HÔTELLERIE/DIJON. Le Grand Hôtel La Cloche à Dijon reçoit mercredi prochain pour l'illumination de ses façades, l’un des prix d’honneur du label Ville, un concours annuel de la Ville de Dijon pour inciter les commerçants à embellir le centre-ville.
Le seul 5 étoiles de Dijon achève dans l’année un programme de rénovation d'une dizaine de millions d’euros au terme duquel la capacité est portée de 68 à 88 chambres et suites, la plus grande se déployant sur 100 m2.

Depuis cet hiver déjà, les façades du Grand Hôtel La Cloche à Dijon, le seul cinq étoiles de la capitale régionale, s’illuminent à la tombée de la nuit. Alain Guilhot, le créateur pour Lyon de la fête des lumières a posé pas moins de 4.000 leds sur les 2.000 m2 des cinq étages de ses façades en pierre de Bourgogne qui s’animent sur une centaine de scénari de plusieurs couleurs.
Fabriqués par l’entreprise Louss, à Gevrey-Chambertin, ils remplacent une cinquantaine de projecteurs et promettent d’être 4 fois moins gourmands en électricité.
Le prix d’honneur du label Ville, que son directeur Antoine Munoz et Patrick Jacquier, directeur général du groupe qui porte son nom, propriétaire des lieux depuis 1984, vont recevoir mercredi 29 juin des mains de Danielle Juban, adjointe au maire déléguée à l’attractivité, au commerce et à l’artisanat, récompense les efforts d’embellissement des façades et devantures des commerces du secteur sauvegardé au centre-ville.
Les façades du Grand Hôtel La Cloche, inscrites aux Monuments historiques ne sont que la partie visible depuis la rue d’une vaste rénovation engagée depuis 2013 et qui porte la capacité de 68 à 88 chambres.
Parmi elles, cinq suites dont la plus vaste s’étend sur 100 m2 : située au dernier étage en proue du bâtiment implanté à l’angle de deux rues, elle offre une vue inédite sur la place Darcy et son arc de Triomphe.
L’enseigne luxe du groupe Accor, MGallery

L’investissement de l'ordre de 10 millions d’€ a également transformé les espaces de réception et ajouté des services conformes à l’enseigne luxe du groupe Accor, MGallery. Les transformations les plus radicales sont l’implantation d’un bar dans l’ancien salon de réception Napoléon III au rez-de-chaussée ainsi qu’un spa dans les caveaux.
Deux endroits que le directeur ne veut pas réserver uniquement à la clientèle de l’hôtel, mais les laisser aussi se faire apprivoiser par les Dijonnais.
Des salles de réunion sont également vouées à être louées à les entreprises locales, en particulier une salle de projection connectée de 17 places pour des projections privées, des opérations commerciales et des événements presse.
Frédéric Grosjean du studio Architecture Design Nomade (ADN) est l’architecte d’intérieur qui s’est largement inspiré, avec la complicité des Dijonnais de Seturec, du patrimoine artistique bourguignon.
Des oeuvres du Musée des Beaux-Arts de Dijon sont reproduites dans les chambres et dans le bar. Dans le jardin, c’est le fameux ours de Pompon dont la sculpture trône dans le square Darcy, en face, qui a inspiré le sculpteur Richard Orlinski.
D’ici à la fin de l’année, restent à rénover les trois caveaux qui servent de salles de réception et d’accueil de groupes. Une insonorisation des lieux accompagnera un lifting du décor.
Un taux d’occupation de 75 à 85% à la belle saison à 30% l’hiver.

Grâce à cet investissement, l’établissement se donne pour objectif de presque doubler son chiffre d’affaires qui s’est élevé à 2,9 millions d’€ en 2015. « En mai, nous venons de faire le meilleur chiffre d’affaires de l’histoire de La Cloche avec 600.000 € », s’enthousiasme Antoine Munoz.
Voilà l’établissement hôtelier le plus réputé de Dijon pour lequel les Dijonnais s’étaient mobilisés en 1974 pour éviter sa destruction, paré pour l’arrivée d’une concurrence annoncée d’un autre hôtel 5 étoiles, du groupe Caudalie, dans la future cité de la gastronomie.
L’inconnue réside dans la capacité d’une ville de la taille de Dijon (150 000 habitants intra muros) qui abrite par ailleurs 8 hôtels 4 étoiles, à accueillir davantage de clientèle internationale (Britanniques, Belges et Chinois descendent principalement à La Cloche), estime le directeur. D’autant que la clientèle "corporate" des grandes entreprises s’est réduite à peau de chagrin depuis la crise.

L’équation à résoudre porte sur la saisonnalité de la fréquentation des hôtels de luxe. Si le Grand Hôtel La Cloche affiche un taux d’occupation de 75 à 85% à la belle saison, il se réduit à 30% l’hiver.
De mai à octobre, un personnel saisonnier (CCD et contrats journaliers) complète l’effectif permanent de 50 salariés, pour respecter le standard que s’est assigné l’établissement, d’un employé pour 14 chambres.
« Nous espérons un appui d’actions collectives des institutionnels du tourisme pour attirer à Dijon une clientèle haut de gamme de colloques autour du vin et de la gastronomie ».
Une mission que devrait remplir la cité de la gastronomie dont les premiers équipements devraient au mieux fonctionner en 2019. Encore au moins deux ans de patience…
Photos fournies par Grand Hôtel La Cloche.