L’incontournable société d’aménagement et de construction du Doubs ayant essaimé en Haute-Saône et dans le Jura a adopté un plan d’actions jusqu’en 2026 qu'elle qualifie « de rupture » avec les préceptes des décennies passées. La priorité va à la réutilisation des friches et à la transformation environnementale des zones d’activités.


Les temps ont changé et Sedia l’a bien compris. La société d’économie mixte (SEM) franc-comtoise a bâti un « plan stratégique » pour la période 2023 - 2026 dont les orientations tournent le dos à « des pratiques de consommation d’espace ancrées depuis plus d’un demi-siècle », comme le concède volontiers son directeur général délégué Bernard Bletton.

Désormais, la priorité sera accordée à la reconstruction de la ville sur elle-même ainsi qu'à la réaffectation de friches dont la quantification et l’évaluation de la qualité vont être entreprises en association avec l’établissement public foncier régional EPF Doubs-BFC. « La première ressource en raréfaction est le foncier nu, matière première de notre métier d’aménageur depuis l’après-guerre. Il s’agit donc de repenser radicalement notre modèle d’intervention, en consommant moins et en travaillant très en amont sur le potentiel disponible », est-il affirmé dans le plan stratégique.

 

Batifrancdeux

 

L’autre tournant, sans surprise, se nomme transition énergétique et environnementale. Biodiversité, « grand paysage » préservé de l’extension urbaine, îlots de fraîcheur, mobilités douces doivent composer désormais le quotidien du travail des 80 collaborateurs de la SEM.

Ces priorités s’appliquent aussi à l’immobilier d’entreprise. Celui-ci fournit des illustrations plus ou moins avancées, avec la société publique locale (SPL) Territoire 25 et les sociétés d’économie mixtes patrimoniales Aktya et Pays de Montbéliard Immobilier d’Entreprises (PMIE) qui font partie du même ensemble d’entreprises publiques locales. En matière de friches, le dossier XXL est formé de la portion « PSA Sud » de l’usine Stellantis en cours de revente à Territoire 25. Sedia et sa sœur SPL vont restructurer les réseaux et procéder aux aménagements pour la reconversion d’une première tranche de 30 hectares autour du programme de 210.000 m2 neufs ou restructurés de l’opérateur BT-Immo pour l’industrie et sa logistique associée.

La reconstruction sur l’existant pourra prendre comme exemple le dossier de l’entreprise Vix sur la zone Temis Microtechnique à Besançon. Les 2.000 m2 devenus obsolètes seront démolis pour laisser place à 3.500 m2 neufs, plus hauts, sans consommation foncière supplémentaire.

 

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Sedia et ses sœurs veulent aussi s’évertuer à « verdir » les bâtiments industriels et à faire reconnaître ces efforts sous forme de labellisations. Leur référence en la matière se trouve sur le Technoland du Pays de Montbéliard, à Allenjoie avec les deux nouvelles usines Forvia (nouveau nom de Faurecia) d’échappement et de sièges. Livrées respectivement à l’été 2021 et en septembre dernier, elles sont les premiers bâtiments industriels en France à recevoir la certification anglo-saxonne Breeam, à son niveau « Excellent ».

 

Un corridor vert promis à Temis Besançon

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La nouvelle usine Forvia (ex-Faurecia) dans le Technoland du Pays de Montbéliard à Allenjoie reçoit la certification anglo-saxonne Breeam, à son niveau maximal, « Excellent ». © BEJ


L’aménagement de terrains entend aussi obéir aux préceptes du développement durable. Les zones d’activités seront concernées au même titre que les lotissements d’habitat, et leur pilote désigné en est Temis à Besançon, dans les prochaines années. « Nous allons y déployer un « corridor vert » qui ne sera pas anecdotique : le montant des travaux se situera entre 3 et 5 millions d’€ », annonce Bernard Bletton à propos de ce dossier qui est entré dans sa phase d’études. L’ensemble de ces intentions s’inscrit dans une perspective de stabilisation, voire de légère progression pluriannuelle du chiffre d’affaires, à 7,3 millions d’€ en 2026 contre 7 en 2023, et sans envisager une augmentation du capital (*) : cette prévision prudente tient compte du fait qu’une partie des activités est reprise par la SPL Territoire 25.

Quant au montant d’opérations annuel que pilote Sedia, il devrait rester dans sa fourchette actuelle de 100 à 120 millions d’€. « Le nouveau plan stratégique ne consiste nullement à abandonner notre métier historique d’assistance aux collectivités locales, prévient le président-directeur général, Vincent Fuster. Il s’adresse à elles, quelle que soit leur taille : il faut tordre le cou à l’opinion que Sedia, c’est un outil réservé aux grands ».

(*) montant actuel de 15 millions d’€. Principaux actionnaires : Caisse des dépôts (20,37%), Caisse d’épargne BFC (13,73 %), Pays de Montbéliard Agglomération (12,15%), département du Doubs (11,39 %), Ville de Besançon (8,06 %), Grand Besançon Métropole (7,39 %).

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