ENVIRONNEMENT/ALSACE. L’un des derniers indépendants du recyclage, Cernay Environnement augmente sa palette d’offres avec un service de proximité pour les véhicules de moins de 12 tonnes.
Sa nouvelle déchèterie répond au besoin des TPE et artisans de plus en plus confrontés à l'interdiction de déposer dans les sites intercommunaux.
L'équipement rayonne à quelques dizaines de kilomètres à la ronde de son site, dans la commune haut-rhinoise dont il porte le nom.

 

cernaybois
Aire de stockage des déchets bois. © Traces Ecrites.

 

La PME familiale propriété des Girardey a récemment mis en service une déchèterie réservée aux professionnels producteurs de petites quantités. « Nous collections déjà ce type de déchets, mais sans espace dédié. En créant celui-ci, nous garantissons un service plus rapide et surtout plus sécurisé : nos personnels s’occupent de diriger vers le bon endroit, sans risquer les mauvais mélanges ou les collisions avec les poids lourds », commente Patrick Girardey, président de Cernay Environnement.

 
Le critère pour récupérer ces professionnels et artisans est simple : le personnel d’accueil les classe ainsi, dès lors qu’ils viennent avec leur véhicule de moins de 12 tonnes. Ils sont dirigés vers cette nouvelle déchèterie, dont les alvéoles sont principalement destinées aux DND - nouveau nom des DIB, les déchets industriels banals -, les chutes de plâtre et de bois, les ferrailles et les gravats. Les DID (déchets industriels dangereux) rejoignent, sur le même site, une plate-forme spécifique exploitée par Alsadis, la filiale spécialisée pour traiter ce type de produits.


Un élément a été décisif dans la décision de créer ce service : de plus en plus de déchèteries publiques intercommunales ferment leur accès aux professionnels pour se consacrer aux déchets de leurs habitants. Du coup, ces TPE et artisans se trouvent quelque peu démunis…, au risque qu’ils envoient leurs déchets dans la nature.

 

discernay
lieu de stockage spécifique pour les déchets industriels dangereux (DID) . ©Traces Ecrites.


Des services en amont et en aval encadrent l’initiative. La venue du client sur le chantier à Cernay est précédée d’une visite chez lui pour déterminer ses besoins. « En fonction, nous proposons un abonnement, un tarif au passage unitaire ou la collecte sur son site en lui stationnant un conteneur. Nous lui remettons également un guide du tri », décrit le dirigeant.


Une fois les déchets repris, le client dispose d’un reporting poussé. Respectant les obligations de traçabilité des DID, il s’enrichira à partir début 2016 d’une gestion électronique des données pour les DND.


Une clientèle dans le Territoire de Belfort


Cernay Environnement et Alsadis visent la proximité : « La nouvelle déchèterie a vocation à rayonner à 15-20 km à la ronde en priorité », confirme Patrick Girardey. Ce service local caractérise de façon générale l’activité du récupérateur indépendant. La plupart de ses 40 000 à 45 000 tonnes annuelles traitées se collectent dans le Haut-Rhin et le Nord Franche-Comté, essentiellement auprès des professionnels.

 

exercice_illegal_boucle 


Activité historique, les ferreux/non-ferreux représentent encore 30 % de la collecte. Suivent les bois (8 000 tonnes) envoyés dans un broyeur tout neuf, les plastiques, les papiers-cartons et les DID (10 % de l’activité) ou encore la dépollution et le démontage de VHU (véhicules hors d’usage). 


Cernay Environnement/Alsadis est adhérent au réseau Praxy qui rassemble des entreprises indépendantes du déchet. De ce statut, il tire l’accès à des marchés nationaux et désormais des contrats avec certains éco-organismes dédiés à des déchets spécifiques. Concernant par exemple les vieux mobiliers, il est agréé Eco-mobilier pour le Haut-Rhin.

 

girardey
Patrick Girardey : « A leur arrivée, les artisans et TPE sont dirigés vers un point spécifique du site de Cernay Environnement pour le traitement de leurs déchets en petite quantité. » © Traces Ecrites.

 
Pour ce département ainsi que pour le Territoire de Belfort, l'entreprise est en cours de renouvellement d’agrément auprès d’Eco-DDS, le collecteur des déchets diffus des ménages comme les pots de peinture, les lave-glaces, les détergents,… bref, tout ce qui se trouve dans la cave ou sous l’évier.


Employant 35 salariés, la PME a réalisé un chiffre d’affaires de 12 millions d’€ l’an dernier. Comme tant d’autres récupérateurs, elle a débuté après-guerre par le ramassage maison par maison des vieux chiffons, peaux de lapins et autres babioles, avant d’évoluer petit à petit vers un métier digne de son nom, avec ses exigences de qualité, de traçabilité, ses défis techniques et financiers.


Pour se mettre à l’écart de l’urbanisation qui l’avait rattrapée, Cernay Environnement/Alsadis a investi 7 millions d’€ il y a trois ans dans un nouveau site sur une friche de la zone industrielle de Cernay. « Nous sommes de plus en plus une entreprise de prestation de services. Nos priorités vont surtout à la valorisation matière et de l'énergie des déchets que nous collectons  », appuie Patrick Girardey.

Commentez !

Combien font "2 plus 7" ?