ECO)BREF. Nicot Meunerie peaufine sa réactivité et innove en Saône-et-Loire et dans le Jura. Vulli envisage un nouvelle usine de fabrication de Sophie La Girafe dans les Vosges. Eolane ferme son usine de cartes électroniques dans l’Aube. La Pierre de Bourgogne en quête d’une identité géographique (IG) pour cet été. Dijon Développement double ses accueils d'entreprises.
- Nicot Meunerie mise à fond sur la proximité, le service et lance deux nouvelles farines.
Face à la concentration des acteurs dans l’agroalimentaire, certaines entreprises jouent la carte de la proximité et de la réactivité. Et notamment dans la meunerie. A l’instar de Moulins Dumée, dans l’Yonne, Nicot Meunerie, en Saône-et-Loire, affiche une stratégie qui marie indépendance, proximité et innovation.
« Je suis la cinquième génération à diriger notre entreprise familiale, fondée en 1872 à Chagny, là même où existe un moulin depuis le 15ème siècle », indique Jean-Philippe Nicot, à l'occasion d'une journée professionnelle, le 8 juin dernier, sur son site de Chagny.
A la tête de trois autres moulins, en Savoie, Isère et un dernier à Parcey, dans le Jura, le dirigeant multiplie les investissements pour satisfaire une clientèle de 1.500 artisans boulangers, dont la moitié sont exclusifs, sachant qu’il préside depuis quatre ans Banette, un groupement de meuniers co-fondé par son aïeul Joseph Nicot et adhére au GIE Culture Raisonnée et Contrôlée (CRC).

L’entreprise - plus de 70 millions d’€ de chiffre d’affaires et près de 150 millions au niveau du groupe avec Philicot (nourriture animale) - injecte ainsi tous les deux ans de 500 000 à près d’un million d’€ dans ses outils industriels. En 2014, elle est ainsi passée de l’ensachage de 50 kg à 25 kg.
« Nous améliorons par une meilleure productivité notre réactivité afin de réduire les délais de livraison, avec pour objectif d’atteindre le J+1 et de ne pas dépasser le J+2 », précise Jean-Philippe Nicot.
Le service n’est pas non plus oublié, grâce aux nouvelles technologies et la possibilité, par exemple, de commander ses farines directement d’un smartphone.
Côté innovation, le meunier vient de sortir une farine au blé dur et une autre pour faire des pains de riz, sachant que cette céréale ne contient pas de gluten, source d’intolérance chez de nombreux consommateurs de pain classique.

- La girafe préférée des bébés bientôt fabriquée dans les Vosges.
Le jouet « Sophie la girafe » pourrait être bientôt fabriqué à Saint-Nabord (Vosges). Le président du groupe Vulli, Alain Thirion, a confié à nos confrères de France Bleu sud Lorraine son souhait d’implanter dans les prochains mois un site de production dans les Vosges. D’origine vosgienne, le dirigeant viserait une plus grande automatisation des procédés de fabrication du jouet : celui-ci nécessite actuellement 14 opérations manuelles sur le site de Rumilly (Haute-Savoie).
Sollicité par Traces Ecrites News, le groupe familial a partiellement confirmé ce projet, précisant que « pour le moment [il avait] seulement une équipe projet qui travaille sur cette nouvelle usine », qu’il est « encore trop tôt pour pouvoir se prononcer sur ce projet, à ce stade de développement ».
À ce jour, précise encore la direction de la communication, aucune date d’ouverture définitive ne peut être avancée.
50 millions d’exemplaires du jouet en latex naturel s’écoulent chaque année partout dans le monde. Créé il y a 55 ans, Sophie la Girafe pèse aujourd’hui 60% du chiffres d’affaire annuel (29 millions d’€) de l’entreprise familiale qui emploie une centaine de personnes.
- Le fabricant de cartes électroniques Eolane ferme son site dans l’Aube.
En juillet prochain, c’en sera fini d’Eolane, qui ferme son site de Sainte-Savine près de Troyes. Une décision annoncée en janvier dernier aux 34 salariés et justifiée par la direction par les pertes financières du site aubois. L’autre usine du leader français de l’électronique professionnelle, à Epierre en Savoie, est pour sa part mise en vente.
A Sainte-Savine sont fabriquées les cartes et systèmes électroniques conçus par le service R&D installé aux Ulis, dans l’Essonne, lui aussi concerné par la fermeture. Si Eolane était propriétaire du site aubois depuis 2009, celui-ci existe en fait depuis 1972 et a connu plusieurs changements d’enseignes : CIT-Alcatel puis Tekelec et enfin Martec.
- La Pierre de Bourgogne en quête d’un identité géographique (IG).

L’association Pierre de Bourgogne a fêté son 20ème anniversaire le 10 juin à Dijon. Vingt années au cours desquelles la filière de la pierre calcaire (500 salariés) s’est employée à préserver les parts de marché de ce matériau de construction et de décoration que l’on nomme souvent pierre de Comblanchien, du nom des carrières de la Côte de Nuits, en Côte-d’Or, mais dont le gisement s’étend jusque dans l’Yonne, la Saône-et-Loire et la Nièvre.
Pour préserver ses positions - 3ème avec 16,3% des parts de marché de la pierre calcaire après Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Languedoc Roussillon -, la pierre de Bourgogne part à la conquête d’une identité géographique (IG), un dossier qui devrait aboutir cet été.
Cette protection qui garantit une extraction et une transformation en Bourgogne vise à contrecarrer la concurrence étrangère (Croatie, Espagne et Portugal principalement) et la contrefaçon.
Après les espaces publics du tramway de Dijon qui a fédéré trois fournisseurs - SETP, Rocamat et Sogepierre -, la fondation Louis Vuitton de Franck Gehry fait partie des plus belles références de la filière. Les soubassements du bâtiment de l’architecte et les dallages des terrasses ont été transformés dans les usines de Corgoloin (Côte-d’Or) et de Ravières (Yonne) de Rocamat.
- Dijon Développement double ses accueils d'entreprises.
Peut-on y déceler un signe de reprise ? Dijon Développement a contribué à faire aboutir 45 projets d’entreprises en 2015, presque le double de l’année précédente. Un tiers (14) concerne même des créations.
En termes d’emplois, l’agence de développement économique de l’agglomération dijonnaise revendique avoir favorisé la création de 248 emplois, pour 40% dans l’industrie. A comparer avec les 208 emplois supprimés la même année dans l’agglomération.
Pour y parvenir, l’association s’appuie sur l’Ardie, l’agence régionale de développement, sur le réseau Geolink Expansion et sur des actions de prospection dans les salons nationaux et internationaux.
Un travail de longue haleine, « entre 18 et 24 mois pour faire aboutir un projet », a indiqué François André Allaert, son président, lors de l’assemblée générale le 9 juin dernier.
Relire à ce sujet l’article de Traces Ecrites News, ici.