Dans une conférence de presse hier 12 janvier, Sébastien Martin, président du Grand Chalon, a annoncé avoir sur son bureau, trois demandes d’implantations d’industriels français qui créeront environ 200 emplois chacune. Elles se poseraient sur la zone d’activités SaôneOr, dont la deuxième et dernière tranche d’aménagement vient de démarrer.


L’année commence sous des cieux favorables pour l’activité économique à Chalon-sur-Saône. Dans une conférence de presse hier 12 janvier, Sébastien Martin, président du Grand Chalon, a annoncé avoir sur son bureau, trois demandes d’implantations d’industriels français qui créeront environ 200 emplois chacune.

Il n’a pas voulu révéler la nature de l’activité des deux premières dont la décision sera prise courant février. L’une positionne Chalon-sur-Saône en « finale » avec une autre région. Pour l’autre, « ce sera ici ou nul part » affirme l’élu, car il s’agit d’un gros donneur d’ordre qui s’interroge sur la l’opportunité de faire de la sous-traitance.

La troisième entreprise candidate se situe dans les nouvelles technologies et dans la « short-list avec 3 ou 4 autres villes ». La décision est attendue en avril ou mai. Le moment prévu pour poser la première pierre de l’usine de Vicky Foods, le fabricant espagnol de pain de mie et pains grillés dont l’arrivée a été annoncée l’an dernier.
Le dépôt du permis de construire d’un bâtiment de 60.000 m2 est « imminent », précise Sébastien Martin. La première tranche de cet investissement de 50 millions d’€ devrait être opérationnelle début 2023. Les recrutements pour l’embauche de 150 personnes ont commencé, précise t-il.



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Tous ces projets ont un seul lieu de destination, la zone d’activités SaôneOr, à cheval sur Chalon-sur-Saône, Fragnes-La Loyère et Virey-le-Grand, au nord de l’agglomération. La première phase (2014-2020) a pris possession de terrains de l’ancienne usine Kodak, une centaine d’hectares. Avec 14 hectares réservés, Vicky Foods solde quasiment ses disponibilités de foncier ; environ 3,5 restent à commercialiser.

Les aménagements d’une seconde et dernière tranche sur une soixantaine d’hectares constitués de réserves foncières ont démarré pour 8 millions d’€.
Une quinzaine est réservée à une coulée verte, une zone tampon avec les villages environnants. C’est sur la quarantaine d’hectares ouverte à la commercialisation que Le Grand Chalon a proposé de positionner les trois entreprises pressenties qui, à elles seules, en consommeraient une grande partie.


Rachat de la friche Nordeon

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Sébastien Martin, président du Grand Chalon, montre le plan de la phase 2 de la zone d'activités de SaôneOr. © Traces Ecrites


C’est pourquoi la collectivité prépare l’après SaôneOr. Elle vient de racheter pour la modique somme de 50.000 €, le site de l’ancienne usine de luminaires Nordeon (anciennement Philips), liquidée en 2017 avec 150 pertes d’emploi à la clé. La collectivité veut faire de cette friche industrielle de 6,5 hectares, une nouvelle zone d’activités bénéficiant d’une situation géographique « idéale à l’entrée de SaôneOr. »

Elle va se consacrer, au second semestre de cette année, à la démolition des bâtiments et à la poursuite de la dépollution des sols engagée par l’ancien occupant. La renaissance de la friche va mobiliser 5 à 6 millions d’€, avec des subventions d'études de l’Appel à Projets Régional 2021-2022 de l’Ademe « Reconversion des friches industrielles – Études et techniques de dépollution exemplaires en région Grand Est ».


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Quand on lui demande quelle est la recette d'un bassin d’emploi de 150.000 habitants, pour attirer régulièrement de nouvelles entreprises, la plupart avec plus de 100 emplois, Sébastien Martin expose sa méthode « clés en main ». Pour rendre le foncier rapidement disponible, toutes les démarches administratives relatives à l’urbanisme et à l’environnement sont instruites au moment de la viabilisation, si bien que l’industriel n’a plus qu’à déposer son permis de construire et faire les démarches d’autorisation d’installations classées (IPCE). Cette procédure permet d’accélérer la prise de décision du candidat à l’implantation et de « ne pas brader le foncier » qui reste en-deçà du prix dans les grandes métropoles.

Le succès relève aussi de la culture industrielle de la région chalonnaise. Après avoir fait le pari de la logistique dans les années 2010, Sébastien Martin a recentré sa cible vers l’industrie. « Nous avons rectifié le tir car la logistique est déjà bien présente et l’industrie apporte de la valeur ajoutée notamment en terme d’emplois », affirme l’élu.

Reste que l’atout peut être à double tranchant dans un bassin d’emploi où le taux de chômage ne dépasse pas 7%. Le Grand Chalon veut puiser dans le vivier des allocataires du RSA. Il a proposé au Conseil départemental de Saône-et-Loire qui verse cette allocation, de financer des formations sur mesure.

Quant aux cadres, il espère les attirer avec l’écosystème de formation qui se met en place en perspective de l’ouverture de L’Usinerie, en septembre 2022. Y seront hébergés l’Institut de l’Image de l'Ecole Nationale d'Arts et Métiers de Cluny et des formations du CNAM relatives à l’industrie du futur. La reconnaissance d’un diplôme d’ingénieur « Intelligence artificielle et big-data », porté par le CNAM avec Les Arts et Métiers de Cluny et l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie), est attendue ce printemps.

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L'Usinerie bâtie par Le Grand Chalon sur la friche de "La sucrerie blanche" (une usine betteravière) accueillera à la rentrée 2022, L'institut de l'Image des Arts et Métiers de Cluny, des formations du CNAM et des équipements de formation aux entreprises sur l'industrie du futur. © Traces Ecrites


Un demi-diffuseur sur l’A6 pour faciliter l'accès à SaôneOr

L’enquête publique sur un demi-diffuseur sur l’A6 pour faciliter l’accès à la zone d’activités SaôneOr est ouverte jusqu’au 11 février. APRR réalisera deux bretelles, à environ 3 km au nord du péage de Chalon-Nord : une d’entrée sur l’autoroute dans le sens Lyon – Paris depuis la D819 ; une de sortie dans le sens Paris – Lyon qui viendra se raccorder sur la D 81. Avec un point sensible, le franchissement de la rivière Thalie.
L’ouvrage chiffré à 13,7 millions d’€ est aussi destiné à délester la circulation des poids-lourds des communes environnantes.
Il est financé par APRR pour 6,35 millions d’€, Le Grand Chalon pour 6,05 millions d’€ et le Département de Saône-et-Loire, pour 1,3 million. Les travaux démarreront début 2023 pour une mise en service fin 2024.
Le diffuseur Chalon Nord deviendra alors Chalon Centre.

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Deux bretelles d'entrée et de sortie de l'autoroute A 6 seront réalises en 2023 pour accéder à SaôneOr. © APRR

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