ECO)BREF. L’avenir incertain de Vallourec-Drilling à Cosne-sur-Loire. Le tramway de Bâle franchit la frontière. Six mois de sauvegarde en plus pour le fabricant alsacien de machines de munitions Manurhin. Emanation du groupe Kremer, KLS Numérique engrange ses premiers marchés. La PME vosgienne Charpente Houot prend de la hauteur. SMCI transforme l’ancien conservatoire de musique de Besançon en logements de standing. Bpifrance et Caisse d'Épargne de Bourgogne Franche-Comté aux côtés des entreprises à l'international.
- Vallourec-Drilling à Cosne-sur-Loire exclu de la vente à l’américain NOV.

La vente par Vallourec, fabricant de tubes sans soudure, de son activité Produits de forage pour 63 millions de dollars au groupe américain National Oilwell Varco (NOV), exclut Vallourec-Drilling à Cosne-sur-Loire qui emploie 120 personnes.
Vallourec a missionné un cabinet pour trouver un repreneur « dans les deux mois ». Les élus du comité d’entreprise doutent d’une issue favorable, rappelant qu’ils ont comptabilisé 800 heures chômées depuis le début de l’année et qu'ils ont connu trois plans sociaux en 2 ans. cette année, le site a déjà subi une réduction d’effectifs de 84 personnes
Les élus locaux sont mobilisés autour de Perrine Goulet, députée La République en Marche de la Nièvre, pour interpeller Vallourec qui avait pris l’engagement auprès d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie en 2016, de ne pas fermer de site, en contre-partie d’une recapitalisation par l’Etat de 500 millions d’€.
A défaut d'une reprise qu'ils appellent de leurs voeux, les élus demandent à l’Etat « un plan de soutien économique exceptionnel » afin d’assurer la reconversion des salariés, ajoute dans un communiqué le conseiller régional PS Hicham Boujlilat. C.P.
- Le tram de Bâle franchit la frontière.

Après Strasbourg vers Kehl (Allemagne) au printemps, un second tramway s'est fait transfrontalier en Alsace en 2017 : Le tramway suisse de Bâle dessert désormais Saint-Louis, la ville haut-rhinoise limitrophe. Cette prolongation de 3,4 km (2,6 km côté français et 800 mètres côté suisse) a représenté un investissement d'environ 80 millions d’€, dont 48,66 millions en territoire français.
La ligne 3 du tramway bâlois se prolongera en cinq stations, jusqu'à la gare de Saint-Louis où un parking-relais de 740 places ouvrira en avril 2018, afin de favoriser le déplacement en transports en commun vers le cœur de cité suisse.
Le centre-ville de Bâle sera relié en 15 minutes, à un cadencement d'un tram tous les quarts d'heure. Dans un premier temps, cette extension, exploitée par la société bâloise des transports en commun BVB, vise un trafic quotidien de 2.500 passagers. M.N.
- Manurhin a six mois de plus de sauvegarde.

L'équipementier d'armement Manurhin a obtenu le 6 décembre la prolongation pour six mois de sa période de sauvegarde judiciaire, statut sous lequel il a été placé en juin dernier.
Pour la direction de l'entreprise mulhousienne de 190 salariés, le délai « permettra de poursuivre les discussions en cours avec un industriel européen de premier plan du secteur de la défense, en vue d'assurer la pérennité des activités », écrit-elle. Sans donner le nom de ce partenaire.
L'adossement, par une prise de participation majoritaire ou minoritaire, à un poids lourd de la Défense apparaît comme la solution la plus pertinente pour sortir du blocage que l'entreprise explique rencontrer.
L'obstruction, selon elle, de son actionnaire slovaque Delta Defence (34 %) et la difficulté à obtenir les financements bancaires ne permettent pas de concrétiser en chiffre d'affaires un carnet de commandes élevé, autour de 100 millions d’€. Entre 2015 et 2016, le chiffre d'affaires a chuté de moitié pour tomber à 31 millions d’€, pour une perte d'exploitation de 11,6 millions et une perte nette de 16,5 millions.
Manurhin est détenu majoritairement (52 %) par son management depuis le retrait, début 2016, des actionnaires publics Bpifrance et Giat Industries. M.N.
- KLS Numérique prend son envol.

Emanation de Groupe Kremer qui fabrique des accessoires de levage à Guérigny, près de Nevers (Nièvre), et à Dijon, KLS Numérique prend son envol. Laurence Lagoutte, co-dirigeante de Kremer avec son frère Sébastien, vient de créer une société dédiée à une application numérique de gestion des contrôles périodiques des équipements industriels.
Testée sur le site SNCF de Vitry-sur-Seine, dans la région parisienne, cette application vient également d’être installée à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher). Elle a également été vendue à FPT Powertrain Technology à Garchizy (Nièvre) qui fabrique des moteurs pour Fiat et au fabricant de portes sectionnelles Lagoutte et Fils à Guérigny.
Cet assistant personnel baptisé Témis est une alternative au calendrier de contrôle imposé par la loi (en général un tableau Xcell), complexe à gérer lorsque le parc machines est important. Il se présente sous la forme d’une tablette numérique avec un stylet qui permet de lire les puces NFC (ondes courtes) posées sur les machines.
Des courriels alertent l’utilisateur sur les dates de contrôle de maintenance de ses appareils. Les fiches de contrôle et des vidéos sur l’exécution créent une banque d’archives. L’application a été développée par l’entreprise Davi implantée dans les locaux de l’Inkub, à Nevers avec le soutien financier de Bpifrance. C.P.
- La PME vosgienne Charpente Houot prend de la hauteur.

Charpente Houot à Sainte-Marguerite (Vosges) grimpe toujours plus haut dans la construction bois. Cette PME de 45 personnes a été récompensée à trois reprises au concours “Immeubles à vivre bois” de l’ADIVBois (Association pour le développement des immeubles à vivre bois) dans le cadre du groupement d’entreprises Maitre Cube.
En 2015, le charpentier vosgien avait initié une démarche collective qui a réuni 8 entreprises dans une SAS pour, grâce à une taille critique de 550 salariés et 80 millions d’€ de chiffre d’affaires, être apte à répondre à des marchés de plus gros volume.
Charpente Houot (chiffre d’affaires de 11 millions d’€ en 2017, en progression de 23%) participera donc à une construction en bois de 9 étages dans un éco-quartier à Toulouse, un immeuble de 14 étages sur la ZAC Paris Rive-Gauche et à l’édification de la Maison de l’agriculture à Grenoble sur 7 étages. P.B.
- L’ancien conservatoire de musique de Besançon transformé en logements de standing.

C’est à un spécialiste de la restauration des bâtiments anciens que la ville de Besançon a cédé, le 5 décembre dernier, l’ancien conservatoire régional de musique, fermé depuis 2013 avec la construction de l’équipement signé Kengo Kuma sur les berges du Doubs.
Le promoteur bisontin SMCI vient d’obtenir le permis de construire pour implanter une trentaine de logements et quelques bureaux dans les trois étages du bâtiment classé Monument historique.
Sa localisation, place de la Révolution face au musée des Beaux-Arts en rénovation et au marché couvert, a incité le promoteur à réserver le rez-de-chaussée à un bar à vins et un restaurant gastronomique.
Le chantier de ce programme éligible à la défiscalisation Loi Malraux devrait démarrer au printemps 2018 et les premiers logements devraient être livrés à la rentrée 2019. C.P.
- Bpifrance et la Caisse d’Épargne de Bourgogne Franche-Comté appuient les projets internationaux des entreprises.
La banque publique d’investissement et l’établissement financier coopératif régional s’engagent conjointement à épauler les entreprises à l’international avec une palette de solutions adaptés à de nombreuses solutions. A titre d’exemple : l’octroi d’un prêt dit croissance international sur 7 ans, avec un différé de remboursement de 2 ans pour financer du BFR (besoin en fonds de roulement) ou encore l’ouverture d’une filiale de commercialisation à l’étranger.
Un exportateur peut aussi faire financer la ou les commandes de clients étrangers par un “crédit export”, lui permettant d’apporter une offre complète. Autre mesure : la “garantie de projets à l’international”. Dans ce cas, Bpifrance garantit 50% de l’apport d’un exportateur qui par exemple monte une structure à l’étranger.
Existe aussi une foultitude d’assurances (prospection, cautions, change, investissement…) de facture plus classique. Ce qui l’est moins, c’est que les deux banques vont aider au rapprochement d’entreprises entre elles, favorisant pour les Françaises des prises de participations, voire de la croissance externe. Bpifrance et la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté prévoient également d’organiser des missions conjointes d’entreprises clientes communes de leurs réseaux, dans des pays ou avec des partenaires préalablement déterminés. D.H.