
TRANSPORTS EN COMMUN. Après deux ans de travaux et près de 400 millions d'€ d'investissement, Dijon inaugure ce samedi 8 décembre 2012 sa seconde ligne de tramway, orientée nord-sud.
La capitale de la Bourgogne rejoint le cercle des villes moyennes qui ont opté pour ce mode de transport écologique en site propre.
Il s'agit aussi d'un retour aux sources des transports en commun, le tramway dijonnais ayant circulé jusqu'en 1961.
Il est exploité par Kéolis dont la délégation de service public a été renouvelée jusqu'en 2017.
Ce week-end, il sera libre d'accès comme ce fut le cas pour la mise en service de la 1ère ligne, le 1er septembre dernier. Une rame circulera toutes les 15 mn, au lieu des 5 habituelles, en raison d'une grève des conducteurs qui dénoncent «de mauvaises conditions de travail».
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D'une longueur de 20 km, les deux lignes relient en 35 stations, du nord au sud et de l'est à la gare, les principaux équipements publics (CHU, palais des congrès, piscine olympique), zones commerciales et d'activités (Quétigny, Mazen Sully, Chenôve, Toison d'Or Valmy) et s'insère dans les quartiers de la politique de la ville (Grésilles, Chenôve).
Pas de desserte de l'ouest (Talant, Fontaine d'Ouche) où le relief a été jugé trop accidenté mais qui pourrait à terme bénéficier d'un bus à haut niveau de service.
Inaugurée ce samedi 8 décembre, la seconde ligne d'une longueur de 12 km permettra de traverser l'agglomération du nord au sud en 35 mn.
«Les deux lignes de tramway desservent dans un rayon de 500 mètres autour des stations 76 000 habitants, 44 000 emplois et 38 000 étudiants», explique Le Grand Dijon, maître d'ouvrage.
D'un coût de 398,9 millions d’€ (valeur novembre 2008), le projet a été financé par emprunt, à hauteur de 288 millions d'€ par la Banque européenne d'investissement et la Caisse des dépôts et consignations, et par des subventions de l'État (47 millions d'€), la Région Bourgogne (40 millions), le département de la Côte-d'Or (20 millions) et le fonds européen de développement régional (Feder pour 5 millions).

Objectif : 90 000 voyageurs par jour
Le remboursement de l'emprunt et le coût de fonctionnement du réseau sont notamment financés par l'augmentation de la taxe de versement transport, porté en 2008, à 1,8 % de la masse salariale des entreprises.
Deux particularités distinguent le projet. Le matériel roulant a fait l'objet d'un appel d'offres commun avec l'agglomération de Brest. La commande remportée par Alstom Transport, a porté sur 53 rames dont 33 pour Dijon. «Une économie de plus de 9 millions d'€», selon le maître d'ouvrage.
L'infrastructure électrique a fait l'objet d'un contrat de partenariat public-privé (PPP) avec Inéo (groupe GDF Suez).
D'un montant de 174 millions d'€, en investissement et fonctionnement, le contrat comprend également la fourniture d'énergie pendant 26 ans, une partie provenant du surplus d'énergie électrique fabriquée par l'usine de traitement des déchets ménagers de l'agglomération.
Kéolis, l'exploitant, table sur 90 000 voyageurs par jour à l'horizon 2013. Depuis la mise en service de la 1ère ligne, tout début septembre, la moyenne s'établit à 36 000.

A lire dans le tram
Dernières nouvelles du tram, par le journaliste-écrivain Michel Huvet, aux éditions C com’culture, 6,80 €. «Bien au-delà de la capitale des Ducs de Bourgogne, tous les gens qui ont un tram dans le coeur se laisseront eux aussi embarquer par cette invitation au voyage littéraire entre réalité et fiction qui, à l’instar du tram, véhicule tant de désirs, de rêves et d’émotions humaines». A lire aussi du même auteur : Dijon voit réapparaître son tram

Une campagne de publicité sur le Grand Est
Vice-président du conseil économique et social de Bourgogne et président de l'association Zig Zag à Nevers les Nivernais, André Fourcade s'interroge sur le bien fondé du message de la campagne de publicité du Grand Dijon (2000 affiches en Bourgogne et jusqu’à Strasbourg, Chalons-en-Champagne, Troyes et Besançon)
«Tous les bourguignons - et donc aussi les nivernais - ont financé à hauteur de 40 millions d'€ le tram de Dijon à travers une subvention versée par le conseil régional de Bourgogne. Faut il maintenant les inviter à aller faire leurs courses à Dijon au détriment du commerce local nivernais ?», écrit André Fourcade.
Les festivités inaugurales : http://www.grand-dijon.fr/