Le groupe allemand de transport multimodal ouvre une agence à Chalon-sur-Saône dans le cadre de son rapprochement avec la CCI Métropole de Bourgogne qui lui donne un rôle actif dans le plan de développement conjoint des ports de Pagny, Chalon et Mâcon. Il complète ainsi son maillage français, constitué à partir de l’Est et du Nord.
Son nom le relie de façon naturelle au Rhin, mais c’est bien vers la Saône qu’il se tourne aussi. Le transporteur Rhenus PartnerShip, filiale de l’Allemand Rhenus, a mis un pied dans le bassin fluvial reliant Pagny, près de Dijon, à Mâcon. De deux façons successives et rapprochées ces derniers mois et semaines.
Il a d'abord pris une participation de 5,9 % au capital de BFC Multimodal, la société détenue majoritairement par la CCI Métropole Dijon Bourgogne (MDB) qui exploite la plateforme de Pagny et orchestre sa destinée commune avec les sites de Chalon-sur-Saône et Mâcon par la stratégie dénommé « un port, trois quais ». L’opérateur rejoint ainsi au tour de table les CCI du Jura et de l’Ain, le port de Marseille, les investisseurs Finaixy et 5A Développement, le transporteur-logisticien vosgien MGE ainsi que les coopératives agricoles réunies au sein d’Alliance BFC.
Mais il a également repris l’activité de commission de transport fluvial, en somme son organisation, exercée par BFC Multimodal via le service Aproport sur le bassin de la Saône. L’agence que Rhenus PartnerShip lance en conséquence, avec les deux salariés repris d’Aproport, s’installe à Chalon-sur-Saône. Elle apporte un parfait complément à la carte de ses implantations françaises. « La Saône constituait un chaînon manquant de notre maillage reposant sur les bassins du Rhin, de la Moselle et du Nord », confirme Jean-Marc Thomas, directeur général de Rhenus PartnerShip France.
La société employant 40 salariés (hors l’exploitation du port de Colmar) répartit ses autres agences à Thionville, Strasbourg, Dunkerque et également à Sens (Yonne) depuis 2016. Elle transporte 5 millions de tonnes par an pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 50 millions d’euros.
Mettre en oeuvre le 1 port - 3 quais

Trouvant « bien pensée » la stratégie bourguignonne un port - trois quais en direction de la neutralité carbone en 2030, son dirigeant compte s’appuyer sur elle pour remplir les objectifs de « maintenir et augmenter le niveau de service de transport fluvial, sur l’axe qui relie jusqu’à Marseille. » Une liaison vue par la filiale de Rhenus comme génératrice de potentiel en ce moment en particulier pour le vrac, « avec la relation forte qui existe entre le développement industriel, comme celui de la chimie, et les zones portuaires », ce que Jean-Marc Thomas analyse comme un « atout » pour répondre aux exigences de la décarbonation du transport. « Tout contrat de transport aujourd’hui, quelle que soit sa taille, intègre la réduction des émissions C02, ce point est devenu systématique », observe-t-il. Le conteneur « souffre davantage en ce moment, comme partout », sans remettre en cause sa pertinence sur le long terme, selon le dirigeant.
Du côté de la CCI, l’opération s’analyse comme un échange gagnant-gagnant : l'organisme consulaire apporte le terrain d’implantation, « tandis que Rhenus amène l’atout de la propriété des bateaux », commente Vera Baeke, présidente de la commission multimodal-logistique. Les deux « partenaires » peuvent ainsi se positionner de concert pour déposer une offre compétitive à l’occasion du renouvellement des concessions d’exploitations, la prochaine intervenant à Chalon-sur-Saône en 2026.
Sur les 83 hectares cumulés des plateformes de Pagny, Chalon et Mâcon, 312 bateaux ont été chargés et déchargés l’an dernier et 1.059 trains ont été manœuvrés, ainsi que 83.000 conteneurs. Un ensemble de 2,7 millions de marchandises a été traité et transporté, dont 58 % de route, 24 % de ferroviaire et 18 % par la voie d’eau. Les activités générées ont représenté un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. Les effectifs d’Aproport se sont situés à 45 salariés.

Rhenus, dans sa branche transports - celle de logistique a notamment fait de Strasbourg un bastion international - assume aussi la fonction d’exploitation de ports fluviaux dans ses fiefs français. L’opérateur a ainsi passé, début avril, le cap des trois ans de gestion de la plateforme de Colmar-Neuf-Brisach qui transporte chaque année environ 500.000 tonnes. « Pour ce volume qu'on peut considérer de référence au-delà des variations liées à tel ou tel contrat particulier de colis lourds la spécialité du site, nous avons fait progresser le chiffre d’affaires, passé de 5 à 6 millions d’euros », souligne Jean-Marc Thomas. La concession, décrochée auprès du SMO (Syndicat mixte ouvert) réunissant VNF, les collectivités et la CCI Alsace Eurométropole court jusqu’en 2050.
L’autre qui concerne l'opérateur arrive à échéance dès cette fin juin 2024, terme d’une durée beaucoup plus courte de trois ans : celle des ports de Lorraine sur la Moselle (environ 4 millions de tonnes par an). Les concédants avaient souhaité mettre en place une première phase provisoire avant une concession de durée plus conventionnelle (27 ans), dont le démarrage approche donc, et à laquelle Rhenus répondra bien sûr.


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