ECO)BREF. La tonnellerie Rousseau investit 2,2 millions d'€. Fusion des régions : les services de l'Etat aussi. Mecateam a le soutien de la Caisse des dépôts. Liquidation de l'Entreprise Dijonnaise. La Banque populaire Bourgogne Franche-Comté et les entreprises.
- La tonnellerie Rousseau investit 2,2 millions d'€ dans un nouveau site de production à Gevrey-Chambertin.

La tonnellerie Rousseau à Couchey (Côte-d'Or) vient d'installer sa fabrication de foudres dans un nouvel atelier de 1500 m2 à Gevrey-Chambertin. En attendant, si l'activité poursuit sa croissance actuelle, de l'agrandir du triple pour accueillir son autre activité, la fabrication de fûts.
L'investissement de 2,2 millions d'€ (hors foncier) lui a valu le trophée de l'investissement d'avenir, récemment décerné par la CGPME Côte-d'Or (*). Il comprend un système d'aspiration de 70 m2. « Mise au point avec la Carsat, c'est la plus grosse installation d'Europe dans le secteur ; elle aspire automatiquement selon les besoins, les fumées, les copeaux et les poussières fines, ce qui permet aux tonneliers de travailler dans un environnement sain », affirme Jean-Marie Rousseau, le dirigeant de l'entreprise familiale (chiffre d'affaires de 8 millions d'€, dont 70% à l'export, 11 000 fûts et foudres par an, 26 salariés), créée par son père Julien en 1954.
Principalement financé par emprunt par son pool de banques, dont le chef d'entreprise tient à souligner le concours - une fois n'est pas coutume !-, le nouvel atelier est stratégique pour le tonnelier qui se distingue par sa capacité à réaliser des foudres de grande dimension. Un travail où la main de l'homme résiste à la mécanisation en raison de la diversité des formes et des tailles. Dernièrement, la tonnellerie a livré un foudre de 30 000 litres à un fabricant d'huile alimentaire.
- Fusion des régions : les services de l'Etat se rapprochent aussi.
C'est un aspect moins médiatisé de la réforme territoriale. Comme les conseils régionaux, les services de l'Etat vont également se réorganiser à l'échelle des nouvelles régions. En Bourgogne et Franche-Comté, le lancement officiel de la réforme de l'organisation territoriale de l'Etat a eu lieu vendredi 24 avril à Dijon devant la presse, à la faveur de la nomination du préfet de Bourgogne Eric Delzant, comme préfet coordonnateur, deux jours plus tôt, par le conseil des ministres.
Les 30 directeurs régionaux ne se sont pas retrouvés devant une feuille blanche : c'était la 4ème fois qu'ils discutaient de la façon de restructurer les équipes régionales. Le diagnostic territorial qui doit être publié ces jours-ci en atteste. Il sert de base à la préfiguration de la réorganisation.
Sur un plan géographique, d'une part, avec comme fil conducteur « l'équiibre des deux territoires, l'un ne devant pas appauvrir l'autre », indique Eric Delzant. Les directions régionales seront-elles réparties entre Dijon - pressentie comme la capitale de la future région - et Besançon, ou seront-elles partagées par compétences entre les deux villes, voire à une échelle territoriale plus petite ? Seule certitude, les préfets départementaux sont maintenus (au nombre de 8 en Bourgogne-Franche-Comté) ; rien n'est moins sûr pour les sous-préfets dont il fut question un temps de les rayer de la carte territoriale.
Sous l'angle des ressources humaines d'autre part : la réforme devant conduire à des économies de fonctionnement, les effectifs administratifs (près de 3000 fonctionnaires, hors enseignants et personnels de santé) vont être progressivement réduits jusqu'en 2018, par départ ou mutation volontaire. A quelle hauteur ? Eric Delzant qui rencontrera les syndicats de personnels des deux régions le 12 mai prochain, n'a pas donné le moindre indice.
Impossible, selon lui, de tirer des plans sur la comète, tant que la réorganisation des services n'est pas établie, ce qui sera fait fin juin.
- En Bourgogne, la Caisse des dépôts soutient l'unité de maintenance ferroviaire Mecateam.

La création de la plateforme Mecateam, dédiée à la maintenance ferroviaire, à Montceau (Saône-et-Loire), est l'un des projets emblématiques soutenu par la direction régionale Bourgogne de la Caisse des dépôts dont le bilan 2014 a été présenté mardi 21 avril par Xavier Janin, directeur régional par intérim.
La Caisse des dépôts en entrée au capital de 2,96 millions d'€ de la SEM pour la coopération industrielle en Bourgogne (Semcib), porteuse du projet. Avec 450 000 €, elle est le second actionnaire après la communauté urbaine Creusot-Montceau, qui apporte en nature le foncier valorisé à 1,02 million d'€. En plus de revaloriser une friche industrielle, celle des anciennes houillères des Chavannes, cette plateforme vise à développer une activité de rénovation et maintenance d'engins sur rail, en collaboration avec une grappe d'entreprises, nationales et locales.
- BTP : liquidation de l'Entreprise Dijonnaise.
Reprise en juin 2014 par le groupe de terrassement et de gros oeuvre Pierre Verny (TTTV) dans le Territoire de Belfort, et mise en redressement judiciaire à la fin de la même année, l'Entreprise dijonnaise a été liquidée vendredi 24 avril par le tribunal de commerce de Dijon. Entreprise historique du BTP à Dijon, elle employait encore 80 personnes. Un plan de départ volontaire de 60 personnes avait eu lieu au moment de la reprise par Pierre Verny et Vincent Tirreloy à la barre du tribunal, de cette société qui était alors dirigée par Bernard Gnecchi, le petit-fils du fondateur.
- La Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté percute auprès des entreprises.

Les résultats 2014 de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté et de l’Ain (160 000 sociétaires) démontrent un fort engagement auprès des entreprises. L’établissement financier mutualiste revendique 83 000 entreprises clientes au sens large : PME, grands comptes, professions libérales, artisans, agriculteurs…, soit une sur deux dans les neuf départements qu’elle couvre.
« Nous en avons séduit, l’an dernier, 6500 nouvelles », se félicite Bruno Duchesne, le directeur général. Sur un total de 2 milliards d’€ de crédits accordés, 880 millions leur ont été distribués. « Nous sommes par ailleurs le premier financeur régional de la création d’entreprise », assure Michel Grass, le président.
Cet engagement a son revers de la médaille, avec un coût du risque (provisions pour sinistres) qui frise les 42 millions d’€. Le produit net bancaire (chiffre d’affaires) s’établit au final à 359 millions d’€, en hausse de 4%, et dégage un bénéfice de 68,8 millions (+10%). « Nous pouvons nous le permettre en raison d’un ratio de solvabilité de 21,1%, le meilleur de notre réseau et l’un des plus performants de la profession », assure le directeur général.
A noter aussi une forte politique d’embauche, avec le recrutement de 200 nouveaux collaborateurs, un investissement de 100 millions d’€ sur 10 ans pour rénover ses quelque 200 agences, dont 9 centres d’affaires et 2 pôles grands comptes.
(*) Les autres trophées de la CGPME Côte-d'Or : stratégie d'entreprise à Silfeo Genie Climatique à Dijon, qui a fusionné le 1er mars dernier, Cepima et Packair, pour proposer une offre globale de maintenance, conception, construction et rénovation des équipements thermiques ; Made in Côte-d'Or à Salaisons Dijonnaises, également à Dijon, pour sa marque Maistre Antoine ; le développement commercial à la métallerie Boudier à Chenôve pour sa double stratégie, régionale pour l’activité bâtiment et internationale pour la fabrication de matériels de cuisson ; le trophée de la combativité pour la fonderie aluminium de Montigny-sur-Aube qui allie la fonderie traditionnelle et les nouvelles technologies (polystyrène, imprimante 3D,… ) ; le trophée de l'innovation à Debeaux à Quétigny, pour sa stratégie de brevets, enfin le prix spécial de l’engagement et du process environnemental à Bourgogne Recyclage, pour la mise au point d'un combustible à base de déchets.