NUMÉRIQUE/SAÔNE-ET-LOIRE. La Cité de l'économie créative et de l'ingénierie numérique annoncée pour 2021 doit amplifier la vocation sur l'image, le son et la réalité virtuelle que s’est donnée l’ancienne cité de feu géant de l’argentique Kodak.
Dernière illustration, la récente inauguration d’un caisson d’immersion virtuelle à l’Institut de l’Image.
En plus de reloger l’établissement des Arts et Métiers de Cluny, le moulin de l’ancien sucrerie doit inciter les PME industrielles à s’intéresser à ces technologies.

 

 

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L’entrée de la Cité sera située côté quai de la Saône, depuis lequel la vue et la perspective du moulin seront conservées intactes. L’accès au bâtiment se fera par un parvis d’une hauteur d’un peu plus d’1 m (répondant à la réglementation PPRI (plan de prévention contre les inondations), pourvu de 3 rangs de gradins et d’une rampe aux normes d’accessibilité handicapés. © Vurpas, architectes.

 

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Le rez-de-chaussée du moulin bénéficiera d’une lumière naturelle maximale : il sera essentiellement occupé par un « tiers-lieu » de 292 m2 comportant un hall et un desk d’accueil, 3 bulles d’échanges, un espace de convivialité et de restauration et un espace de 90 m2, modulable au gré des besoins des usagers. A droite, on aperçoit le local du le caisson d’immersion virtuelle à 5 faces Blue Lemon de l'Institut Image. © Vurpas, architectes.

 

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De part et d’autre de la façade Ouest du moulin s’étendront 2 volumes neufs, revêtus d’une enveloppe alternant béton clair et verre opale. Le volume Nord de 10 m de haut accueillera 3 plateaux techniques aux cloisons modulables : le plus important, d’une superficie de 350 m2, devant accueillir le caisson d’immersion virtuelle à 5 faces Blue Lemon conçu par les équipes de l’Institut Image. © Vurpas, architectes.

 

L’Institut Image franchit une nouvelle étape dans l’image virtuelle. Equipé depuis 2000 d’un caisson d’immersion virtuelle dont le constructeur Renault est devenu un utilisateur régulier, l’établissement des Arts et Métiers ParisTech de Cluny (Saône-et-Loire) a inauguré le 15 mai dernier une salle d’immersion virtuelle à cinq faces.

 

Il s’agit d’un cube d’environ 3 m de côté dans lequel sont rétro-projetées des images stéréoscopiques et sonorisées, y compris sur le sol et au plafond, grâce à un calculateur très puissant, capable de restituer des images proches de la vision humaine. L’utilisateur chaussé de lunettes a l’impression d’être à l’intérieur d’un objet ou de le manipuler pour de vrai.

 

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La salle d'immersion virtuelle dont vient de se doter l'Institut Image. © ParisTech.

Acquis grâce au soutien de l’Europe (fonds FEDER), l’Etat (à travers le contrat de plan), la Région Bourgogne-Franche-Comté, l’UIMM, le Grand Chalon et l’institut Carnot ARTS, l’équipement va servir d’outil de prototypage pour les PME et de formation aux étudiants en technologies 3 D de l’Institut Image en particulier.

 

En 2021, la salle d’immersion virtuelle enrichira les équipements de la Cité de l'économie créative et de l'ingénierie numérique - communément appelée Cité du numérique - qu’est en train d’élaborer la communauté d'agglomération du Grand Chalon (voir esquisses cabinet d'architectes Vurpas ci-dessus).

 

A l’étroit dans ses locaux près de l'IUT, l’Institut Image rejoindra le site de Nicephore Cité, de l’autre côté de la Saône, sur le site de la sucrerie, une ancienne usine de transformation de betteraves fermée à la fin des années 1990.

 

 

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Déjà en 2004, la collectivité avait implanté là les Nicéphore Labs. Le géant de la photographie argentique Kodak qui employait 2.000 personnes venait de fermer et la cité dont le nom était également lié à l’inventeur de la photographie Nicéphore Niepce commençait à déployer une nouvelle activité économique sur l'image, le son et la réalité virtuelle.

 

Les Nicéphore Labs sont une plateforme d’équipements de pointe pour le traitement numérique de l’image et du son, animée par un collectif d’institutionnels et d’entreprise. Elle profite à une quinzaine de jeunes pousses en période de pré-incubation et aux étudiants de l’Institut de l’Image.

 

Installées dans la « sucrerie rouge » (partie de l’usine ainsi baptisée car faite de briques), les jeunes entreprises auront pour voisin les étudiants de l’Institut Image qui occuperont la plus grande partie du moulin de la « sucrerie blanche » (car bâti en pierre). Ils occuperont quatre des cinq niveaux (1.900 m2) de l’édifice sauvé de la démolition par la mobilisation des riverains et par une inscription au titre des Monuments Historiques en 2012.

 

Donner aux PME industrielles les clés des technologies numériques

 

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Le moulin dans son état actuel. © Traces Ecrites.

 

Son agrandissement permettra d’implanter « tout un écosystème qui amplifiera les activités de Nicephore Cité : un espace de coworking, une pépinière d’entreprises, des Fablabs », décrit Sébastien Martin, président du Grand Chalon. Une extension de 750 m2 hébergera des start-up du numérique, des démonstrateurs et des espaces de formation.

 

L’aspect le plus novateur des lieux réside dans l’accueil des PME locales de tous secteurs d’activité. Car comme disait récemment le président du Grand Chalon : « Nicéphore Cité a manqué son rendez-vous avec les acteurs économiques du territoire. »

 

L’idée de la collectivité est de donner aux PME industrielles les clés des technologies numériques. Par exemple, tester de nouveaux process avec la réalité virtuelle ou augmentée, concevoir en 3D le prototype d’une machine, utiliser le caisson d’immersion de l’Institut Image pour intégrer virtuellement une machine dans des lignes de fabrication.

 

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Le budget de la Cité du numérique s’élève à 10 millions, financé pour moitié par Le Grand Chalon avec des aides espérées du Conseil régional de Bourgogne-Franche-comté et de l’Etat. Et les travaux sont annoncés pour le milieu de 2019.

 

La Cité du numérique clôt aussi à une opération d’urbanisme. Dans le prolongement du moulin, L’Immobilière, société de promotion de Montceau-les-Mines, a démarré début mai la construction de 42 logements et de 1.250 m2 de bureaux. Le programme de 8 millions d’euros hors taxes sera livré au second semestre 2019.

 

L’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) a également lancé un agrandissement de 1.850 m2 de son centre de formation des apprentis (CFAI) situé en face. Le projet de 6,5 millions d’€ hors taxes sera opérationnel pour la rentrée 2019.

 

Une autre construction en cours concerne un foyer d’hébergement de 33 chambres avec un accueil de jour de l’Association Médico Educative Chalonnaise : un projet de 5 millions d’€ hors taxes, en partie financé par le Conseil départemental de Saône-et-Loire qui sera livré en 2019.

 

Enfin, à partir de mai 2019, un autre immeuble de bureaux de 3.840 m2 sera construit. Après cela, il ne restera alors plus un mètre carré constructible sur l’ancienne friche industrielle.

 

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L'implantation de la Cité du numérique sur le site de la sucrerie blanche est aussi une opération d'urbanisme avec des logements et des bureaux. © Traces Ecrites.

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