INNOVATION-NANCY/STRASBOURG. Microhumus à Nancy valorise les sous-produits des carrières en terre végétale. Son ambition est de commercialiser son innovation dans tout l’hexagone à l’horizon 2021.
Inman à Strasbourg a conçu un mitigeur électronique qui permet d’allier économies d’eau et confort. En cours de certification CE, il sera sur le marché début 2019.
• Microhumus à Nancy valorise les sous-produits des carrières en terre végétale

Microhumus transforme les sous-produits des carrières, également appelés stériles d’exploitation, en terre végétale. Pour parvenir à son objectif de commercialisation de son innovation baptisée « SubsTer » dans tout l’hexagone à l’horizon 2021, l'entreprise de Nancy signe depuis deux ans des accords avec des exploitants de carrières.
Elle collabore actuellement avec 14 sites en France, propriétés de groupe (Colas, Cemex) ou d’indépendants (Serfim, Cogésud, Les Sablières de Laimont, etc.). Ces sites partenaires produisent entre 3.000 et 20.000 tonnes de terre végétale par an.
Pour chaque carrière, Microhumus élabore en fonction des matériaux et des engins disponibles, différentes formulations. « La terre naturelle est composée à 5% de matière organique, le reste de sa composition est minérale ! Nous combinons les matériaux de différentes compositions et granulométries issus des carrières et les enrichissons avec des amendements organiques externes », livre Yann Thomas, le gérant. Trois qualités agronomiques de terre (potagère, paysagère ou chantier) peuvent ainsi être formulées.
Concrètement, la société propose à ses clients une prestation d’ingénierie et d’accompagnement commercial et bénéficie par ailleurs d’une redevance sur les tonnages vendus. Elle met en avant trois atouts auprès des exploitants de carrières : un élargissement de leur gamme, la valorisation de produits inemployés, ainsi qu’une action positive en matière de développement durable valorisable, par exemple, dans le cadre d’une demande d’extension de sites.
SubsTer va notamment être utilisé dans le cadre du comblement d’une tranche sur la carrière de Cogésud à Bainville-sur-Madon (Meurthe-et-Moselle). « La DREAL Grand Est a demandé à l’exploitant de recréer une pelouse calcaire. Microhumus va collaborer avec l’association Flore 54 pour élaborer le biotope adapté », poursuit le gérant.
Le savoir-faire de l’entreprise de 8 salariés et consultants associés passée par l’Incubateur lorrain (Université de Lorraine) provient de sa méthodologie de diagnostic du fonctionnement biologique des sols par microscopie électronique à transmission. Un transfert de technologie du CNRS et du Laboratoire Sols et Environnement de Nancy (INRA, Université de Lorraine).

Microhumus a déployé son ingénierie dès sa création en 2007 dans le domaine des sols agricoles, puis à partir de 2010 pour restaurer les qualités agronomiques des sols sableux au Moyen-Orient, avant de se reconcentrer en 2014 sur le marché français.
Le virage entamé en 2016 dans la formulation de terre végétale a permis à l’entreprise de renouer avec les bénéfices et de voir son chiffre d’affaires croître de 276% entre 2015 et 2017, affirme son dirigeant. Elle réalise désormais 45% de son chiffre d’affaires (non communiqué) grâce à SubsTer.
« Les sols accueillent 95% de la biodiversité continentale », insiste Yann Thomas qui table sur un marché mature d’ici 5 ans. Il cible également l’Europe avec un distributeur partenaire pour la Suisse, un autre pour la Belgique.
Philippe Bohlinger
• Inmam invente un mitigeur de douche qui fournit de l'eau chaude instantanée

« On trouvait étrange qu’au 21e siècle, on soit obligé de gaspiller de l’eau en la laissant couler pour obtenir de l’eau chaude ». Partant de ce constat, Cédric Arbogast et Gilles Chantelot, deux amis d’enfance, ont conçu un mitigeur électronique qui permet de réaliser des économies : l’eau chaude arrive de façon instantanée, le débit est régulé de façon automatique et des capteurs détectent si l’utilisateur se trouve sous le mitigeur.
Dès qu’il s’écarte pour se savonner, la douche s’arrête. Ils ont évalué qu'une famille de quatre personnes ayant une consommation d’eau modérée, économiserait 300 € par an. Et l’achat de l’équipement serait amorti au bout de 5 ans…
Baptisé Insens, le mitigeur mis au point par Inman, jeune société créée en 2016, à Wingersheim, près de Strasbourg, se présente sous la forme d’un écran tactilisé avec des touches permettant de contrôler la température, la sortie d’eau, le débit, le profil des utilisateurs…
Il existe en version encastrée pour une construction neuve, ou intégrée dans une colonne adaptable à la robinetterie existante. Et dans une version sans écran, avec une interface plus simple, à un prix plus abordable. La version haut de gamme destinée à l’hôtellerie sera vendue entre 2200 et 2300 €, la grand public à environ 1600 €.
Le développement et l’assemblage des mitigeurs est réalisé en Alsace. Les pré-séries sont actuellement en phase de test, afin d’obtenir une certification CE et de démarrer la commercialisation début 2019, d’abord sur le marché régional.
Chez les agenceurs et concepteurs de salles de bains pour l’hôtellerie, et le réseau traditionnel de distributeurs professionnels pour les particuliers. Dans la version haut de gamme, d’autres fonctions peuvent s’ajouter : musique, luminothérapie, etc. Et l’écran peut amener du contenu commercial pour l’hôtellerie et ludique dans la version grand public.

Une levée d’amorçage de 100.000 € doit être bouclée d’ici à fin novembre pour le lancement commercial et les premiers salariés embauchés en 2020.
A cette date, l’effectif devrait atteindre quatre salariés. « Mais nous souhaitons rester un cabinet de R&D, amener d’autres solutions innovantes », prévient Gilles Chantelot.
Les fondateurs seront présents au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas en janvier 2019 pour présenter leur innovation, accompagnés par la Région Grand Est.
En novembre, ils participeront au salon ÉquipHôtel à Paris avec le Pôle lorrain de l’ameublement bois (PLAB) et au salon Industries du futur à Mulhouse sur le stand de Thurmelec, partenaire du développement du mitigeur.
Julie Giorgi