ECO)BREF.  Nouveaux déboires juridiques pour le projet de la scierie Erscia. Le technicentre SNCF de Romilly-sur-Seine change de métier. Reprise de la société Lithias par une entreprise de gros oeuvre du Maine-et-Loire. Une filière fabrication additive émerge dans l'Est. Le berceau historique de Dim perd plus de 150 emplois.

 

- Nouveaux déboires juridiques pour le projet de la scierie Erscia.

 

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Depuis 4 ans, pro (à gauche ©AAG) et anti (©MAB) s'opposent sur la scierie Erscia. Pour l'heure, les opposants ont l'avantage.

 

Le tribunal administratif de Dijon a rendu le 14 avril son verdict sur les deux derniers recours déposés  par l'association Loire Vivante et les collectifs locaux Decapivec et de Marcilly, opposés à l'implantation de la scierie Erscia, dans une forêt et une zone naturelle sensible, à Sardy-les-Epiry (Nièvre). Les juges confirment la jurisprudence, à savoir que la création d’emplois ne peut être assimilée à un "intérêt public majeur" qui seul, peut justifier une dérogation à la loi.

D'une part, le tribunal annule la dérogation préfectorale concernant la destruction d’espèces protégées accordée à la société d’économie mixte Nièvre Aménagement. D'autre part, il annule l'autorisation d'une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), en raison de ses doutes sur la viabilité de l'approvisionnement en bois et en eau.

 

Les deux premiers jugements du tribunal administratif de Dijon qui a rejeté l'an dernier, le droit à défricher la zone ainsi que le dossier de la loi sur l’eau, sont aujourd'hui devant la cour d’appel de Lyon, à l'initiative de la SA Wood et Energy, le maître d'ouvrage. En 2010, cette société luxembourgeoise avait déposé un projet d'une scierie d’une capacité annuelle de 300 000 m3, jumelée à une unité de cogénération par combustion de bois d’une puissance thermique de 54 mégawatts et une usine de pellets, qui se voulait la réplique du complexe qu'Industrie du Bois Vielsam & Cie (IBV) - une filiale de Wood et Energy -  exploite en Belgique. Relire ici de Traces Ecrites News.

 

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- Le technicentre SNCF de Romilly-sur-Seine va être profondément transformé d’ici à 2019.

 

Le Technicentre industriel de Romilly-sur-Seine (Aube) va complètement changer de vocation, a annoncé le président de la SNCF, Guillaume Pepy, en visite à Troyes le 16 avril 2015. L’activité de rénovation et de transformation d’anciennes rames TGV va en effet cesser en raison de l’achat par la SNCF de 95 rames neuves, des TGV Duplex nouvelle génération.

En lieu et place de cette activité qui occupe deux tiers des 530 cheminots présents sur le site, l’entreprise publique va, d’une part, construire ce qu’elle appelle un « centre d’excellence » pour la réparation de pièces électro-mécaniques et, d’autre part, créer un centre de déconstruction et de recyclage de matériels ferroviaires anciens.

 

La SNCF devrait investir 25 millions d’€ dans son futur centre d’excellence. Celui-ci serait a priori construit hors les murs et emploierait quelque 200 cheminots. Le centre de recyclage prendrait place dans l’enceinte actuelle, où il créerait entre 50 et 100 emplois, peut-être sous statut privé.

La SNCF promet d’accompagner la création d’environ 150 emplois dans le bassin d’emploi par l’intermédiaire de sa filiale SNCF Développement. Pour la CGT comme pour le maire de Romilly-sur-Seine, le compte n’y est pas. Ce dernier veut pousser le « curseur de l’emploi » à 700.

Véritable institution dans la deuxième ville auboise, les ateliers SNCF ont fait vivre jusqu’à 1 900 salariés après la Libération.

 

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©Traces Ecrites.

 

- Lithias reprise par une entreprise de gros oeuvre du Maine-et-Loire.

 

Sculpteur sur pierre grâce à un robot aux technologies numériques, Lithias à Mâcon (Saône-et-Loire) est reprise par l'entreprise de gros oeuvre et tailleur de Pierre Bonnel, implantée à Champigné (Maine-et-Loire).

Ghislain Moret de Rocheprise trouve là matière à la poursuite de l'activité qu'il a créée en 2010, mise en redressement judiciaire en janvier dernier et liquidée le 14 avril. « Je suis enthousiaste et fier que ce rapprochement ait pu se concrétiser. Lithias a désormais les moyens de ses ambitions. L’entreprise Bonnel vient de signer avec un important consortium de Recherche et Développement autour de la thématique de la construction éco-responsable en pierre naturelle isolée », signale le fondateur dans un communiqué. 

Fort d'un chiffre d'affaires de 13,5 millions d'€ et un effectif de 100 salariés, Bonnel est un des principaux acteurs de l’axe Nantes-Paris pour la réhabilitation de monuments historiques et la maçonnerie gros-œuvre.

 

- Une filière fabrication additive émerge dans l'Est.

 

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BeAM investit le champ de l'impression 3D depuis sa création il y a deux ans en essaimage d’un Critt (centre régional d'innnovation et de transfert de technologie) de Strasbourg. ©BeAM.

 

Deux Alsaciens et un franc-comtois participent au projet Nenufar pour Nouveaux Emplois, Nouvelles Utilisations de la Fabrication Additive pour la Réparation, co-labellisé par le pôle de compétitivité Véhicule du Futur et porté par la société APS (revêtements de haute technologie), installée dans la région parisienne.

Il s'agit de mettre au point un procédé de dépôt de métal direct pour réparer des pièces de fonderie à très forte valeur ajoutée, en diminuant les rebuts de 80%.

 

Constructeur de machines d'impression 3D par dépôt de poudres métalliques, l'Alsacien BeAM coordonnera la conception d'une nouvelle buse d'impression. Le centre de transfert de technologie Irepa Laser - lui aussi alsacien - y apportera ses compétences en matière de traitement de matériaux par laser. Avec son unité de recherche Irtems-Lerps, l'Université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) travaillera, quant à elle, sur le tamisage des poudres.

Le projet de 4,42 millions d'€ est financé pour moitié par le Fonds Unique Interministériel (FUI 19) avec les conseils régionaux d'Alsace et de Franche-Comté ainsi que l'EuroMétropole de Strasbourg.

 

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- L'essentiel du plan de restructuration de Dim concerne le berceau historique d'Autun.

Le fabricant de sous-vêtements Dim confirme la suppression de 174 emplois à Autun (Saône-et-Loire), le berceau historique de la marque. Selon François Riston, directeur général de Dim Sas et de Hanes Brands Europe de l’Ouest (la maison-mère américaine qui a racheté DBApparel il y a 6 mois) interrogé par Le Journal de Saône-et-Loire, les fonctions support sont les plus impactées. La production et la recherche et développement du collant ne sont pas concernés et le centre de préparation de commandes va, au contraire, embaucher 21 personnes, au détriment d'autres en France qui doivent fermer.

La première réunion de négociations sur le plan de restructuration (en partie par des départs à la retraite et des départs volontaires) est prévue ce mardi 21 avril 2015 avec les organisations syndicales.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Christiane Perruchotdit :

    Précisions apportées par LVNAC – DECAVIPEC – Collectif de Marcilly : « L'annulation ICPE porte essentiellement sur l'absence de plan de financement de la part d'ERSCIA et également sur l'absence d'étude d'impact sur l'approvisionnement et les rejets des eaux de process. L'approvisionnement en bois, évoqué dans un rapport du CGAAER de 2011 (ministère de l'agriculture et de la forêt), n'a pas été retenu par les juges du tribunal administratif. » Précision de la rédaction : C'est effectivement est des éléments retenus par dans le jugement du tribunal administratif du 14 avril 2015. Au chapitre des capacités techniques et financières, il précise en effet dans son article 10 : « Considérant que la SASU Erscia France dispose d'un capital d'apport limité à 100 000 € dont 50 000 sont déposés sur un compte bancaire, alors que le coût total de l'investissement a été évalué à 154,62 millions d'€, le coût des dépenses relatives à la protection de l'environnement à 11,33 millions et la mise en sécurité du site à 8,37 millions d'€ ; que, si le dossier de présentation du projet présente le détail du plan financier de l'opération par postes de dépenses relatives à l'investissement, il s'abstient d'exposer les recettes qui permettront de financer ces dépenses ; qu'aucune comptabilité analytique n'a été versée au dossier pour établir la viabilité du projet litigieux, avec une durée d'amortissement prévisionnelle. »

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