Image de synthèse de l'unité de maintenance et sa double halle. (Babylone Avenue)
Image de synthèse de l'unité de maintenance et sa double halle. (Babylone Avenue)

FERROVIAIRE. Une grappe ou cluster (*) de 59 PME et TPE, majoritairement bourguignonnes, mise sur le développement de la filière ferroviaire. Baptisé Mecateamcluster, elle mutualise leurs compétences pour offrir une réponse industrielle à la maintenance, la rénovation, voire à terme la construction, d’engins mobiles de travaux sur voies ferrées. Tous les grands donneurs d’ordres croient en ce projet qui pourra s’étendre à terme aux engins de travaux publics et de la construction d’infrastructures. Une plate-forme collaborative est en cours d’aménagement et sera, à l’appui d’un investissement de 25 millions d’€, opérationnelle début 2015.

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Un signe ne trompe pas (**). La convention d’affaires de Mecateamcluster du jeudi 26 septembre dernier a refusé du monde. Pas moins de 342 rendez-vous d’affaires de 20 minutes chacun, sur 470 demandés, ont mis en présence 49 preneurs d’ordres et 29 donneurs d’ordres, presque tous membres de cette grappe d’entreprises dédiée à la rénovation, à la maintenance et à la construction d’engins mobiles principalement ferroviaires.

Parmi ces derniers figuraient tous les grands constructeurs et régénérateurs de voies ferrées de l’hexagone, au premier rang desquels :

- SNCF Infra. « Le marché de ces fournisseurs est très éclaté et manque de synergie, aussi est-ce un véritable casse-tête pour nous d’avoir une vision claire des différentes compétences dont nous avons besoin. Mecateamcluster nous offre une réponse claire car c'est un accélérateur de contacts de nature à susciter un courant d’affaires », explique Philippe Achour, responsable département des marchés. 

« En mutualisant tous les métiers que nous recherchons, Mecateamcluster apporte une réponse globale et précieuse pour éviter les empilages de marges d’une multitude de prestataires. L’offre de formation est aussi judicieuse pour combler, avec l’évolution technologique, les déficits que nous pouvons éprouver », souligne de son côté Patrice Hautbois, responsable du département engins et outillages (1250 engins mobiles).

- Eiffage Rail (60 millions d’€ de chiffre d’affaires, 200 collaborateurs). « Je n’ai aucun dépôt de maintenance embranché et dès que la plate-forme sera opérationnelle, je lui confierai mes engins. En outre, membre de Mecateamcluster, nous allons entrer dans l’une des structures d’exploitation », assure Jean-Luc Trottin, le directeur, originaire de Migennes, dans l’Yonne.

- Eurovia Vinci (400 millions d’€ de chiffre d’affaires, dans le ferroviaire, 2000 salariés, 290 engins). « Adhérent dès l’origine, je confierai bien évidemment à la plate-forme mes besoins en rénovation et maintenance d’engins, mais j’attends le meilleur coût et la meilleure qualité », argumente Fabrice Blanc, directeur matériel, délégué aux travaux ferroviaires.

- TSO (groupe NGE), 220 millions d’€ de chiffre d’affaires, 800 salariés, 300 engins. « Je suis plus qu’intéressé par ce point d’ancrage central car je fais déjà travailler des entreprises rattachées au cluster », confie Jean-Paul Bouvot, conseiller de la présidence.

La plate-forme intègre 12 km de voies ferrées et est embranchée sur le réseau national.
La plate-forme intègre 12 km de voies ferrées et est embranchée sur le réseau national.

Un engagement public fort

Cette réussite commune, encore à confirmer, ne doit rien au hasard. Didier Stainmesse aime à rappeler une anecdote : « Avec Jean-Claude Lagrange, président de la Communauté Urbaine Le Creusot Montceau, nous nous sommes souvent levés tôt pour attraper le TGV en gare de Montchanin et monter à Paris convaincre de la viabilité de notre projet ». De fait, collectivités territoriales, entreprises adhérentes et l’agence de développement économique Creusot-Montceau Développement (CMD) se sont mobilisées et ont mobilisé.

La plate-forme des Chavannes, l’ancien pôle logistique ferroviaire et fluvial des Houillères (6,7 hectares, 12 km de voies ferrées), engrange une enveloppe financière de 7 millions d’€, portée par la communauté Creusot-Montceau et cofinancés par le conseil régional de Bourgogne et l’Union Européenne (fonds FEDER) pour réaliser les premiers travaux d’aménagement.

Peuvent s’ajouter jusqu’à 6,8 millions au titre des Investissements d’Avenir, puisque le dossier y est éligible. Une fois opérationnelle, la plate-forme ferroviaire sera gérée au niveau du foncier par une société d’économie mixte à créer. Son exploitation reviendra à différentes SAS, organisées par type d’activité et locataires des différents bâtiments suivant leur besoin.

 (**) Une grappe d’entreprises ou cluster est un réseau constitué majoritairement de PME et TPE, travaillant dans le même domaine de production et appartenant souvent à une même filière. Elles se mobilisent autour d’une stratégie commune et la mise en place de services et d’actions (Source DATAR).

(*) Autre signe révélateur : le lendemain de cette réunion, le Syndicat des entrepreneurs de travaux de voies ferrées (SETVF) a réuni son conseil d’administration à Montceau.

342 rendez-vous d'affaires ont mobilisé, jeudi 26 septembre, 59 entreprises de Mecateamcluster et 29 grands donneurs d'ordres ferroviaires.
342 rendez-vous d'affaires ont mobilisé, jeudi 26 septembre, 59 entreprises de Mecateamcluster et 29 grands donneurs d'ordres ferroviaires.

• Chiffres clés

- 2,5 milliards d’€ de budget annuel pour la rénovation du réseau ferrés national.

- 66 adhérents constituent à ce jour le Mecateamcluster.

- 15 millions d’€ est le volume d’activité espéré par le cluster sur un marché annuel de 120 millions d’€ dédiés à la rénovation et maintenance des engins ferroviaires.

- 150 créations d’emplois directs.

• Des formations colorées ferroviaires

Outre les nombreux savoir-faire en ingénierie ou réalisation industrielle qui seront proposés aux constructeurs de voies ferrées dans le cadre de Mecateamcluster, l’autre atout de cette grappe d’entreprises tient à son offre de formation. Depuis la rentrée scolaire 2012, quatre cursus en formation initiale bénéficient d’une coloration ferroviaire et la première promotion de 32 élèves, baptisée Eiffel, a été parrainée par Xavier Ouin, directeur de la production industrielle chez SNCF Infra.

- Le bac pro maintenance des équipements industriels  ainsi que la mention complémentaire maintenance des installations oléohydrauliques et pneumatiques (lycée Théodore Monod de Blanzy).

- Le BTS électronique (lycée Henri Parriat de Montceau).

- La licence professionnelle mécatronique (IUT du Creusot).

La formation continue n’a pas non plus été oubliée. Depuis mars 2013, le centre de gestion des techniques d’ingénierie et de formation (GTIF) propose directement sur le site des Chavannes, stages et sessions de perfectionnement aux différents métiers du ferroviaire.

Le futur pôle tertiaire de Mecateamcluster. (Babylone Avenue)
Le futur pôle tertiaire de Mecateamcluster. (Babylone Avenue)

• Une architecture industrielle signée Babylone Avenue

Le cabinet d’architecture lyonnais Babylone Avenue signe la conception des trois futurs bâtiments de la plate-forme des Chavannes. « Nous avons voulu parfaitement les intégrer à ce site paysager et rappeler tout à la fois l’univers des trains et celui de la mine », explique Guillaume Grange, architecte associé chez Babylone Avenue. L’unité de maintenance (6 000 m2) et ses deux halles raccordées accueilleront quatre lignes de voies ferrées et quatre ponts roulants de 20 tonnes chacun.

Le maître d’œuvre a parfaitement joué avec le terrain et la lumière naturelle, tout comme pour l’atelier de peinture (300 mètres de long, 15 mètres de haut comme de large), à la toiture légèrement penchée, ou les joints de dilatation qui prennent l’apparence de failles de lumière de 4 mètres de large. Le pôle tertiaire (1200 m2) évoque un train en circulation avec des façades asymétriques trouées de larges fenêtres, une peau en métal lisse satiné et un soubassement en verre. Les travaux estimés à 15 millions d’€ devraient démarrer au deuxième semestre 2014.

Didier Stainmesse au centre, entouré de Jean-Claude Lagrange (à gauche) et de Jean-Luc Trottin d'Eiffage Rail.
Didier Stainmesse au centre, entouré de Jean-Claude Lagrange (à gauche) et de Jean-Luc Trottin d'Eiffage Rail.

• Qui est Didier Stainmesse ?

Né il y a 52 ans à Montceau-les-Mines d’une famille de mineurs, Didier Stainmesse, président de Mecateamcluster, aime plus que tout et sa ville et sa région. Au point d’y être resté et d’y avoir fait sa place au soleil.

Ce lève très tôt, accro à la course à pied et au poussage de fonte pour garder la forme, est actionnaire et dirige la société Novium - ex-Hydro3m -, à Saint-Vallier (35 personnes, 6,5 millions d’€ de chiffre d’affaires). L’entreprise est filiale du groupe Inicia que préside Patrice Chagnaud (6 sociétés, 185 salariés, 25 millions d’€ d’activité).

Autres crédits photos : MecateamCluster et Traces Ecrites

2 commentaire(s) pour cet article
  1. ZUCKERMAN Alexdit :

    Bravo à tous, nous sommes fiers d'avoir rejoint le cluster cette année! Ne sous-estimez pas le grand potentiel EXPORT de la branche qui ne constitue pas exclusivement un marché de proximité

  2. BELLINI Martinedit :

    Bonjour, Je vous félicite pour tout le travail réalisé ainsi que les résultats obtenus à ce jour. Je vous souhaite une immense réussite. Toujours avec vous en pensée. Très chaleureusement, Martine BELLINI (ex Proviseur du Lycée T.MONOD)

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