AGROALIMENTAIRE/YONNE. L’entreprise familiale regroupe à Gron, près de Sens, trois anciens moulins géographiquement mal situés et industriellement vieillissants.
Son nouveau site compte parmi les plus performants de France, par son informatisation, son automatisation, sa capacité de production et sa productivité.
Il peut répondre à des demandes bien spécifiques pour le millier de clients que compte Moulins Dumée : industriels de la panification, mais surtout artisans boulangers et pâtissiers indépendants.
Hervé de Romémont, le président du directoire, et à travers lui toute la famille éponyme de cette minoterie née en 1870, aura mis 12 ans à concrétiser un rêve professionnel et assouvir un besoin important de développement : disposer d’un moulin de dernière génération.
Celui qu’il vient d’inaugurer sur un terrain de 8 hectares dans la zone d’activités de Salcy à Gron, près de Sens (Yonne), satisfait à ses attentes. En amont, le silo de 11.500 tonnes autorise le stockage de blés différents dans 18 cellules indépendantes.
Au stade de la production des farines, le cœur du process est très innovant, car il mélange non seulement jusqu'à 10 variétés de blé, mais aussi des farines pour répondre aux besoins spécifiques d'une clientèle d’environ mille points de vente, principalement des artisans boulangers et pâtissiers indépendants.
« Nous incorporons également nous-mêmes des correcteurs et ingrédients, dont les formulations sont le métier du numéro un national, la société Eurogerm, pour livrer un produit parfaitement fini, au kilogramme près et traçable dans certains cas, comme pour Blédina (groupe Danone), jusqu’à la parcelle de culture », explique le président de Moulins Dumée.
Une capacité accrue de 25%, une productivité de 200%
La ligne de conditionnement intègre un système d’ensachage automatique par 25 kg, avec un rendement de 900 sacs/heure, et se poursuit par une intralogistique de stockage-destockage, via un transstockeur d'un millier de palettes.
La nouvelle installation a par ailleurs poussé les normes de sécurité des 70 collaborateurs au maximum pour éradiquer le moindre grain de poussière égaré, ajoute le dirigeant.

Pareil outil, qui offre 25% de capacité et 200% de productivité supplémentaires, aura coûté 25 millions d’€, soit peu ou prou l’équivalent du chiffre d’affaires (28 millions) du meunier.
Mais il répond à une stratégie précise. « Beaucoup de sites ferment, car la France est un marché stable et à l’international de nombreux de pays se dotent de moulins, aussi, fallait-il se différencier par le sur-mesure et le faire maintenant », indique Hervé de Romémont.
La création du moulin de Gron en remplace trois autres sans grande casse sociale (**) : celui du centre ville de Sens, de Chartres (Eure-et-Loir), ainsi que le Moulin du Batardeau à Auxerre, très mal situé en ville ou dans l’impossibilité de s’agrandir.
Il répond à la volonté d’étoffer une clientèle dans un rayon : Yonne, Île-de-France, Centre et Champagne-Ardenne. « Nous venons de rejoindre le GIE CRC, pour Culture Raisonnée Contrôlée, qui intéresse aussi les industriels à la recherche d’indépendants comme nous, défenseurs de produits à la carte et de plus en plus authentiques », ponctue le meunier.
(*) jusqu’à 10 blés différents.
(**) Elle concerne une dizaine de personnes.

Crédits photos : Moulins Dumée.