INNOVATION/NIÈVRE. Le fabricant de solutions de levage Kremer lance un assistant de mantenance qui simplifie et trace les contrôles des équipements industriels.
Une diversification numérique originale pour ce chaudronnier et mécanicien né il y a 40 ans à Guérigny, près de Nevers, grâce à un partenariat avec un développeur de logiciels, Nivernais lui aussi, la société Davi.

Fabricant d’outillages de levage et de manutention à Guérigny, dans la Nièvre, Groupe Kremer n’aurait certainement pas imaginé un assistant de maintenance s’il n’effectuait lui-même des prestations de contrôle des accessoires de levage chez les industriels.
Les premiers tests de Temis, le nom de baptême de cette application numérique, ont démarré fin mars sur un site de la SNCF dans la région parisienne et les premières réactions sont suffisamment positives pour que la commercialisation puisse être lancée.
Pour des raisons de sécurité, le code du travail impose une vérification périodique des équipements de levage. « En le faisant chez nos clients, nous avons constaté que la tâche est compliquée car en dehors du rythme annuel réglementaire, le matériel doit être contrôlé non seulement lors de son installation, mais à chaque fois qu’il est déplacé dans l’atelier », exposent Sébastien Kremer et sa soeur Laurence Lagoutte, co-gérants de l’entreprise familiale depuis une dizaine d’années et qui rachètent cette année les parts de leur père, le fondateur en 1977.
« Notre idée fut alors d’utiliser un logiciel simple à utiliser, accessible à tous et non connecté à l’Internet qui n’est pas forcément disponible dans tous les recoins d’un atelier. »
Conçue par un développeur nivernais, la société Davi, l’application logicielle utilise la technologie NFC (Near Field Communication ou de courte distance) et a pour support, deux outils très manipulables : une tablette avec écran tactile et un stylet qui scanne les étiquettes électroniques des équipements.

Les données enregistrées sont archivées et un signal d’alerte se déclenche à chaque fois qu’un appareil doit subir un nouveau contrôle. Le responsable de la maintenance peut ajouter photos et même vidéos pour authentifier son contrôle grâce à un petit appareil photo intégré.
« Finies les notes manuscrites et le fichier Excell », s’enthousiasme Laurence Lagoutte qui multiplie conférences et conventions pour faire connaître le nouveau bébé de la maison. « De surcroît la traçabilité est parfaite ! »
L’entreprise qui emploie 36 salariés et réalise un chiffre d’affaire de 4,2 millions d’€ a investi 70.000 € dans ce développement, soutenu par Bpifrance et l’incubateur régional Premice. Les dirigeants envisagent déjà de créer une société à part tant le potentiel est énorme. Sébastien Kremer le mesure bien à l’aulne de l’activité historique créée il y a 40 ans : « un industriel qui lève quelque chose de lourd est un client potentiel ».
Entre 40 kg et…150 tonnes

Dans les ateliers de Guérigny qui s’étendent sur près de 6.000 m2, la chaudronnerie profite des grandes hauteurs des anciennes forges royales. Des postes d’usinage, de découpe et d’assemblage mécanique complètent le façonnage des appareils de levage, destinées à faciliter la manutention de sous-ensembles industriels. « Le petit nombre de sous-traitants locaux induit des tâches très diverses », précise le dirigeant.
Le Groupe Kremer fabrique des portiques de levage, des agrès, des palonniers, des treuils, des élingues etc. et toute autre solution qui peut soulever et transporter entre 40 kg et…150 tonnes. « Nos fabrications se situent entre le crochet de la grue et la charge à lever », résume t-il.
Les fabrications plus complexes, pour par exemple soulever des pièces en cours de fabrication, s’appuient sur un bureau d’études de quatre personnes. De gros industriels comme Arcelor Mital, Areva, General Electric, Alstom font appel à ses compétences. Les groupes locaux de travaux publics ainsi des sous-traitants de l’industrie font également partie de sa clientèle.
Le Groupe Kremer a également une petite implantation à Dijon, issue du rachat en 1993 de la Câblerie et Corderie de Bourgogne. Elle ne compte que cinq salariés mais c’est dans la capitale régionale qu’est implanté le siège social.