ville de Mâcon a acté en juillet la vente d’un terrain de 3 ha sur la zone d’activités de Mâcon-Loché à Kalysse et Pashumar, sociétés soeurs de transport routier sous température dirigée et de préparation de commandes, et au groupe volailler LDC, installé tout près à Louhans. Les deux acteurs s’apprêtent à construire une plateforme logistique de produits frais avec la promesse, en plein fonctionnement en 2020, de 200 emplois. C.P.