Déjà 256 millions de la Région Bourgogne-Franche-Comté pour les entreprises. Stellantis Mulhouse et Sochaux recherchent plus d'un millier d'intérimaires. Gaussin fait rouler un camion à hydrogène sur le Dakar. Les 184 ruptures conventionnelles actées chez Schaeffler à Haguenau. L’école « 42 Mulhouse Grand Est » forme des développeurs informatique jusqu'en Bourgogne-Franche-Comté.
• 256 millions d’€ engagés en Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du plan d’accélération de l’investissement régional
Le bilan du plan d’accélération de l’investissement régional, un an après son lancement par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, révèle que près de 59% des 435 millions qui lui ont été affectés en octobre 2020 ont été attribués. S'y ajoutent 116 millions de financements européens, l’ensemble étant destiné à accompagner le plan de relance national. Sur les 256 millions engagés, 123,5 millions auront été versés en fin d’année. Les axes défendus concernent plus particulièrement l’emploi, la transition écologique, énergétique et numérique.
A titre d’exemple, La verrerie La Rochère s'est vu attribuer 800.000 € pour concrétiser un investissement de 3,8 millions d’€ sur deux ans, dans une ligne de fabrication de petits articles en verre pressé mécanique. Dans le stockage de l’hydrogène, filière que soutient fortement la Région, la société ISTHY (Institut du Stockage Hydrogène) du groupe Rougeot bénéficie de 1,6 million pour construire son centre dédié au contrôle des réservoirs sur l’Aéroparc de Fontaine (Territoire de Belfort). Retenu pour la valorisation de la production locale et des circuits courts, le projet de conditionnement de briques de lait de vaches comtoises de la coopérative Agrodoubs, à Flagey, (Doubs) bénéficie de 793.000 € .
En Saône-et-Loire, l’entreprise familiale Emile Henry se voit allouer 392.000 € pour l’achat d’un four afin d’augmenter ses capacités productives, recruter une quinzaine de salariés et poursuivre ses fabrications made in France. L’appui régional va aussi à la réhabilitation du foyer des jeunes travailleurs de Dole pour pas moins de 321.000 € versés à la Communauté d’agglomération du Grand Dole qui mène ce projet de 3,5 millions d’€. D.H.
Mise sous le boisseau à la fin de l’été par la pénurie de semi-conducteurs dans l’industrie automobile, la création d’une seconde équipe de production de jour chez Stellantis Mulhouse deviendra cette fois-ci réalité, début janvier prochain. La direction l’a annoncé au comité social et économique (CSE) lundi dernier.
La décision implique la création de 850 postes de travail. Une centaine résultera du retour sur site de personnel prêté ailleurs dans le groupe, principalement au centre mondial de pièces détachées de Vesoul. Le solde, soit 750, viendra des intérimaires sauf si les candidatures ne suffisaient pas à pourvoir le besoin, auquel cas Mulhouse demanderait à son tour le renfort de salariés d’autres usines.
Depuis le différé décidé il y a deux mois et demi, la crise d’approvisionnement n’a pas cessé mais le site arrive au stade où il ne peut plus reculer : il doit passer à la fabrication en grande série de la nouvelle Peugeot 308, qui lui a été attribuée, et dont le lancement commercial démarre en ce moment. Au total, le site de 5.000 salariés (montage et unités de forge, fonderie et mécanique) va doubler sa production de véhicules pour la porter à 700 modèles par jour : 308, 508 et DS 7.
A Sochaux, l’équipe de nuit suspendue pour les mêmes raisons depuis début septembre va redémarrer le 6 décembre. Annoncé hier mercredi lors d'une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE), le retour de cette équipe entraînera le recrutement de « plusieurs centaines d’intérimaires », 600 selon le syndicat FO, cité par l’AFP. La CGT demande expressément que ces embauches se réalisent en CDI .
La « tension » sur les approvisionnements en pièces électroniques n’est toutefois pas levée, indique la direction. Mais les commandes des modèles Peugeot 3008 et 5008 sont « importantes ». L’usine du Doubs avait réduit d’un tiers sa production habituelle de 1.200 véhicules quotidiens.
M.N.
• Gaussin fait rouler un camion à hydrogène sur le Dakar

Avant que les camions à hydrogène ne circulent sur les autoroutes, c’est dans le désert d'Arabie Saoudite, sur la compétition du Dakar 2022, que le fabricant de véhicules autonomes pour la logistique Gaussin va expérimenter la motorisation hydrogène-électrique sur poids-lourds. Du 1er au 14 janvier, le H2 RACING TRUCK® sera le premier camion à hydrogène à participer à une compétition. L’industriel d'Héricourt (Haute-Saône) veut y démontrer « la performance et la fiabilité de cette motorisation développée en seulement une année » et exploiter les résultats pour lancer une gamme de camions routiers dès 2022.
« A la différence des solutions proposées aujourd’hui sur le marché, la mise en oeuvre du système hydrogène a été développée sur un châssis ultra-léger conçu autour de la chaîne cinématique hydrogène et électrique, avec un temps de ravitaillement en hydrogène inférieur à 20 minutes pour 800 km d’autonomie et en tout électrique pour courte distance, un temps de changement des batteries de 3 minutes pour 400 km », indique l’industriel. Le camion de compétition est doté de deux moteurs de 300 kW chacun, et embarque 380 kW de piles à combustible, 82 kWh de batteries ainsi que 80 kg d’hydrogène. C.P.
Un accord de ruptures conventionnelles collectives a été conclu fin octobre chez l’équipementier automobile Schaeffler France, fabricant de roulements à Haguenau (Bas-Rhin). Il porte sur 184 départs ainsi dénommés « volontaires », par rapport à un effectif de 2.000 salariés, dans le contexte de la restructuration du groupe allemand. L’accord inclut l’autre site français, à Chevilly (Loiret).
Sa négociation avait été marquée par un mouvement de salariés contre… les trois syndicats qui refusaient la signature, sur l’argument de mobilités forcées et de licenciements déguisés. Finalement, la CFTC, la CFDT et la CGT ont rejoint la CFE-CGC à la table de la signature. M.N.
• L’Ecole 42 fait plonger les développeurs informatique dans le grand bain à Mulhouse

Née de l’imagination de Xavier Niel, le fondateur de Free, l’école « 42 Mulhouse Grand Est » accueille ses premiers candidats depuis le 8 novembre dans le bâtiment du KMØ, le pôle de l’industrie et du numérique de Mulhouse. Cette implantation haut-rhinoise couvre également la Bourgogne-Franche-Comté, dans le but de former 100 à 150 développeurs informatiques chaque année.
En fait d’ « école »… elle n’en pas une, classique : l’apprentissage s’effectue sans enseignants, mais par la stimulation entre les candidats, en binôme ou petites équipes. Sans pré-requis de diplôme, le recrutement « entend donner sa chance à tout le monde », rappelle la directrice du site mulhousien Caroline Porot. Les candidats s’immergent sur place à horaires libres dans la « piscine », synonyme de « saut dans le grand bain » en guise de test et amélioration de leur maîtrise du sujet.
A la première « vague » de 80 depuis la semaine dernière succéderont deux autres en janvier et février prochains, afin de démarrer la première promotion de mars. Plonger dans la piscine suppose de se présenter et de réussir un test initial puis de s’inscrire pour de bon, ce qui n’a pas été le cas à Mulhouse de la grande majorité des 1.500 intéressés au départ. M.N.