Le groupe Paprec injecte 15 millions d’€ en vue d’augmenter les capacités de son site de Verdun (Meuse) spécialisé dans la régénération de déchets plastiques. Le géant du recyclage anticipe l’augmentation de ces flux avec l’élargissement des consignes de tri des emballages, une mesure qui s’impose aux collectivités depuis le 1er janvier 2023.Sa matière lui vient du centre de Chalon-sur-Saône du groupe, qui a également bénéficié d'investissements récents.


L’intégralité des déchets d’emballages a désormais sa place dans nos poubelles jaunes avec l’extension des consignes de tri rendue obligatoire au 1er janvier 2023 pour les collectivités. Cette mesure a incité le groupe Paprec, un des leaders français du recyclage, à investir 15 millions d’€ sur son site de Verdun (Meuse).

Cette usine de transformation rattachée à la division Paprec Plastiques va bénéficier d’une extension de 2.800 m² sur une friche de 2,4 hectares acquise en 2019. Le bâtiment accueillira de nouvelles lignes de régénération et d’extrusion en vue d’augmenter la production de granules de polypropylène (PP) recyclé. Le groupe de plus de 13.000 salariés, actuellement dans l’attente de la validation du permis de construire, table sur une mise en service à l’horizon 2024. 

Le site meusien de 48 salariés est historiquement spécialisé dans le recyclage du PP. Sa production de 12.000 tonnes de granules par an était jusqu’à présent obtenue à partir de déchets industriels. Ces échantillons de PP recyclé intéressent des clients comme Albea (cosmétique), Knauf Industries (emballage), Stellantis (automobile) ou encore United Caps (bouchons et fermetures).

 

Batifrancun

 

Avec l’arrivée de nouveaux flux issus de la collecte sélective des emballages, Paprec Plastiques va porter cette capacité à 30.000 tonnes par an à Verdun. Pour accompagner cette montée en cadence, le site prévoit le recrutement d’une dizaine de salariés supplémentaires.

« Le PP était jusqu’à présent peu collecté. C’est un plastique qu’on trouve notamment dans les bacs de crème glacée, les pots de fromage blanc ou encore les petits seaux de peinture. Avec l’extension des consignes de tri, nous anticipons un accroissement de ces flux. Nous percevons également un plus grand intérêt de nos clients industriels. D’autant que de nouvelles obligations règlementaires devraient s’imposer à eux prochainement en matière d’incorporation de PP recyclé dans leurs produits. Le principe s'applique déjà pour le plastique de nos bouteilles, le PET (polyéthylène téréphtalate) qui est trié et valorisé depuis de nombreuses années. C’est pourquoi, notre groupe doit être au niveau pour fournir une matière de qualité », détaille Sylvia Blond, la directrice territoriale Est de la division plastiques de Paprec.  

 

En provenance du centre de traitement de Chalon-sur-Saône

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Le site Paprec Plastiques de Verdun (Meuse) va bénéficier d’une extension de 2.800m². 


Le gisement de barquettes de PP en France est estimé à 100.000 tonnes par an. De la poubelle jaune jusqu’au granule, ces dernières vont emprunter le même chemin chez Paprec. Dans ses 200 centres de tri hexagonaux, le groupe va séparer les plastiques PP et PEHD (polyéthylène haute densité) des autres déchets issus de la collecte sélective.

Ces flux en mélange vont ensuite converger vers le site Paprec Plastiques de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), exception faite du secteur sud-ouest de la France. Là, les deux matières seront séparées, broyées et lavées. Les paillettes de PP rejoindront ensuite le site de Verdun en vue d’être « regénérées », celle de PEHD le seront directement à Chalon-sur-Saône.

 

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« Les flux de PP et de PEHD collectés par Chalon-sur-Saône représentent un tiers des volumes sur le territoire national par l’ensemble des acteurs du recyclage », poursuit la directrice territoriale Est de la division plastiques de Paprec. Le groupe a injecté 26 millions d’€ sur son site bourguignon, avec l’appui du Plan de relance. Ses quelques 5.000 m2 de bâtiment supplémentaire abritent de nouvelles lignes de tri et de lavage, actuellement en cours de démarrage. En effet, l’extension des consignes de tri devrait doubler les volumes de déchets triés et retraités pour passer d'une capacité de 25.000 à 50.000 tonnes par an. Dans le cadre de cette mise en service, l’usine passe parallèlement d’un effectif de 50 à 70 salariés.

Verdun bénéficie également de procédés de broyage et de lavage, mais ceux-ci demeurent davantage adaptés aux flux des déchets de PP industriels. « Les gisements issus de la collecte sélective demandent des équipements spécifiques. Avec la mise en service de nos installations de Chalon-sur-Saône, l’activité monte tout doucement en puissance. Verdun consomme déjà les volumes de paillettes de PP. Globalement un équilibre s’opère », conclut Sylvia Blond.

Photos fournies par l'entreprise. 

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