Verrerie. La cristallerie de la Rochère, située tout au nord de la Haute-Saône, vit grâce à la famille Giraud un mariage heureux entre la tradition séculaire que perpétuent ses maîtres verriers et le développement de nouveaux produits, également en verre, tout spécialement pour le bâtiment.
Parmi ces derniers : une tuile de verre photovoltaïque mise au point en partenariat avec Luxol, une société d’Aix-les-Bains (Savoie) et, un pavé luminescent à Led, distingué d’un trophée au dernier salon Batimat.
Ce dernier intègre également des cellules photovoltaïques pour réaliser des cheminements piétonniers nocturnes dans les jardins et autres espaces verts.
«Cela nous ouvre d’autres marchés, auprès des architectes, des décorateurs et des paysagistes», se félicite Cécile Giraud, directrice générale adjointe de l’entreprise (15,5 millions d’€ de chiffre d’affaires, dont 23% à l’exportation, 170 salariés).
Cette production industrielle représente 55% de l’activité. Elle cohabite avec celle dédiée aux arts de la table et aux objets de décoration qui offre au fabricant une réputation internationale et le précieux label "Entreprise du Patrimoine Vivant", attribué en 2008.
Pas moins de 75 000 visiteurs ont admiré l’an dernier le ballet des verriers souffleurs baptisés, cueilleurs, marbreurs, maillocheurs, poseurs ou encore porteurs à l'arche, suivant la nature des tâches effectuées.
Et ce n’est en rien pour amuser la galerie, car certaines pièces ne peuvent faites qu'à la main (*).
Une vingtaine de nouveaux produits par an
Mais pas par n’importe qui ! Il faut au moins une quinzaine d'années de pratique pour être un bon verrier.
Outre la réédition d’objets anciens : vases, lampes…, la cristallerie de la Rochère travaille avec des designers extérieurs et sa propre équipe de R&D (5 personnes) pour créer de nouvelles collections.
«Nous sortons une vingtaine de nouveaux produits chaque année, ensuite revendus dans des boutiques indépendantes, des franchises, chez des distributeurs éditeurs et des grossistes», précise Cécile Giraud.
La cohabitation de toutes ces techniques de fabrication : verre soufflé, verre pressé, verre moulé ne ferait pas se retourner dans sa tombe un certain Simon de Thysac.
C’est lui, qui en 1475 fonde la cristallerie en ce lieu, riche en bois, en eau vive, en sable issu de l'érosion du grès des Vosges et en cendres fougères, dont la potasse servait de "fondant" pour abaisser le point de fusion du verre.
Depuis la pérennité de l’entreprise doit beaucoup à la famille Giraud qui, depuis le début du XXème siècle, préside à ses destinées et ne cesse de la moderniser en l'équipant notamment de nouveaux fours de cuisson, plus performants et plus écologiques.
(*) La cristallerie exploite sur place une boutique et possède un petit musée à ne pas manquer. N'hésitez pas non plus à jeter aussi un coup d’œil à la galerie d’art, véritable «pavé dans la mare».
Crédit photo: Cristallerie de la Rochère et Traces Écrites