La reprise de Smartville par le groupe Ineos sur la bonne voie. La chaleur urbaine s’étend dans l’agglomération de Mulhouse. La vosgienne Société forestière docelloise reprend son homologue lorrain Scierie Wagenheim. Hager cherche à stocker l’électricité des batteries des voitures électriques pour la consommation domestique. Les robots Sherpa de Norcan distribués par Altodis. La SEM Citivia prend du galon dans le Haut-Rhin. Kronenbourg commercialise un brassin solidaire pour sauver les cafés alsaciens.
• La reprise de Smartville par le groupe Ineos sur la bonne voie
La reprise de Smart France à Hambach (Moselle) par Ineos Automotive ne devrait pas avoir d’impact sur les effectifs du site de Hambach (Moselle). Le groupe pétrochimique britannique s’engage en effet à poursuivre l’assemblage de la Smart électrique jusqu’en 2024 parallèlement à la montée en cadence de son 4x4 thermique Grenadier.
Ce 12 novembre, à Hambach (Moselle), le comité social et économique (CSE) de Smart France, filiale du groupe Daimler, a approuvé à l’unanimité la cession à Ineos Automotive. « L’arrivée d’Ineos Automotive a le mérite de sauvegarder les emplois du site, même si une partie de ceux-ci resteront tributaires des commandes de Daimler », commente le CSE. La fin du processus d’information-consultation des salariés ouvre la voie à la vente officielle de « Smartville ». Annoncée cet été, elle pourrait être bouclée d’ici la fin de l’année.
Le CSE s’interroge cependant sur les perspectives à plus long terme pour les 1.570 employés du site (920 chez Daimler, 650 chez ses sous-traitants partenaires) : « La continuité de l’emploi pour l’ensemble des salariés n’est assurée que jusqu’en avril 2024 sous réserve que le succès des modèles produits soit conformes aux prévisions. »
Selon le scénario présenté au ministère de l’Economie, la montée en charge du Grenadier devrait susciter un pic d’emplois, mais les effectifs devraient ensuite redescendre à 1.300 personnes avec l’arrêt de la Smart. Au final, 150 salariés resteraient sans solution à cet horizon, toujours d’après ces projections. P.B.
Le nouveau réseau de chaleur de l’agglomération mulhousienne démarre ses travaux cet automne. La société Valorim, titulaire depuis 2018 de la délégation de service public de la communauté d’agglomération M2A, a entamé la construction des 15 kilomètres qui vont parcourir l’est de Mulhouse et les communes limitrophes de Rixheim, Riedisheim et Illzach.
La filiale des énergéticiens Dalkia et R-CUA (ce dernier détenu par le distributeur de gaz alsacien R-GDS et la coopérative suisse Primeo Energie, ex-EBM) investit 25 millions d’€, dont un tiers de subventions de l’Ademe, dans ce projet qui produira 70 gigawattsheure (Gwh) par an.
Mis en service fin 2021, le réseau pourra ainsi chauffer l’équivalent de 7.000 logements. Son énergie sera aux trois-quarts d’origine renouvelable, en provenance notamment des résidus de l’usine d’incinération d’agglomération. M.N.
• La vosgienne Société forestière docelloise reprend son homologue lorrain Scierie Wagenheim

Société forestière docelloise à Docelles (Vosges) a repris en octobre dernier son homologue Scierie Wagenheim à Goetzenbruck (Moselle) sous le coup d’une liquidation judiciaire. Cette opération permet le rapprochement dans le Grand Est de deux outils industriels spécialisés dans le sciage de bois de hêtre. L’acquéreur porte ainsi sa capacité à 60.000 mètres cubes par an et se dote dans le même temps d’équipements de séchage et d’étuvage destinés à apporter de la valeur-ajoutée aux planches.
Société forestière docelloise (chiffre d’affaires de 5,2 millions) reprend 9 salariés de Scierie Wagenheim, ce qui porte ses effectifs totaux à 29 personnes. L’entreprise planifie des recrutements dans les mois avenir afin de renforcer les équipes de la scierie mosellane fragilisées depuis le placement en redressement judiciaire de décembre 2019 ainsi que par la crise du Covid-19. Ses exportations de bois en Asie et au Magreb auraient été lourdement impactées au printemps par le ralentissement des échanges mondiaux lié à la pandémie.
Société forestière docelloise avait été rachetée en 2016 par Patrice Giacomuzzo, ancien directeur risque de Volkswagen Bank France, avec l’accompagnement d’Ader Investissements. P.B.
• Hager cherche à stocker l’électricité des batteries des voitures électrique pour la consommation domestique

Combiner recharge électrique et stockage, tel est le but des recherches communes à Hager et à Audi, sous le nom de « Vehicle to home ». Ce programme associe notamment les équipes de R&D du siège français de Hager à Obernai (Bas-Rhin). Selon ce principe de recharge « bidirectionnelle », la batterie haute tension d’une voiture électrique peut être rechargée sur le réseau électrique du domicile et être utilisée également comme moyen de stockage pour ce réseau.
« Une batterie de véhicule peut stocker une quantité d’énergie presque équivalente aux besoins moyens d’un ménage pour une semaine », souligne Ulrich Reiner, expert en électromobilité dans le groupe Hager.
La batterie pourra ainsi devenir elle-même une source d’énergie, stockable – sur le toit par exemple - et injectable dans le bâtiment. Simple en théorie, le principe est évidemment plus complexe à mettre en œuvre, d’où l’association des « cerveaux » du spécialiste du matériel et des solutions électriques et du constructeur automobile. Hager et Audi s’étaient déjà engagés il y a deux ans dans un programme commun de recherche sur la recharge électrique. M.N.
• Les robots Sherpa de Norcan distribués par Altodis

Sherpa Mobile Robotics, la filiale de l’alsacien Norcan, dédiée aux robots mobiles et collaboratifs, a signé fin septembre un contrat de partenariat avec Altodis. Cette société vend, loue et répare du matériel de manutention et de BTP en Alsace et en Franche-Comté. « Eux sont spécialisés dans les solutions de manutention et les chariots élévateurs. Avec nos robots, nous leur apportons une réponse pour les déplacements horizontaux », affirme Arnaud Debs, responsable marketing de Sherpa Mobile Robotics (SMR).
Les robots Sherpa B (robot suiveur capable de porter jusqu’à 100 kg et de tracter jusqu’à 200 kg) et Sherpa P, conçu pour le transport de palettes (transport jusqu’à 1000 kg), entrent au catalogue d’Altodis. Ils bénéficient du réseau des techniciens qui ont été formés à la technologie Sherpa. Le groupe Altodis compte trois sites : à Rixheim, Hoerdt, et Besançon (Doubs). « Notre objectif est de trouver d’autres distributeurs pour mailler tout le territoire national », prévient Arnaud Debs. J.G.
• La SEM Citivia prend du galon dans le Haut-Rhin

Réalisée en septembre dernier mais dévoilée début novembre, l’augmentation de capital « sans précédent » de Citivia SEM dote cette société d’économie mixte haut-rhinoise de moyens pour diversifier et consolider ses activités. Les 2,48 millions d’€ supplémentaires apportés, synonymes d’une multiplication par cinq du capital, lui permettent notamment de se lancer dans le nouveau métier pour elle de la promotion immobilière.
« C’est bien la première traduction de cette augmentation », confirme la présidente, Lara Million. La première opération, 90 lofts dans le quartier post-industriel de la Fonderie à Mulhouse à construire en trois tranches d’ici à 2023, est représentative du profil visé : des montages en association avec des promoteurs privés (Loft Factory et Living Promotion en l’occurrence) sur des configurations complexes ou originales.
Citivia SEM entend aussi renforcer ses interventions dans les revitalisations de centres-villes, la rénovation énergétique des bâtiments, l’aménagement de parc d’activités économiques, et la mobilité urbaine dont l’exploitation de parkings, qu’elle assure déjà (stationnement public de la Fonderie ou le parking au parc des Collines à Mulhouse-Didenheim pour la plate-forme de tri de La Poste).
L’an dernier, Citivia SEM, a porté des opérations pour un montant de 8,4 millions d’euros. Son nouveau capital, de 3,113 millions d’€, se répartit entre le conseil départemental auquel succédera la Collectivité européenne d’Alsace dans quelques semaines (37 %), la Ville de Mulhouse et Mulhouse Alsace Agglomération (20 % chacun) ; la Banque des territoires (11 %), la Banque populaire (7 %), le Crédit agricole (4 %) et d’autres privés. Elle a pour « sœur » Citivia SPL, société publique locale dirigée comme elle par Stephan Muzika. M.N.
• Kronenbourg commercialise un brassin solidaire pour soutenir les cafés alsaciens
Depuis le 9 novembre dans plus d’une vingtaine de magasins Leclerc en Alsace, Kronenbourg a lancé une collecte de fonds avec un Brassin Solidaire. Spécialement conçue pour l’occasion cette bière, qui est une « lager » blonde de 75 cl aux notes de houblon frais, a été produite à 60.000 exemplaires. Pour chaque bouteille du Brassin Solidaire achetée, la marque reversera 50 centimes à la Fondation Kronenbourg au profit de l’initiative « 1 000 cafés » dont elle est partenaire.
Le montant total d’environ 30.000 € viendra notamment soutenir des projets de réouverture de cafés multiservices en Alsace, dans des communes de moins de 3.500 habitants. Il s’agit de création ou de reprise d’établissements directement menacés de fermeture. L’initiative « 1 000 cafés », lancée en septembre 2019, a reçu à ce jour 12 dossiers de candidatures pour les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin qui sont actuellement en cours d’instruction.
Plusieurs vagues de sélection sont prévues d’ici fin 2020, et à cette occasion les noms des cafés bénéficiaires de l’aide de la Fondation Kronenbourg seront connus. Le Brassin Solidaire marque la première étape du partenariat de la Fondation Kronenbourg avec « 1 000 cafés ». J.G.