Concepteur de solutions numériques pour l’exploitation des réseaux de transport public, Ubitransport concrétise un 4ème rachat en trois ans, celui du Niçois Mobireport dont les perspectives de croissance le font regarder vers le haut : l'entreprise veut franchir le palier de la PME de 250 salariés en créant une centaine de nouveaux postes et celui des 50 millions d’€ de chiffre d’affaires.
Et de quatre pour Ubitransport. L’entreprise établie à Mâcon (Saône-et-Loire) a annoncé, la semaine dernière, l’acquisition de Mobireport. Celui-ci vient compléter le puzzle de son offre pour la gestion de réseaux de transport public déjà enrichie de trois autres sociétés depuis 2019.
Ubitransport avait alors intégré Billettique Service à Besançon (Doubs) qui a apporté son expertise de l’interopérabilité des cartes de transport au moment où leur dématérialisation s'est développée, et leur gestion en back office. Ont suivi Ceccli, il y a deux ans avec son service d’aide à l’exploitation, puis en avril Actoll dans la billettique et la monétique.
L’arrivée de Mobireport - avec dans ses « bagages » l’entreprise de conseil et de services numériques Sprint Technology qui a été à l’origine de sa solution en 2015 – « nous amène une entreprise en très forte croissance », relève Jérôme Tredan, directeur général d’Ubitransport ayant succédé à cette fonction en juin dernier au fondateur Jean-Paul Medioni.
Depuis le technopôle de Nice-Sophia-Antipolis où elle est installée, la nouvelle filiale s’est imposée rapidement auprès des exploitants de réseaux pour le pilotage d’informations voyageurs : la situation en temps réel des stations de tramway, des points d’arrêts de bus ou des gares (perturbations, horaires prévisionnels, état du mobilier, programme de maintenance…), la gestion des équipements embarqués et de la flotte de véhicules, etc. Ces données sont destinées à l’usage des exploitants et des collectivités (les autorités organisatrices de mobilité).
Elles viennent ainsi compléter l’offre d’Ubitransport tournée par ailleurs vers les informations pour les voyageurs – usagers tous publics de réseaux urbains et inter-urbains, scolaires - qui s’affichent notamment aux arrêts ou sur leur application, ou encore vers la géolocalisation des véhicules au moyen de sa suite logicielle.
« Depuis notre constitution en société distincte de Sprint Technology en 2019, nous cumulons une centaine de réseaux équipés, en France et en Suisse, de petite taille (50 à 100 points d’arrêt) jusqu’à ceux de métropoles dont Rouen, Aix-en-Provence, Montpellier, ainsi que dans le Grand Est à Reims (Marne), Nancy et Longwy (Meurthe-et-Moselle) auprès en particulier des trois opérateurs majeurs Keolis, Transdev et RATP Développement », décrit Nicolas Cazerolles, dirigeant cofondateur de Mobireport qui emploie actuellement 50 personnes. La société compte aussi la région Bourgogne-Franche-Comté dans sa clientèle.
Sa solution collaborative sur sa plateforme (*) organise le « partage de données pour le contrôle des infrastructures à toutes les parties prenantes, internes ou externes », précisent Ubitransport et Mobireport. « Nous avons souhaité nous rapprocher d’un « industriel » de notre domaine pour accélérer notre croissance, d’où la rencontre avec Ubitransport que nous connaissions déjà bien », poursuit Nicolas Cazerolles.
International et levée de fonds

La société de Mâcon trouve ainsi l’occasion de doper sa propre croissance. « Mobireport va représenter une bonne part de nos recrutements l’an prochain, dont le nombre sera ainsi porté à une centaine », indique Jérôme Tredan. Ils se répartiront sur les désormais huit sites d’Ubitransport en France.
Le groupe à l’effectif actuel de 250 personnes va ainsi dépasser ce seuil qui délimite les PME. Il vise une évolution de son chiffre d’affaires proportionnelle à celle du personnel : de 35 millions d'€ prévus cette année, celui-ci doit passer à 50 millions l’an prochain… « hors nouvelle acquisition » souligne le dirigeant… en ne cachant qu’au moins une croissance externe supplémentaire est à l’ordre du jour.
Cette nouvelle étape de développements entend inclure une expansion à l’international (Europe, Afrique…). Elle passera par une levée de fonds d’ampleur pour l’entreprise en 2023, quatre ans après son opération de LBO (leverage buy out). Elle ne remet pas en question l’ancrage mâconnais d’Ubitransport. Au contraire, l’entreprise a souhaité « marquer sa présence par un déménagement en cœur de ville », à savoir sa réimplantation récente de la Cité de l’entreprise sur la friche Seita vers l’immeuble Gambetta transformé en pôle d’activités.
(*) fonctionnement en mode SaaS de partage de données, dans le cloud