Alstom donne une bouffée d’air à Belfort et boucle la cession de son site alsacien de Reichshoffen à l'espagnol CAF. Des millions d’euros pour la relance des entreprises de Bourgogne-Franche-Comté. Riou Glass ferme sa miroiterie lorraine de Cirey-sur-Vezouze. Des signatures pour la vente de PSA Sud à Sochaux.
• Alstom donne une bouffée d’air à Belfort…
Les deux sites franc-comtois d’Alstom bénéficieront de la commande de 15 TGV attribuée en août par la SNCF au constructeur ferroviaire. L’usine de moteurs d’Ornans (Doubs) va renforcer son carnet de commandes, de même que celle de Belfort, pour laquelle le nouveau marché induit la production de 30 motrices. Quand et à quel rythme ? Ces questions attendent encore leur réponse, mais livrent quelques indices. Concernant le calendrier, les rames devraient entrer en fabrication assez rapidement après la mise en production des 100 (soit donc 200 motrices pour Belfort) du « TGV du futur », qui est prévue à partir de 2024. « Comme le volume supplémentaire est de conception différente - de type quadricourant - de façon à pouvoir circuler sur l’ensemble du réseau européen, on ne le voit pas comme quelque chose qui viendrait en bout de programme », décrypte André Fages, représentant la CFE-CGC d’Alstom Belfort. La cadence est un point plus incertain, selon le syndicaliste.
A l’échelle du site belfortain d'un peu moins de 500 salariés permanents, la commande de l’été apporte un bol d’air appréciable, sans pouvoir de loin combler l’écart vers une pleine capacité : « les 200 motrices précédemment commandées équivalent à environ 50 % de notre charge totale », évalue André Fages. Dans le contexte où le projet de marché avec l’Ukraine est hors sujet aujourd’hui, le rendez-vous commercial décisif sera, d’ici à avril prochain, la confirmation espérée d’une centaine de locomotives pour les trains de banlieue de Toronto. Elle justifierait une vague d’embauches fermes, du point de vue des syndicats. M.Noyer
• … et tourne définitivement la page Reichshoffen en Alsace

La vente à CAF de l’usine Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin) est quant à elle devenue effective le 1er août. Depuis ce jour, le site de fabrication de trains régionaux de 700 personnes est propriété du groupe espagnol, terme du processus enclenché par le rachat de Bombardier. Alstom avait désigné l’usine alsacienne comme un actif à céder afin de respecter les conditions fixées par la Commission de Bruxelles pour sa fusion avec son confrère canadien. L’entrée dans le giron de CAF est vécue a priori de façon positive par les représentants du personnel. Ils avaient exprimé leur préférence pour cette option alors que la corde était tenue par le tchèque Skoda. « CAF a mieux la capacité à porter un vrai projet industriel », commente Daniel Dreger, porte-parole de l’intersyndicale. Celle-ci espère en savoir davantage ce jeudi à l’issue de la venue de la direction de CAF sur place. M.Noyer
La région Bourgogne-Franche-Comté et Bpifrance mobilisent 9,3 millions d’€ de fonds européens pour soutenir la relance et limiter l’impact de la crise sur les entreprises. Deux nouveaux outils viennent compléter le prêt Relance Feder React-EU, lancé par les deux institutions en janvier dernier. La garantie Feder Bourgogne-Franche-Comté doit faciliter l’accès des TPE et des PME aux crédits bancaires, notamment dans les phases les plus risquées de leur cycle de financement que sont la création, la reprise ou le renforcement de leur trésorerie. Entièrement gratuit, il sera accordé aux entreprises pour les prêts bancaires d’une durée maximum de 10 ans. Le prêt d’amorçage Feder, quant à lui, permet de faciliter la première levée de fonds des jeunes entreprises innovantes. Pour recourir à ce dispositif, l’entreprise (de moins de 5 ans et de 50 salariés) doit présenter un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’€. Elle doit également avoir bénéficié d’une aide à l’innovation, octroyée par Bpifrance ou tout autre organisme agréé. M.Vollot
• Riou Glass ferme sa miroiterie lorraine de Cirey-sur-Vezouze

L’ancienne miroiterie Lhuillier-Seyer à Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle) a définitivement cessé son activité fin juillet. Son propriétaire, le normand Riou Glass, a engagé une procédure de liquidation à l’amiable, afin de régler les dettes de l’entreprise de 22 salariés et apurer son passif. Le groupe, spécialiste de la transformation des verres plats, avait acquis l’entreprise rebaptisée Rio Glass VIE à la barre du tribunal en 2015. Cette acquisition devait lui permettre de mettre un pied dans le Grand Est, un territoire où il était commercialement peu présent. Rio Glass VIE avait bénéficié d’une nouvelle impulsion en janvier 2020 avec le recrutement de Cécile Giraud, l’ancienne directrice générale de la verrerie de Passavant-la-Rochère (Haute-Saône). (Lire l'article de Traces Ecrites News)
L’arrêt de l’activité signe la fin d’une longue tradition manufacturière sur la commune de Cirey-sur-Vezouze, puisque l’entreprise y avait été fondée en 1848 par Jacques Seyer et Nicolas Geoffroy. Le groupe verrier, qui emploie un peu moins d’un millier de personnes, œuvre désormais au reclassement des salariés. Riou Glass VIE avait réalisé un chiffre d’affaires de 3,8 millions d’€ en 2020. P.Bohlinger
• Des signatures pour la vente de PSA Sud à Sochaux

Le dossier « PSA Sud », à savoir la réaffectation de 42 hectares que libère Stellantis à Sochaux (Doubs), a franchi des étapes juridiques cet été, suite à l’approbation fin juin par Pays de Montbéliard Agglomération de l’offre de l’investisseur BT-Immo. Désignée concessionnaire d’aménagement par la communauté d’agglomération, la société publique locale Territoire 25 a signé, le 29 juillet, la promesse d'achat avec le constructeur automobile, au prix fixé de 11,55 millions d’€ hors taxes. (Lire ici l'article de Traces Ecrites News sur ce que l’agglomération de Montbéliard va faire des 42 hectares de PSA-Stellantis)
« L’acquisition définitive est prévue en deux temps, fin décembre 2022 pour l’essentiel, puis fin septembre 2023 pour le solde de 2 hectares abritant les derniers locaux qui seront encore occupés un temps par Stellantis », précise Bernard Bletton, directeur général de Territoire 25. La revente des 29,5 hectares visés par BT-Immo interviendra « rapidement, l’objectif est mi-2023 puis mi-2024 » pour concrétiser les projets que porte l’opérateur privé, respectivement les 75.000 m2 du secteur « vitrine » (sur le territoire d’Exincourt) dédiés à l’industrie et les 60.000 m2 qui seront conservés du secteur « central » (ancien bâtiment de montage) pour de la logistique industrielle. M.Noyer