ECO)BREF. L'agence économique de Bourgogne Franche-Comté est née. La démission de Philippe Richert de la présidence du conseil régional du Grand Est. David Butet investit près de 4 millions d’€ à Dijon. Après Le Creusot, la reprise de Francéole Dijon. La scierie Germain-Mougenot investit 15 millions d’€ dans les Vosges. Nouvelle usine pour So Fast So Good dans l’Aube.
- Une agence économique à l’échelle de la grande région Bourgogne Franche-Comté.

4,3 millions d'€ de budget et 40 personnes : la nouvelle agence de développement économique de Bourgogne Franche-Comté vient d’être portée, ce vendredi 29 septembre, sur les fonts baptismaux par Marie-Guite Dufay, la présidente du conseil régional, et Arnaud Marthey, conseiller régional délégué aux ruralités et président de cette nouvelle structure.
Car une nouvelle structure, il y a, et déjà dans la forme juridique. Baptisée sobrement Agence Economique Régional (AER), elle prend la forme d’une société publique locale ou SPL. Il s’agit d’une société anonyme à capital intégralement public pouvant nouer des relations contractuelles avec les collectivités territoriales actionnaires en dehors des obligations de mise en concurrence. Le législateur les a créées pour pallier les insuffisances des sociétés d'économie mixte locales (SEML) plus lourdes à gérer.
La région détiendra la majorité du capital, en cours de constitution, et appelle de ses vœux les communautés d’agglomération et les communautés de communes à y participer. « Cela prendra un peu de temps, disons une petite année, car nous voulons fédérer largement », indique Arnaud Marthey. Au niveau de la gouvernance, dix sièges sur quinze reviendront à la région.
Aux côtés de ce conseil d’administration, huit censeurs à voix consultative assisteront aux séances, dont quatre chefs d’entreprise : Philippe Crevoisier (groupe Seb) ; le plasturgiste franc-comtois Eric Maillard (GMI) ; Monique Mathieu, dirigeante d’Imasonic spécialisée dans les transducteurs à ultrasons à Voray-sur-l’Ognon, en Haute-Saône, et le Dijonnais François-André Allaert (groupe CEN).
Les missions ont été aussi revues et mis à part la prospection pour attirer de nouvelles entreprises, l’appui aux filières et la promotion, l’AER assurera de l’ingénierie territoriale pour le compte des intercommunalités en s’appuyant notamment sur six animateurs répartis sur tout le territoire de la grande région. L’AER se substitue aux agences Ardie en Bourgogne et ARD en Franche-Comté. D.H.
• Qui sont-ils ?
Arnaud Marthey, maire de Baumes-les-Dames (Doubs) depuis 2014, commence à être un vieux routier de l’administration municipale puisqu’il a exercé pendant deux mandats auparavant, ceux d’adjoint aux sports et à la culture.
Il complète ce pedigree par un siège de conseiller régional délégué aux nouvelles ruralités et dorénavant, la présidence de l’agence économique Bourgogne Franche-Comté. Agé de 44 ans, il est titulaire d’un DESS de management du secteur public et occupe le poste d’attaché territorial en Haute-Saône.
Martine Abrahamse-Pleux, nommée le 23 août dernier à la direction générale de l’AER, connaît bien le métier du développement économique territorial pour avoir dirigé sept années durant l’agence de Dijon Métropole.
A 57 ans, elle relève ce défi ambitieux avec une belle expérience et de nombreuses réussites. Titulaire d’un troisième cycle en gestion et management, Martine Pleux a été aussi directrice nationale des régions à l’Institut Français de Gestion (IFG).
• Que devient-il ?
Ancien directeur (12 ans et six mois) de l’Ardie Bourgogne, Alexis Gilope a su tout de suite rebondir. Depuis ce début octobre, il occupe le poste de directeur des entreprises, de la compétitivité et des territoires au sein de la CCI Lyon Métropole Saint Etienne - Roanne.
Rhône-Alpes est une région qu’il connaît bien pour être diplômé de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Expatrié 8 années en Asie chez Business France, il maîtrise de nombreuses langues locales.
- Le Lorrain Jean-Luc Bohl assure l’intérim du conseil régional du Grand Est après la démission de Philippe Richert.

Après la démission de Philippe Richert (Les Républicains), le 30 septembre, de la présidence du conseil régional du Grand Est, c'est Jean-Luc Bohl (UDI), 1er vice-président et maire de Montigny-les-Metz (Moselle) qui assure l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau président le 20 octobre prochain. Jean Rottner, le maire de Mulhouse a été désigné par ses pairs pour porter la candidature Les Républicains.
Philippe Richert abandonne la vie politique après 35 ans de mandats électifs et 21 mois de présidence de la nouvelle région Grand Est qui regroupe l’Alsace, la Lorraine et Champagne Ardenne. Il s’était déclaré contre la fusion des régions, mais a t-il rappelé dans son discours d’adieu, samedi 30 septembre à Strasbourg, il avait conduit la liste des Républicains dans le but de « faire barrage au Front National » (Florian Philippot avait recueilli 36% des voix au premier tour des élections régionales de 2015). L’ancien président n’abandonne pas seulement la tête de l'éxécutif, mais aussi son siège de conseiller régional et la présidence de l’Assemblée des Régions de France.
La décision du gouvernement d’amputer les crédits des régions de 450 millions d’€ expliquerait aussi en partie sa décision. Réunis jeudi dernier à Orléans, les présidents des exécutifs régionaux, de gauche comme de droite, s’étaient retirés de la Conférence des territoires qu’avait ouvert le premier ministre, Edouard Philippe.
Mais la raison réelle de sa décision provient de la pression de certains élus alsaciens, notamment les présidents Les Républicains des conseils départementaux du Bas-Rhin, Frédéric Bierry et du Haut-Rhin, Eric Straumann, de quitter le Grand Est pour un retour à une région Alsace dans ses limites d’avant la réforme de 2015. Ce qu’il refusait malgré ses positions antérieures.
Philippe Richert a exercé quasiment tous les mandats électifs : président du conseil général du Bas-Rhin en 1998, sénateur de 2005 à 2010, président du conseil régional d'Alsace (2010-2015) et ministre en charge des collectivités territoriales du gouvernement Fillon entre 2010 et 2012. C.P.
- CDVA Conseils investit près de 4 millions d’€ à Dijon dans la menuiserie d’agencement.

Dirigé par David Butet, le holding spécialisé dans la communication et l’événementiel CDVA Conseils installe à Longvic, dans l’agglomération de Dijon, la menuiserie Atelier Panel de Créancey (dans l’Auxois, en Côte-d’Or) qu’il avait racheté en 2015. Cette PME de 26 salariés est spécialisée dans la fabrication de stands d’exposition et dans l'agencement de magasins et d’hôtels-restaurants.
L'investissement dans un bâtiment de 3.350 m2 - en cours de construction - avec 850 m2 d’ateliers, soit plus du double de la surface actuelle, s'élève à 3,2 millions d'€ H.T. et approche les 4 millions avec les machines. Le chef d'entreprise le finance en crédit-bail immobilier par un pool bancaire constitué de Bpifrance et du Crédit Agricole.
Ce nouvel outil qui complète le savoir-faire d'une autre filiale, Strat Design spécialisée dans le design de magasins, offre le potentiel d’un doublement du chiffre d’affaires (1,8 million d’€ en 2016). Le transfert du personnel ne devrait pas poser de problème, estime le dirigeant, car « presque tous résident déjà à Dijon ».
Dans son dossier de demande d’aide à l’immobilier aux collectivités locales - 50.000 € de Dijon Métropole et 100.000 € du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté -, David Butet qui, avec huit filiales réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 5 millions d’€, annonce être en mesure de créer 15 à 20 emplois d’ici 3 ans. C.P.
- Après Le Creusot, Francéole Dijon redémarre.

Après les ateliers du Creusot (Saône-et-Loire) repris en septembre par le constructeur d’ouvrages d’art Matière (Cantal), c’est au tour du site de Francéole à Dijon d’être cédé à la barre du tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône, cette fois au fonds d’investissement néerlandais Nimbus. Cet investisseur est déjà présent à Dijon : il possède une partie du capital de La Chocolaterie de Bourgogne.
Contrairement au Creusot qui ne fabriquera plus de mâts d’éoliennes mais des ponts métalliques avec 46 des 101 salariés, le site implanté dans la zone industrielle de Longvic continuera à faire son métier d’origine et conserve l’intégralité de l’effectif. Aux 55 salariés pourraient même s’ajouter 12 salariés licenciés du site du Creusot.
Francéole qui a réalisé 29 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2016 mais accusait trop de pertes, avait été mis en redressement judiciaire en mai 2017. Déjà en 2013, l’entreprise qui s’appelait Siag au Creusot et Céole à Dijon avait déposé le dépôt de bilan et avait été reprise par Jean-Pierre Gorgé, via son holding Pélican Venture. La filière industrielle éolienne européenne serait surcapacitaire entraînant une forte baisse des prix. C.P.
- Le vosgien Germain-Mougenot investit 15 millions d’€ dans son outil de sciage.

La scierie Germain-Mougenot à Saulxures-sur-Moselotte (Vosges) a mis en service le 20 septembre une ligne de sciage "canter" destinée à doubler sa production. En gestation depuis 5 ans, l’investissement de 15 millions d’€ vise à redonner des marges de compétitivité à l’entreprise familiale notamment sur le marché de la construction bois.
La société qui a également investi ces dernières années dans la transformation secondaire des produits sciés (aboutage, rabotage et traitement autoclave) ambitionne de reprendre des parts de marché aux scieurs allemands. « Les besoins des charpentiers et constructeurs régionaux demeurent importants, mais nous vendons peu localement », livre Hervé Olivier, responsable administratif.
Germain-Mougenot réalise 75% de son chiffre d’affaires en France et exporte ses produits au Benelux, en Allemagne, ainsi qu’au Maghreb. Associée à la marque de promotion Sélection Vosges, la scierie participe également avec 10 autres transformateurs régionaux au fonds d'aide à la reconstitution de la ressource résineuse (FA3R).
Créée en 1958, l’entreprise avait été cédée en 1996 au papetier Norske Skog à Golbey (Vosges), avant d’être reprise 3 ans plus tard par la famille Mougenot. Elle emploie 46 personnes, mais ne communique pas son chiffre d’affaires. P.B.
- Des produits sans gluten dans la nouvelle usine So Fast So Good dans l’Aube.
La production de snacks surgelés a démarré cet été dans l’usine flambant neuve de So Fast So Good (SFSG) à Romilly-sur-Seine dans l’Aube.
Cette nouvelle société fabrique des burgers, des paninis, des pizzas, des pains, des croque-monsieur et des bagels à destination de la grande distribution et des réseaux de restauration hors domicile (par l’intermédiaire notamment de distributeurs automatiques de sandwiches chauds).
Le site de production, qui couvre 3.500 m2, a été divisé en deux parties pour permettre de fabriquer des produits sans gluten à l’abri de toute contamination. L’entreprise auboise, qui s’approvisionne chez des producteurs régionaux, a également développé d’autres gammes : bio, végétarienne, halal, etc.
L’usine est en capacité de sortir 25.000 sandwiches par heure. SFSG a créé 60 emplois au démarrage, mais l’effectif pourrait grimper jusqu’à 210 personnes d’ici à 2022. F.M.