Un protocole d’accord pour une usine de 18.000 m2 de Faurecia dans le Pays de Montbéliard. Le fabricant de sanitaires Jacob Delafon à vendre. Dans le Jura, la liste des plans sociaux s’allonge. General Electric, après le gaz, l’hydroélectrique. La Banque Populaire recrute par alternance. AMTE et Lisi Automative Former à Delle, parmi les premiers lauréats du fonds de modernisation automobile. Pierre Petitjean devient directeur général de MPLUS Group.


• Faurecia a la bougeotte dans le Pays de Montbéliard


Le plateformage d’un terrain de 7 hectares sur Technoland 2, dans le Pays de Montbéliard Agglomération pourrait accueillir l’usine de Faurecia qui industrialisera les réservoirs d’hydrogène dont l’équipementier automobile réalise les premiers prototypes dans son Centre d'expertise mondial à Bavans. Egalement dans le Pays de Montbéliard, ce centre de R&D sera inauguré le 2 octobre. L'investissement d’environ 25 millions d’€, dont 4,9 millions de subventions de la Région Bourgogne-Franche-Comté prévoit la création à terme de 50 emplois.
Fin juillet, l’industriel, les sociétés d’économie mixte Pays de Montbéliard Immobilier d’Entreprise (PMIE) et Sedia, aménageur d’une nouvelle phase de 35 ha sur Technoland à Brognard, ont signé un protocole d'accord pour la construction d’un bâtiment de 18.000 m2. En plus de l’industrialisation future des réservoirs d’hydrogène, la nouvelle usine pourrait acter le transfert de la production de systèmes d’échappement de l’usine de Mandeure annoncée en mai 2019, le site actuel, inondable, ayant perturbé à plusieurs reprises les livraisons à son principal client PSA.
Le projet se déroule dans un contexte délicat pour l’équipementier. Fin juillet, il a annoncé un recul de 35,4 % de ses ventes à 6,17 milliards d’€, sur les six premiers mois de l'année à périmètre et taux de change constants. Conséquence, le résultat opérationnel a dégringolé à -114 millions d’€. C.P.


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Jacob Delafon à vendre à Damparis, 151 emplois en sursis

La célèbre usine de sanitaires en céramique Jacob Delafon à Damparis (Jura) voit son avenir menacé. Elle est mise en vente depuis début septembre par le groupe américain Kohler, qui la détient depuis le milieu des années 1980. Le site au lieu-dit Belvoye ne  « s’inscrit plus dans la stratégie de Kohler France après 2020 », a signifié la direction de la filiale hexagonale, qui fait valoir une « surcapacité chronique » ainsi que des surcoûts importants par rapport à d'autres usines comme celle de Tanger au Maroc.
Les 151 emplois permanents risquent donc de disparaître, si aucun repreneur n'est trouvé. Les deux syndicats du site, CGT et CFE-CGC, en appellent aux pouvoirs publics pour sauver l'outil de production, qui est unique en France.  « Nous sommes la dernière usine du pays de céramique haut de gamme. Jacob Delafon, ce sont des savoir-faire acquis et perpétués pendant des décennies (la création date de 1899, NDLR), transmis de générations en générations, qui doivent être conservés », soulignent Rodolphe Gomis, délégué CFE-CGC et Sébastien Péron, président de l'union régionale de la CFE-CGC.
Selon les représentants du personnel, Kohler France a pris prétexte du Covid-19 pour se débarrasser du site, et sa décision entre en contradiction avec ses investissements en équipements de production ces dernières années, dont un nouveau four. Les bâtiments sont certes vétustes, mais « Kohler les a mal entretenus et ils avaient une zone d'activité toute neuve toute proche où pouvoir judicieusement se réimplanter », relève Richard Dhivers, secrétaire général de la CGT du Jura. La mise en vente contredit aussi les promesses de nouveaux investissements de modernisation, tenues aux représentants de l'Etat en visite fin juin, suite aux aides reçues pour tenir le choc de la crise sanitaire. M.N.





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• Dans le Jura, la liste des plans sociaux s’allonge


L’équipementier suédois SKF a annoncé le 15 septembre la suppression de 123 postes de travail sur les 347 du site de Perrigny/Lons-le-Saunier (Jura). Sous-traitant de l’aéronautique et notamment d’Airbus, SKF subit les conséquences de la chute du trafic aérien consécutive à la pandémie de la Covid-19. L’activité aurait baissé de 40%.


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L'Amy à Morez (Jura) va perdre la moitié de ses effectifs. © L'Amy


Dans un tout autre secteur, le lunetier L’Amy à Morez va perdre la moitié de ses effectifs, c’est-à-dire 60 postes. Avec 35% de chiffre d’affaire en moins en 2019 (19 millions d’€ contre 32 en 2018 en raison notamment de la perte des partenariats avec Kenzo et Balmain) et des comptes dans le rouge, l’entreprise avait été placée en redressement judiciaire le 2  juin, à sa demande. Le 11 septembre, le tribunal de Lons-le-Saunier a intimé à la direction de cette entreprise ancrée dans le territoire depuis 1779 (crée par Louis Félix Lamy), l’ordre de rechercher un repreneur.
Sur le media des professionnels de l’optique Acuité, la direction affirme que la pérennité de l’entreprise familiale n’est pas remise en question, en raison de négociations en cours avec de nouveaux actionnaires ainsi que la confiance renouvelée des grandes marques pour lesquelles elle fabrique des lunettes. Elle assure aussi que la manufacture Henry Jullien qu’elle avait rachetée en 2017 avec pour objectif de développer un centre de production de matériaux et traitements, également concernée par le redressement judiciaire, va être pérennisée. C.P.

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 • General Electric, après le gaz, l’hydroélectrique


 

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Près de 70 personnes ont manifesté leur colère face à la fermeture de GE Hydro. ©Le Trois – Thibault Quartier


C’est autour de la  la branche Hydro de General Electric, d’être victime d’un plan social qui supprime 89 postes à Belfort (764 en France). Le 18 septembre, le groupe américain a lancé une procédure d’information-consultation avec les instances représentatives du personnel de GE Hydro Solutions, division ingénierie des projets des turbines pour les barrages hydroélectriques, concernant « un projet de simplification des activités en France et de renforcement du site de Grenoble. » Une réunion devant présenter les contours du plan social, lundi 21 septembre, a tourné court. (Lire ici Le Trois Info)
Les premiers licenciements doivent être notifiés mai 2021. La direction les justifient par un niveau de commandes en 2019 « au plus bas depuis 10 ans. » Quant aux projets hydrogène qui devaient bénéficier aux sites de Befort, le groupe vient d’annoncer en Comité Social Economique que les arbitrages seraient repoussés à novembre, voire décembre.
Unanimes, syndicats et élus parlent de manquement à la parole donnée. Lors de la signature du Plan de Sauvegarde de l'Emploi en octobre 2019, le  groupe américain s'était engagé à repositionner les sites francs-comtois comme centres d’excellence. Philippe Petitcollin, représentant CFE-CGC brandit la menace d’une plainte contre l'Etat et General Electric au cas où l'Etat ne fait rien pour faire respecter les accords  : « Les salariés ont consenti à faire des efforts importants sur leurs conditions de travail, sur leurs rémunérations en échange de contreparties, non respectées. » C.P. avec Le Trois


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• Les vertus de l’alternance à la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté

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Ignorée, puis carrément abandonnée durant des décennies, en dépit d’incantations politiciennes de tous bords vite oubliées, l’alternance ou formation duale démontre toute sa pertinence aujourd’hui où de nombreux métiers sont en tension.
C’est le cas dans le secteur bancaire avec pour exemple la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté qui recrute une cinquantaine d’alternants chaque année à Bac + 2,3 et 5. « Nous en embauchons en CDI la moitié, car un quart n’est pas fait pour la banque et un autre pousse les études plus loin », indique Bruno Duchesne, le directeur général de l’établissement financier mutualiste.
Nombre d’écoles supérieures régionales pourvoient aux demandes de la banque, qui a intégré pas moins de 150 collaborateurs issus de l’alternance ces dernières années, soit près de 10% de son effectif. « L'alternance facilite nos recrutements, ces personnes sont en général très motivées et plus facilement opérationnelles. » Parmi les profils bancaires très recherchés : chargé d’affaires professionnel, spécialiste en gestion privée ou encore analyste crédit. D.H.

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• AMTE et Lisi Automative Former à Delle, parmi les premiers lauréats du fonds de modernisation automobile

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Outil de découpe chez AMTE. © Laurent Cheviet


AMTE à Thise (Doubs) et Lisi Automative Former à Delle (Territoire de Belfort) font partie des 13 premiers lauréats du fonds de modernisation automobile, doté par l’Etat de 200 millions d’€ sur l'année 2020, qui se partageront une première enveloppe de 7,5 millions d’€ pour accélérer les investissements d’automatisation et de digitalisation. AMTE (Groupe Augé Microtechnic) investit dans des équipements pour produire des ensembles de pièces découpées et surmoulées pour les alterno-démarreurs des véhicules hybrides.
Lui aussi placé face au déclin des moteurs thermiques, Lisi Automotive Former, division automobile du groupe franc-comtois Lisi, mute son savoir-faire en composants de transmission de puissance des moteurs thermiques aux moteurs électriques. Cette aide accompagne la transformation de l’outil de production entamée en 2016 pour en faire de l’usine de Delle une usine 4.0. L’appel à projets dont l’instruction se fait au fil de l’eau est ouvert jusqu'au 17 novembre (Renseignements ici)
Dans l’Est, on relève aussi la sélection de Gantois Industries à Saint-Dié des Vosges, Comptoir Général du Ressort à Sarrebourg (Bas-rhin), Cimmulec à Ennery (Moselle) Axon Câbles à Montmirail (Marne) et Bourguignon Barre dans les Ardennes. Aucune entreprise de Bourgogne pour l’instant. C.P.


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• Pierre Petitjean devient directeur général de MPLUS Group

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Pierre Petitjean (à gauche), en compagnie de François Cortinovis, président de MPLUS Group. © MPLUS Group


Usineur, chaudronnier et soudeur, spécialisé dans la production de pièces complexes et de sous-ensembles en superalliages, métaux durs et aciers inoxydables, le groupe comtois de Lachapelle-sous-Rougemont (Territoire de Belfort) s’offre une recrue de choix au poste de directeur général en la personne de Pierre Petitjean.
Agé de 54 ans, cet ingénieur en mécanique est aussi titulaire d’un MBA en management stratégique. Il bénéficie d’une expérience au sein d’un groupe hollandais coté, mais surtout, Pierre Petitjean a dirigé Metalis, près de Besançon, découpeur et le surmouleur de pièces métalliques ou métalloplastiques complexes.
Très impliqué dans le tissu industriel régional, Pierre Petitjean participe à Réseau Entreprendre Franche-Comté. Avec cet appui, François Cortinovis, Philippe De Abreu, Csaba Filip  et David Wojciechowski, repreneurs de MPLUS en 2017 escomptent devenir une ETI atteignant les 50 millions d’€ de chiffre d’affaires, contre 30 consolidé actuellement. D.H.

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