
PATRIMOINE. La jeune entreprise de Mâcon (Saône-et-Loire), spécialisée dans la duplication et la création d’œuvres d’art, met les bouchées doubles depuis cette rentrée de septembre : augmentation de capital, développement à l'international, recrutements…
A la tête de Lithias, on trouve un passionné et un humaniste. Car le robot de sculpture mis au point par Ghislain Moret de Rocheprise n’élude pas la patte de l’artiste, imposant pour toute réalisation une finition manuelle.
Mais avec un gain de temps de un à six. Explications.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Ghislain Moret de Rocheprise, fondateur de Lithias à Mâcon (Saône-et-Loire), rentre à peine de Chine où il exposait son savoir-faire sur un salon du design. « On a eu un accueil extraordinaire, car notre technique de création et de duplication d’œuvres d’art intéresse dans ce pays de culture millénaire », explique le dirigeant.
Et il a de quoi suprendre avec son robot de sculpture conçu et mis au point durant de longs mois au sein du centre de recherche rattaché à l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers de Cluny.
Grâce sa technologie embarquée, offrant un travail d’une précision remarquable, il permet de dupliquer des œuvres d’art, voire d’en créer de toutes pièces, à partir d’un modèle ou de plans scannés en 3D
« L’intérêt tient à la répétabilité à l’infini et au gain de temps procuré », assure Ghislain Moret de Rocheprise. Pour preuve, il montre un chapiteau corinthien qu’un sculpteur mettrait un mois et demi à réaliser. Avec Lithias, en une semaine, l’œuvre est achevée et prête à être livrée.
Mais attention, la main du sculpteur reste indispensable pour la finition. Lui seul peut interpréter l’oeuvre, lui donner ce jeu de lumière fait de contrastes entre ombre et lumière.

De multiples débouchés
Les marchés sont nombreux : refaire des œuvres disparues ou dispersées dans les musées du monde entier, les dupliquer comme souvenirs, réaliser des revêtements des façades gravés ou décorés à partir de modèles choisis.
« Nous avons une commande de 32 chapiteaux en marbre rouge des Pyrénées exposés dans un musée américain, pour un club Rotary et nous venons de faire, toujours en marbre rouge, un trophée représentant la flamme de la Statue de la Liberté », indique le sculpteur numérique.
Lithias a aussi scanné en 3D les 39 pleurants, petits personnage en albâtre qui entourent les tombeaux des Ducs de Bourgogne au Musée des Beaux Arts de Dijon, à des fins muséographiques : ils seront projetés sur écran pour que les visiteurs puissent les admirer sous toutes les coutures, tant les détails sont intéressants.
Primée pour l’originalité de sa démarche dans de nombreux pays, l’entreprise prépare son avenir. Une levée de fonds de 1,2 million d’€ vient d’être bouclée, avec l’appui du conseil régional de Bourgogne et de Bpifrance.
L’entreprise, qui escompte atteindre à terme les 2 à 3 millions d’€ de chiffre d’affaires, recrute. De six début août, l’effectif est aujourd’hui de huit personnes et ambitionne à l’avenir gonfler à 30 salariés.
« Nous recherchons régulièrement des commerciaux, des webmasters, des graphistes et, bien évidemment, des sculpteurs », précise le dirigeant.

Qui est Ghislain Moret de Rocheprise ?
Après l’obtention d’un BTS au lycée Saint-Joseph de Dijon, Ghislain Moret de Rocheprise (40 ans) travaille deux ans (1998-1999) au sein d’un bureau d’études du CNRS. Il crée ensuite une start-up spécialisée dans la sécurisation des paiements bancaires sur Internet.
Il l’arrête en 2002 et se fait recruter quelque temps plus tard comme responsable technique par Nicéphore Cité, pôle de développement, de soutien et d'accompagnement de la filière image et son en Bourgogne implanté à Chalon-sur-Saône.
Après trois années de collaboration, il intègre l’entreprise chalonnaise Dynamic 3D, spécialiste de la mesure sans contact, avant de fonder Lithias.
Crédit photos : Traces Ecrites
Félicitations Monsieur pour cette lumineuse invention. De plus développée dans notre belle Bourgogne. Je vous souhaite le meilleur développement commercial possible . Xavier Charvet