Cacao de Bourgogne ferme définitivement ce vendredi. UI Investissement lance un nouveau fonds en Bourgogne-Franche-Comté, Alstom Reichshoffen proche d’être vendue à Skoda. Manoir Industries en situation de cessation de paiement. Les bornes de Freshmile unissent leur destinée à Rexel. Jacob Delafon : Kramer revient dans la course. KLAP Conseil appuie de Beaune les financements viticoles.
• Cacao de Bourgogne ferme définitivement ce vendredi
Ce vendredi 19 mars, les lignes de production de Cacao de Bourgogne, plus connue sous le nom de Chocolaterie de Bourgogne, s’arrêtent définitivement. Le tribunal de commerce de Dijon a prononcé la liquidation judiciaire à l’issue d’une période d’observation qui courait depuis le 3 février. Aucun repreneur ne s’est manifesté. Elle emploie 70 personnes.
La manufacture de chocolats qui remonte à l’époque des chocolats Lanvin, il y a 100 ans, et dont les escargots au praliné avaient fait le succès (production qui existait encore), avait été rachetée par l’espagnol Lacasa en 2018, déjà après liquidation judiciaire de la société antérieure dont le capital était détenu par les fonds d'investissement Varova et Nimbus.
Le repreneur qui avait exprimé son intérêt pour la chocolaterie dijonnaise afin de désengorger son usine de Tolède, s’était donné jusqu'à 2021 pour équilibrer sa filiale, investissant un million par an pour remettre à niveau l’outil industriel, en mauvais état, en plus de l’acquisition d’une nouvelle ligne pour les barres chocolatées. (Lire ici l'article de Traces Ecrites News) En 2019, la société affichait une perte nette de 722.000 € après impôts pour un chiffre d’affaire de 18,1 millions d’€. L'an dernier, ses ventes auraient particulièrement souffert de la crise sanitaire. La question est maintenant de savoir ce que va devenir l’immense bâtiment de 56.000 m2, situé en bordure du contournement de Dijon, et qui était moitié utilisé. C.P.
• Bourgogne-Franche-Comté : UI Investissement lance un fonds de 20 millions d’€

UI Investissement, spécialiste du capital investissement dote sa plateforme Est d’un fonds de redéploiement pour les PME/PMI, baptisé Défis 3. Il intéresse la région Bourgogne-Franche-Comté et s’élève actuellement à 18 millions d’€, voire 20 millions à terme. Y participent le Conseil régional, Bpifrance et des banques mutualistes comme la Caisse d'Epargne, la Banque Populaire et le Crédit Agricole. « Nous ciblons notamment les entreprises industrielles saines dont le chiffre d’affaires atteint au moins 5 millions d’€, avec un effectif d’une cinquantaine de personnes, et qui ont besoin de rebondir après cette année de crise sanitaire », indique Patrick Blasselle, directeur associé et responsable régional en binôme avec Bénédicte de Chevigny.
Les entreprises candidates idéales auront pu avoir des incidents de parcours : baisse de chiffre d’affaires, déséquilibre du ratio fonds propres/endettement, mais préservent de bonnes marges d’exploitation, souhaitent faire de la croissance externe, appliquer les critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance (ESG) ou encore opérer une réorganisation stratégique.
Pour séduire une vingtaine d’entre elles, l’équipe régionale d’UI Investissement pourra au besoin judicieusement s’appuyer sur l’Académie UI. Cette dernière regroupe dans trois collèges pas moins de 105 dirigeants et conseils spécialisés. « La finalité n’est pas de décréter des solutions, mais d’accompagner à l’aune des expériences vécues par chacun de ces mentors, les chefs d’entreprises qui rencontrent une problématique particulière », souligne Simon Clément, directeur du marketing et de la communication chez UI Investissement.
Depuis sa prise d’indépendance en 2004, cette société de gestion a déjà levé 1,5 milliard d’€. Elle est présente aujourd’hui dans 110 entreprises en s’appuyant sur une trentaine de collaborateurs répartis, en dehors de Paris, à Rennes, Nantes, Reims, Strasbourg, Dijon, Besançon et Lille. D.H.
• Alstom Reichshoffen proche d’être vendu à Skoda
Photo : ©Alstom / A. Fevrier.
Le processus de la vente de l’usine de trains régionaux d’Alstom à Reichshoffen (Bas-Rhin) avance. Depuis la semaine dernière, le groupe français a prolongé jusqu’au 30 avril ses négociations exclusives avec le tchèque Skoda Transportation. Rien n’est encore fait, mais cette échéance de la fin du mois prochain est désormais visée pour signer une lettre d’intention et la transformer en une cession en bonne et due forme, probablement à l’automne, le temps de laisser la Commission européenne donner son accord.
Sans rapport avec le constructeur automobile du même nom qui appartient à Volkswagen – lui-même étant détenu par le holding PPF du milliardaire Petr Kellner –, Skoda Transportation a reçu la préférence d’Alstom depuis la fin de l’année dernière, plutôt que l’espagnol CAF qui recueillait les suffrages des syndicats et du personnel, du fait de sa plus forte implantation industrielle et commerciale en Europe. Le probable futur propriétaire de Reichshoffen est un acteur de taille plus modeste sur le marché du matériel ferroviaire, avec ses 4.500 salariés.
Alstom a décidé de céder Reichshoffen pour satisfaire aux exigences anti-trust de la Commission européenne dans le cadre de sa fusion avec Bombardier qui a donné naissance, fin janvier, au numéro deux mondial de la construction de matériel ferroviaire roulant. Le changement de propriétaire doit conserver les effectifs, soit près de 800 salariés. M.N.
• Le site lorrain de Manoir Industries en situation de cessation de paiement

Le site Manoir Industries de Bouzonville (Moselle) a été placé en redressement judiciaire le 4 mars dernier par le tribunal de commerce de Paris. La totalité des six filiales françaises de ce spécialiste de la transformation des métaux ont fait l’objet d’une procédure similaire ces dernières semaines.
Cette situation de cessation de paiement proviendrait du non-respect des engagements financiers pris par son nouveau propriétaire depuis juin 2020, le chinois CAM SPC. Ce fonds d’investissement de Hong-Kong est devenu l’actionnaire unique de l’entreprise après avoir prêté de l’argent à son précédent propriétaire, le métallurgiste chinois Yantai Taihai, en grande difficulté. Yantai Taihai avait lui-même racheté le groupe en 2013 au fond de pension américain Sun Capital.
Le site mosellan qui emploie 160 personnes, achève actuellement un important chantier de reconstruction faisant suite au violent incendie d’août 2019 qui avait ravagé le bâtiment abritant sa forge. Manoir Industrie emploie 1.080 personnes en France et compte six sites industriels : Chaumontel (Val-d’Oise) Bouzonville (Moselle), Rouen (Seine-Maritime) La Hague (Manche), Agneaux (Manche) Conches-en-Ouche (Eure). P.B.
• Les bornes de Freshmile unissent leur destinée à Rexel

L’opérateur de recharge de véhicules électriques Freshmile est racheté par Rexel, l’un des leaders mondiaux de la distribution de matériel électrique et d’énergie en général. Conclue mardi 16 mars pour un montant non communiqué, la vente apporte à l’entreprise d’Entzheim (Bas-Rhin) le changement d’échelle en matière de réseau que requérait le développement du marché, explique son dirigeant-fondateur Arnaud Mora : « Le décollage de la voiture électrique impose une augmentation de moyens que nous ne pouvions supporter seuls. L’an dernier, le moment nous est paru arrivé de lancer un processus de vente », déclare-t-il.
La complémentarité d’expertises, entre celle de la distribution de Rexel et celle de la technologie de Freshmile, a rendu le deal possible. Ainsi, la PME de 25 salariés continuera de se concentrer sur ses atouts : développement de logiciels de gestion de bornes, supervision technique, création de services à partir des bornes. « Nous devrions doubler de taille d’effectifs d’ici à un an », ajoute Arnaud Mora, qui demeure directeur opérationnel de Freshmile.
L’entreprise totalise 50.000 utilisateurs conducteurs de véhicules électriques personnels et professionnels et la gestion de 8 000 bornes de recharge, un chiffre appelé à décupler dans les prochaines années. Egalement active dans les DOM-TOM, en Allemagne et au Bénélux, Freshmile a réalisé un chiffre d’affaires d’1,5 million d’€ l’an dernier. Rexel a repris la totalité de son capital que se partageaient Arnaud Mora et la Banque des Territoires (groupe Caisse des dépôts). M.N.
• Jacob Delafon : Kramer revient dans la course

Nouveau rebondissement dans la vente de l’usine Jacob Delafon de Damparis près de Dole (Jura). Alors qu’il avait annoncé jeter l’éponge le 23 février, le candidat repreneur Kramer a finalement décidé de postuler à nouveau depuis une dizaine de jours. Outre l’ « opacité d’informations » dont ferait preuve le cédant le groupe américain Kohler, les dirigeants de Kramer s’étaient dits refroidis par l’accueil réservé à leur projet par une partie des salariés, traduit notamment par une pétition qui leur était hostile. Or ce second point semble relever d’un malentendu, voire d’une manipulation interne si bien qu’après une séance d’explication, Kramer a revu sa position.
Le chef d'entreprises lorrain modifie son projet, en ne le faisant plus reposer dans un premier temps sur du travail pour le compte de Kohler. D’autre part, un plan social (PSE) sera de toute façon mis en œuvre pour l’intégralité des 140 salariés puis une partie d’entre eux sera réembauchée par Kramer.
Dans la mouture initiale, la PME basée en Meuse prévoyait la reprise de 91 salariés. Reste aussi à voir si Kohler est bien décidé ou non à vendre le site, ou à faire rayer de la carte un acteur du sanitaire potentiellement concurrent. M.N.
• KLAP Conseil appuie le financement du monde viticole
Laure-Marie Kornmann-Lapergue lance depuis Beaune (Côte-d'or) un cabinet conseil en obtention de subventions viticoles. Ces dernières sont gérées par FranceAgriMer, office agricole français venant en soutien aux filières, et concernent autant l’investissement immobilier, d’équipement, que la promotion et la restructuration des vignobles. La dirigeante de KLAP Conseil veut alléger l'emploi du temps des vignerons dans la gestion de dossiers de subventions souvent complexes à monter, mais qui peuvent atteindre 30 à 70% des dépenses engagées.
Cette femme de 42 ans, triplement diplômée en commerce, management et communication dans deux business school et une université américaine, entend tout prendre en main et effectuer un accompagnement sur-mesure. Le monde du vin n’a pas de secret pour elle après six années passées au Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) à s’occuper des dossiers de co-financement européen dédiés à l’organisation commune des marchés. D.H.