Record battu à VivaTech du 22 au 25 mai : 165.000 visiteurs ont arpenté les allées de la huitième édition du salon des innovations technologiques à Paris. Plus de 13.500 start-up dans 25 secteurs d’activités étaient présentes. Parmi elles, 14 tenaient un stand sur le corner de la Bourgogne-Franche-Comté, animé par l’Agence Économique Régionale. Retour sur une ambiance de salon, vécue jeudi et vendredi derniers.
Nous ne vous parlerons pas de la dernière Tesla Cybertruck, ni du passage à VivaTech d’Elon Musk le patron de la firme américaine ayant déclaré « My biggest hope in one word would be Mars. My biggest fear in one word : AI » (*) ni davantage des nombreuses expériences que les visiteurs ont pu vivre sur le salon des innovations technologiques à Paris, car il faut les connaître de l’intérieur pour pouvoir en profiter.
Evoquons plutôt les 2.000 investisseurs ou fonds d’investissements présents sur le salon pour établir 400.000 connexions d'affaires. C’est de tout cela que les 14 start-up invitées par la région Bourgogne-Franche-Comté et son agence économique l’AER-BFC ont pu profiter.
« Quand l’AER-BFC nous a proposé de candidater à VivaTech, j’ai pris volontairement une journée complète pour remplir le dossier car je suis venu chercher, ici, les investisseurs dont j’ai besoin pour développer ma société », explique Jeremy Hugues Dit Ciles, président d’N2Air, start-up basée à Toulouse-le-Château, près de Lons-le-Saunier (Jura). Grâce à sa solution, il optime l'utilisation des granulés de bois pour le chauffage. « Avec N2Air, les poêles consomment 20% de moins de granulés et diminuent de 50% les émissions polluantes », raconte-t-il avec passion.
Jeudi matin alors que la délégation d’une quinzaine de personnes de Bourgogne-Franche-Comté formée entre autres d’élus (Jean-Claude Lagrange, président de l’AER-BFC, Arnaud Marthey, vice-président de l'agence et délégué à l’innovation au conseil régional ou Marie-Hélène Julliard, vice-présidente à Dijon Métropole…) mais aussi de Bénédicte Magerand, directrice de l'incubateur Deca-BFC, Blandine Alglave, déléguée régionale de La Poste pour la Bourgogne-Franche-Comté ou Kildine Bataille, déléguée au numérique pour La Poste BFC arrivent à VivaTech, c’est déjà l’effervescence absolue à 10 h.
Un fourmillement d’innovation et de rencontres
VivaTech bouillonne de monde de toutes parts. Un vrai chaudron ! La French Tech Bourgogne Franche-Comté y a organisé une visite commentée d’une dizaine de sociétés très différentes les unes des autres. La première start-up qui nous accueille est Follower Poducts (6 salariés, fondée en 2015 à Dijon) et représentée par sa présidente Florence Poulet.
Elle est lauréate de Femmes Entrepreneuses 2023 by Orange : « Nous avons développé avec Orange (NDRL qui emploie 1.600 salariés en Bourgogne-Franche-Comté) une solution de traçabilité basse consommation et longue durée grâce à des boîtiers installés sur les palettes de transport qui partent dans le monde entier. Nous pilotons les balises afin de suivre les marchandises sur les marchés gris. » (**)
Un taxi volant 100% électrique
La seconde start-up qui bluffe tout le monde est l'Allemande Volocopter, l'inventrice du « Volocity », un taxi volant 100% électrique. C’est le premier appareil conçu pour décoller et atterrir à la verticale avec une autonomie de 30 à 40 km et qui émet seulement 60 décibels. « Ces 18 moteurs sont tous indépendants. Les tests ont lieu en ce moment avec l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). Quand on sait qu’en cas d’arrêt cardiaque, chaque minute compte, le gain de temps et donc de vie fait toute la différence », raconte Silvère Denis, le directeur délégué de French Tech BFC, à l'ensemble de la délégation munie d’une oreillette pour écouter ses commentaires.
Vient ensuite la présentation de la French Tech par Jean-Paul Medioni, président de Matawan, basée à Macon et président de la déclinaison régionale du concept. Il revient sur la French Tech Next 40/120, un programme d’accompagnement de l’État dédié aux 120 start-up françaises les plus performantes, et en capacité de devenir leaders de rang international. Matawan (ex-Ubitransport) en fait partie. « Nous sommes peut-être la seule entreprise de la French Tech 120 à y figurer pour la 5ème fois consécutive », se félicite Jean-Paul Medioni. Avant de tirer son chapeau à Weezevent, portée par le dijonnais Pierre-Henri Deballon qui en fait elle aussi partie : « ils sont incroyables ! »
« Je souhaite que la French Tech soit de moins en moins parisienne. Seulement 28 % des entreprises sont hors de Ile-de-France actuellement… On a des opportunités phénoménales pour notre pays. Les parties prenantes sont impliquées, alors profitons-en. Juste pour rappel, la dernière entreprise du classement de French Tech Next 40/120 fait 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, rien que cela, c’est énorme ! », poursuit Jean-Paul Medioni.
Place ensuite à Blandine Alglave. La déléguée régionale de La Poste BFC revient sur l’importance du numérique pour son entreprise avant que la délégation découvre plusieurs innovations sur le très grand stand du groupe national. « Le numérique pour La Poste, c’est une longue histoire. Sur nos 34 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1 million est directement lié au numérique. » Le reste de la journée se poursuit ensuite par la découverte d’autres très nombreuses start-ups sur lesquelles nous reviendrons prochainement.
Lors du salon VivaTech, Blandine Alglave, déléguée régionale de La Poste pour la Bourgogne-Franche-Comté et Renaud Gaudillière, directeur de PMT (Pôle Microtechnique) à Besançon, ont signé un premier partenariat, puis la déléguée régionale en a fait de même avec Jean-Paul Medioni, président de la French Tech Bourgogne-Franche-Comté. Pour rappel, PMT est un pôle de compétitivité, qui depuis 2005 catalyse l’innovation, accélère le business et accompagne les transitions des industries en Bourgogne-Franche-Comté.
« Les deux signatures marquent l’engagement du groupe La Poste au service des start-up et du développement territorial. C’est aussi une façon pour nous de mieux les identifier et d’avoir davantage de candidats à soutenir », précise Blandine Alglave. Parmi les jeunes pousses mises en valeur à VivaTech, Halima Boumaaza, toute juste majeure, a pitché devant de nombreux visiteurs et douze autres concurrents. Elle porte Hoben's une plateforme numérique destinée aux footballeurs qui permet d'améliorer les performances et compétences individuelles. Si elle n’a pas décroché le nombre de votes suffisants pour devenir le super coup de cœur national La Poste #FemmesduNumérique, elle a tout de même décroché une dotation du groupe postal de 2 000 € qui va abonder sa prochaine cagnotte de crowdfunding sur KissKissBankBank.
La Région Bourgogne-Franche-Comté n’était pas revenue au salon VivaTech depuis la crise du Covid et c’est donc à travers les start-up portées que l’écosystème régional d’innovation s'est exposé sur le salon. 53 start-up de BFC ont candidaté à l’occasion d’un appel à manifestation d’intérêt, pour 14 sélectionnées au final.
Chacune entreprise a reçu 4 pass afin de pouvoir travailler les quatre jours sur le salon (deux en tant que visiteurs et deux jours comme exposants). Et du monde, les start-up en ont vu passer sur leur stand.
- Laure Wagner, co-fondatrice d’1km à pied à Mâcon (Saône-et-Loire) se félicite par exemple d’avoir croisé « une délégation de la SNCFqui semble très intéressée par notre projet. » Cette société propose un logiciel RH de mobilité interne géographique, pour le bien-être des salariés.
- Pour Leslie Rialet, directrice commerciale chez Interstis au Creusot (Saône-et-Loire), développeuse d' outil collaboratif 100% français qui vise à remplacer Teams, VivaTech apporte « l’occasion de nouer de nombreux contacts. Aujourd’hui, notre start-up n'a pas d'équivalent : nous garantissons que les données ne quitteront pas le territoire français et depuis peu, nous proposons aussi un service de mails. »
- Eric Delafontenelle, président d’Ecollant, basée à Auxerre, estime à son tour que VivaTech représente un lieu exceptionnel pour présenter l'innovation de l'entreprise : le premier procédé au monde capable de recycler le Nylon extrait de nos vêtements usagés en nouvelles bobines de fil à destination de l'industrie textile. L'innovation se trouve au niveau de la séparation du Nylon avec d'autres matières comme l'élasthanne, procédé vertueux pour l'environnement. « Nous sommes en recherche de fonds à hauteur de 3,5 millions d’euros pour financer notre future usine, dont 500.000 euros pour créer la première optimisation industrielle de notre procédé et le valider », décrit le président.
(*) « Mon plus grand espoir en un mot pourrait être Mars. Ma plus grande peur en un mot : l'IA »
(**) le marché gris se pratique au niveau international, il consiste en l’achat et la revente de produits, souvent haut de gamme, entre des pays entre lesquels il existe des différences de prix importantes.













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