GASTRONOMIE/DIJON. Le Bordelais Les Sources de Caudalie, le promoteur immobilier François 1er et Vega, l’exploitant du Zénith, sont les premiers acteurs de la cité internationale de la gastronomie de Dijon, dévoilés le 2 février par la ville de Dijon et son opérateur, le groupe Eiffage chargé de mettre en oeuvre l’illustration du repas gastronomique des Français inscrit en 2010 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Une opération de séduction des promoteurs et entreprises locales du BTP, ainsi que des acteurs culturels et touristiques,  a suivi la signature du compromis de vente du site de l’ancien hôpital général entre la ville de Dijon et Eiffage.

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Anthony Béchu, l'architecte du projet, à l'emplacement du futur pôle culturel qui illustrera le repas gastronomique des Français. ©Traces Ecrites.

C’est un bordelais qui viendra illustrer la dimension touristique attendue, de la cité de la gastronomie de Dijon, l’une des quatre villes qui forme avec Lyon, Rungis et Tours, le réseau chargé d’interpréter le repas gastronomique des Français inscrit en 2010 au patrimoine mondial de l’Unesco.
La société Les Sources de Caudale est un fabricant de cosmétiques à base de resvératrol, une molécule présente dans les sarments de vigne, également hôtelier sur ses terres au Château Smith Haut Lafitte (Gironde). Elle est pressentie pour devenir l’exploitant de l’hôtel 5 étoiles qui sera aménagé dans 4000 m2 d'un bâtiment du 18ème siècle de l’ancien hôpital.

C’est le groupe François 1er qui s’attèlera à la restauration d’une des ailes d’un ensemble de 17 000 m2 conservé car ses façades sont inscrites aux monuments historiques. Les autres ailes du bâtiment, fermées sur une cour, seront transformées par le même promoteur en 90 logements de grands standing.
Vega, l’exploitant de la plupart des Zénith dont celui de Dijon, est quant à lui désigné pour exploiter le pôle culturel avec l’objectif réaliser 200 000 entrées payantes par an.


11 millions d'€ de l'Etat et de la Région

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Esquisse du centre d'interprétation du patrimoine qu'implantera la ville de Dijon. ©Anthony Béchu, architecte.

Abrité dans un bâtiment neuf de 5 000 m2, ce pôle culturel comprendra un musée « vivant » de la gastronomie, un centre de formation pour les professionnels de la restauration et de l’oenologie, des ateliers cuisine pour le grand public et des salles de séminaires.

Autrement dit, le coeur même de la cité de la gastronomie, censé interpréter sur le thème des vins, le repas gastronomique des Français. Son coût est évalué à 30 millions d’€.

Pour l’ensemble de ces projets, c’est Eiffage qui est aux commandes et plus particulièrement, sa filiale Aménagement. Lauréat d’un appel à manifestation d’idées, le groupe de BTP, également gestionnaire de la société d’autoroutes APRR dont le siège est à Dijon, finance la majeure partie des investissements, environ 200 millions d’€. Charge à lui de rentabiliser l’opération par la vente de droits à construire ou de ventes en l’état futur d’achèvement.

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La ville met tout de même la main au porte-monnaie. Elle prend à sa charge la moitié du coût du désamiantage des bâtiments les plus récents de l’ancien hôpital, soit 2 millions d’€ ; l’autre revenant au propriétaire les lieux pour quelque temps encore, le CHU de Dijon.

Les dépenses de scénographie du pôle culturel lui reviendra aussi, ainsi qu'une partie des travaux de dépollution, de réalisation des voiries et des espaces publics et les fouilles archéologiques. La ville de Dijon réalisera également le centre d’interprétation et d’animation du patrimoine, aménagé dans un ancien bâtiment à côté de la copie du Puits de Moïse.

Le montant des dépenses publiques n’a pas été communiqué. Mais le maire François Rebsamen a annoncé que le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et l’Etat apporteraient 11 millions d’€ de subventions dans le cadre du contrat de revitalisation de la BA 102, l'escadron militaire qui a quitté l'agglomération dijonnaise l'an dernier.

 

Un contenu encore à définir

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Esquisse depuis l'une des entrées actuelles du site de l'ancien hôpital. ©Anthony Béchu, architecte.

Comment la cité de la gastronomie va t-elle interpréter le repas gastronomique des Français. ?

« Ce sera un lieu de vie et de plaisir », dit laconiquement Nicolas Gravit, directeur d’Eiffage Aménagement. « Un véritable menu », s’enthousiasme Anthony Béchu, l’architecte concepteur, avec Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques.

Un comité scientifique présidé par Jean-Robert Pitte, le président de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires va aider Vega et son scénographe Abaque à concrétiser cette évocation épicurienne.

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Le centre d'interprétation du patrimoine local sera aménagé dans ce bâtiment ; la copie du Puits de Moïse, un élément de la nécropole des Ducs de Bourgogne, sera replacé sur son lieu d'origine, à l'entrée du site. ©Traces Ecrites.

Présenté par le maire de Dijon, François Rebsamen, comme « un véritable projet d’aménagement urbain » avec 70 000 m2 de bâti neuf et rénové, le projet comporte également 4 500 m2 réservés à des boutiques dédiées aux métiers de bouche et à des restaurants, auxquels s’ajoute un complexe cinématographique de treize salles, qui résultera probablement du regroupement des salles de cinémas du centre-ville.

A l’arrière du site, à l’emplacement des bâtiments les plus récents de l’ancien hôpital, seront construits 540 logements, parmi lesquels 30% de logements sociaux et à accession sociale. Le groupe Eiffage qui possède également une filiale de promotion immobilière, ne sera pas le seul promoteur ni le seul bâtisseur, ont précisé ses responsables.

Ecole des vins

L’invitation, le 2 février à l’hôtel de ville de Dijon, des promoteurs et entreprises locales du BTP, à assister à la séance de signature du compromis de vente des 6,5 hectares de terrains à Eiffage Aménagement pour une somme de 8 millions d’€, était là pour l’attester. Pas plus tard que huit jours après l’adoption par le conseil municipal des conditions de la cession.

Les travaux du pôle culture sont annoncés fin 2016, début 2017 pour une ouverture au public fin 2018. Le temps, pour la ville, de parfaire auprès du ministère de l’Economie sa demande de classement en zone touristique internationale qui permettrait à ses commerces d’ouvrir le dimanche et en soirée.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. johndit :

    Article sensé d'un projet qui ne l'est pas moins en dehors du manque de sens de la phrase "le coeur même de la cité de la gastronomie, sensé interpréter sur le thème des vins, le repas gastronomique des Français" que je ne suis pas censé comprendre dans l'acception du terme sensé... ;-)

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