Placé en redressement judiciaire le 12 janvier dernier, CEAT Électronique le spécialiste de la réparation des smartphones et d’appareils électroniques travaille deux scénarios de poursuite d’activité : un plan de continuité ou un plan de cession. Dans les deux cas, d’importantes suppressions d'emplois sont à craindre parmi les 250 de l'entreprise de l'agglomération dijonnaise.


La messe n’est pas encore dite pour CEAT Électronique, une entreprise spécialisée dans la réparation des smartphones et d’autres appareils électroniques à Longvic (Côte-d'Or). Placée en redressement judiciaire le 12 janvier dernier par le tribunal de commerce de Dijon, la société de 250 salariés, fondée en 1977, a reçu une lettre d’intention, non chiffrée, d’un éventuel repreneur, tandis que trois ou quatre autres candidats ont demandé un supplément de temps pour établir leur offre. Ils vont disposer, selon nos informations, d'un délai jusqu’au 31 mars prochain. L'audience de ce 8 mars devrait, dès lors, se résumer à prononcer ce renvoi.

Dans le même temps, la direction de CEAT espère toujours éviter la cession. Elle tente de mettre sur pied un plan de continuité, afin de rester aux commandes, après une restructuration de l’entreprise. Ce scénario reste le moins probable, du fait qu’il impose à l’entreprise de rembourser son passif, estimé entre 11 et 12 millions d’€, même si celui-ci peut être échelonné sur une période allant jusqu’à 10 ans.

 

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Pour parvenir à rendre cette hypothèse plausible, la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) présidée par François Vigneron conduit actuellement des négociations avec ses principaux donneurs d’ordre, notamment le Coréen Samsung et le Chinois Xiaomi, sur le montant des forfaits de prise en charge de leurs appareils lors de la réparation par CEAT. Elle espère ainsi regagner des marges qu’elle a perdues au fil du temps, notamment lors de l’élargissement des gammes réparées aux appareils chinois, nettement moins lucratifs à remettre en état que les smartphones haut de gamme du constructeur coréen.

C’est au juge du tribunal de commerce qu’il reviendra de choisir l'option qu'il estimera la plus favorable à l’activité et l’emploi à long terme. Dans tous les cas, des licenciements économiques vont intervenir au sein de l’entreprise de 250 salariés, sans doute de l’ordre d’une centaine. Ceux-ci pourrait intervenir dès le 31 mars prochain.

 

Le pic en 2018, avant la chute vertigineuse

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CEAT, spécialisée dans la réparation des smartphones a profité de l'explosion du marché des smartphones jusqu'en 2018. © Shutterstock


Le Centre Électronique de l’Audio-visuel & des Transmissions (CEAT) a été fondé en 1977. La société est devenue, dans les années 2000, le seul centre de réparation Samsung pour la France et certains pays d’Europe, et elle a pu profiter à plein de l’explosion du marché des smartphones à partir de 2006. En 2018, elle a réalisé un chiffre d’affaires record de 81,5 millions d’€. Celui-ci n’a cessé de chuter ensuite : 33,4 millions d’€ en 2019, 28,3 millions d’€ en 2020.

Le début de contraction du marché des smartphones a, mécaniquement, entraîné celui de leur remise en état. Pour faire face, CEAT a élargi ses activités à la réparation d’appareils de mobilité urbaine, type trottinette électrique, ainsi qu'au petit électroménager. Durant ces mêmes dernières, le dirigeant, Gilbert Vigneron, acquéreur de CEAT Electronique au début du siècle, en a organisé la transmision à son fils, François. Il a pris, selon les observations d’une organisation syndicale, pour près de 2 millions d’€ de dividendes sur cette période.

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