Le charcutier breton Maître Jacques s’installe en Saône-et-Loire. Tonnellerie Remond cède la majorité de son capital à TFF Group. Le tricoteur Bugis rachète son homologue Maille Verte des Vosges. Le post-Fessenheim fait appel à l’agence régionale Grand E-Nov. Les investissements étrangers en Bourgogne-Franche-Comté font une belle progression … Et le Grand Est demeure en pôle position.
• Le charcutier breton Maître Jacques s’installe en Saône-et-Loire
Du poisson à la charcuterie… l’ancienne usine de saumon fumé Mowi à Cuisery (Saône-et-Loire) fermée depuis janvier 2020, trouve une nouvelle vie avec Maître Jacques, l’une de ses cinq filiales de transformation de viandes du groupe coopératif Agrial. Le groupe Idec Agro & Factory, spécialisé dans les usines agro-alimentaires, vient de démarrer les travaux de réaménagement des 6.500 m2 et leur extension d’un millier de mètres carrés. Début 2023. Ils accueilleront un atelier de transformation et de conditionnement de produits charcutiers frais (saucisses, paupiettes, brochettes…) Une cinquantaine de personnes sera recrutée.
Le groupe coopératif a racheté le bâtiment fin 2021 pour se rapprocher des marchés de l’Est et du Sud de la France, éloignés de ses bases bretonnes, au sud de Rennes. Il avait été temporairement occupé par la filiale Mowi du groupe norvégien Marine Harvest Kritsen suite à l’incendie de son usine de Landivisiau (Finistère). C’est le groupe polonais Morpol, racheté depuis par le Norvégien, qui l’avait construit en 2012. La coopérative agricole Agrial (12.000 agriculteurs adhérents, 21.200 salariés, chiffre d’affaires de 6 milliards d’€ en 2020). C. Perruchot
• Tonnellerie Remond cède la majorité de son capital à TFF Group

Catherine Desbois-Mouche qui avait racheté la tonnellerie Remond à la fin des années 1980 cède 55% du capital à TFF Group (Tonnellerie François Frères), le leader du secteur implanté comme elle dans la Côte de Beaune.
La tonnellerie Remond à Ladoix-Serrigny réalise un chiffre d’affaires de 10 millions d’€ dont 75 % à l’international. TFF Group à Saint-Romain, coté à l’Euronext Paris, vient de publier ses résultats des 9 premiers mois de 2021, à 216,10 millions d’€ en retrait sur le marché des vins, mais en hausse sur celui des spiritueux. « Tonnellerie Remond a une rentabilité opérationnelle comparable aux standards élevés de TFF Group et affiche une structure financière solide, sans endettement et avec des stocks sécurisés », commente le repreneur.
Tonnellerie Remond est présentée comme « une référence dans la fabrication de fûts de chêne français haut de gamme dédiés à l'élevage de vins de qualité ». En 2020, TFF Group avait racheté la merranderie Bernard Gauthier et la tonnellerie Gauthier Frères, dans le Cher. C. Perruchot
• Le tricoteur Bugis rachète son homologue Maille Verte des Vosges
L’opération de croissance externe tout juste bouclée par le tricoteur Bugis à Troyes (Aube) ouvre de nouvelles perspectives à l'entreprise spécialisée dans les textiles techniques. Le fournisseur des grands noms de la mode comme Lacoste, Dior, Chanel, Le Coq Sportif ou encore Saint-James (50 salariés) vient de racheter son homologue Maille Verte des Vosges à Saint-Nabord (Vosges).
Cette dernière société avait été placée en redressement judiciaire le 4 novembre dernier par le tribunal de commerce d’Epinal. Fragilisée ces dernières années par la perte d’un contrat dans l’automobile, la PME de 32 salariés avait subi un brutal ralentissement de ses commandes en octobre dernier. Son président, Éric Néri, 64 ans, ne faisait pas mystère de son intention de mettre à profit la période de six mois d’observation pour assainir la situation de l’entreprise (4,7 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2020) dans la perspective d’une cession.
Également active dans les textiles techniques, la PME auboise est notamment célèbre pour avoir équipé l’ancien champion de Formule 1 Michael Schumacher en chaussures et combinaisons ignifugées ou encore tricoté une matière à base de kevlar pour tapisser les tuyères de la fusée Ariane. Bugis a été rachetée en 2015 par Bruno Nahan accompagné à hauteur de 20 % par une autre bonneterie troyenne, L’Atelier d’Ariane. P. Bohlinger.
• Le post-Fessenheim fait appel à l’agence régionale Grand E-Nov

Par une « convention de partenariat en faveur du développement économique exogène et de l’innovation » signée le 14 mars, l’agence d’innovation et de prospection du Grand Est, Grand E-NOv+, appuiera la Communauté de communes du Pays Rhin-Brisach dans ses actions économiques, centrées sur la reconversion du territoire qui abrite la centrale nucléaire de Fessenheim débranchée depuis deux ans. L’analyse des projets des « secteurs innovants comme la transition énergétique » et l’apport de l’expertise dans le numérique et l’industrie 4.0 comptent parmi les missions fixées à l’agence, de même que l’orientation de projets d’implantations extérieurs à la région vers ce territoire, et plus particulièrement sa future zone d’activités EcoRhena de près de 60 hectares commercialisables au bord du Rhin. L’objectif consiste également à garantir la qualité de cet espace situé en milieu naturel, de sorte à le rendre exemplaire de la « zone d’activités du futur ». M.Noyer
• Les investissements étrangers en Bourgogne-Franche-Comté font une belle progression…
Selon Business France, la Bourgogne-Franche-Comté conserve la 6ème place des régions françaises en termes d’investissements étrangers. En 2021, ont été recensés 11 projets permettant la création ou la sauvegarde de plus de 2.548 emplois, en progression de 29% par rapport à 2020. En terme d’activité de production, la région remonte à la 3ème place du palmarès, principalement grâce aux investissements de capacité pour l’industrie automobile.
Par exemple, Schrader Pacific Advanced Valves, filiale du groupe Japonais Pacific Industrial depuis 2018, investit sur son site de Pontarlier (Doubs) pour adapter sa production de valves aux véhicules électriques. L’industriel a acquis des machines d’usinage de précision pour les valves de climatisation et recruter une vingtaine de personnes. Une activité qui va renforcer d’une vingtaine de salariés son effectif de 390 personnes.
Ces investissements ont notamment été déclenchés par le plan France relance. C’est aussi le cas du plasturgiste PureLab Plastics à Moirans-en-Montagne (Jura) qui a reçu de l’Etat 5 millions d’€, la moitié de ses besoins d’investissements (10 millions) pour augmenter sa capacité de production de pièces en plastique pour le secteur médical. Cette filiale (96 salariés) de l’Américain Gilson fabrique notamment des cônes de pipettes et des capillaires-pistons utilisés pour les tests et la vaccination contre la Covid-19.
Parmi ces projets d’investissements, plus d’un tiers (36 projets avec la perspective de 1.060 emplois) sont des implantations nouvelles. La plus importante est l’Espagnol Vicky Foods (2.600 salariés, chiffre d’affaires de 376 millions d’€ en 2020) a choisi Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) pour une usine de pains de mie pour 64 millions d’€ avec la perspective de 250 emplois.
Dans l’Yonne, le groupe Vita, leader européen des mousses de polyuréthane flexibles a choisi la commune de Savigny-sur-Clairis (Yonne) pour y implanter sa nouvelle usine de fabrication de matelas compressés et roulés appelés communément matelas « Bed-in-a-box ». Ce site choisi pour sa localisation au croisement des autoroutes A6 et A19 proche de la région parisienne, qui représente 30 % du marché, est à la fois une usine de fabrication et un entrepôt logistique pour l'e-commerce. C.Perruchot
• Et le Grand Est toujours en pôle position
Le Grand Est reste toujours bien placé dans le rang des investissements étrangers en régions. Situation frontalière oblige, « les entreprises de la sphère germanophone en particulier en ont fait leur terre d’accueil prioritaire », rappelle Grand E-Nov, l’agence d’innovation et de prospection internationale. Mais les Nord-Américains, Belges, Scandinaves y sont également fortement représentés. Avec 143 projets d’investissement recensés en 2021 et 9% des flux de projets d’investissement international à destination de la France, le Grand Est prend la 3ème place derrière l’Ile-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Le nombre de projets augmente de +39% par rapport à 2020, année comme partout ailleurs au ralenti.
Parmi ceux-ci, 52 nouvelles implantations générant plus de 1.200 emplois : celles de Pfenning à Drusenheim (logistique, 430 emplois, Bas-Rhin), Plug Power (automobile, 50 emplois, Meurthe-et-Moselle). À remarquer aussi quelques belles extensions de sites comme Merck à Molsheim (pharmacie, 350 emplois, Bas-Rhin), Yanmar (mécanique, 120 emplois, Haute-Marne), ou Airesis /Coq Sportif (sportswear, 80 emplois, Aube). De nouveaux investisseurs étrangers sont également venus dans la région à l’occasion de reprises. Ce fut le cas du chinois ActBlue qui a repris Vitesco en Moselle et du néerlandais Snowworld, repreneur du snowpark d’Amneville dans le même département. C. Perruchot