ECO)BREF. Douche froide cet été pour les salariés dijonnais de Patiprestige. Mahle-Behr France rit en Lorraine, pleure en Alsace. Pinette dope ses fonds propres. French Tech : l’Est fait le plein. Devanlay-Lacoste renouvelle ses effectifs à Troyes. Le fabricant de casseroles vosgien De Buyer rachète les moulins à poivre Marlux. Dijon classée Zone Touristique Internationale.
- Le Ligérien Hafner ferme le site dijonnais de sa filiale Patiprestige.

Été pourri pour les 82 salariés du site dijonnais de Patiprestige, fabricant de pâtisseries fraîches à destination de la grande distribution. Hafner, spécialiste du prêt à garnir : fonds de tartes, pâte à choux…, principal fournisseur de cette société et son repreneur en décembre dernier, va le fermer au 31 octobre 2016.
Interrogée à plusieurs reprises, la direction du groupe de Saint-Galmier (Loire) n’a pas souhaité justifier sa décision. Pour la CFDT, l’un des trois syndicats présents dans l’entreprise, avec FO et la CGT, majoritaire, il s’agit d’une « délocalisation magouillée ».
« Hafner nous a retiré une grosse partie de la production pour la confier à l’autre unité de Patiprestige, située près de Chambéry en Savoie, où travaillent plus de 110 personnes », explique son représentant Peter Louot qui a émis un avis défavorable au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). De source proche du dossier, celui-ci a été accepté par la CGT et FO en raison « d’un chantage suivi d’une très forte pression exercée sur les salariés avec menace de déposer le bilan pour réduire les indemnités au minimum ».
Fondée en 1997 par Jean-Michel Combaz, Patiprestige (environ 22 millions d’€ de chiffre d’affaires) a ouvert son second site, à Dijon, en 2005. Bénéficiant d’une croissance rapide, il a toutefois subi un coup d’arrêt ces trois dernières années, enregistrant une baisse régulière d'activité. Le chiffre d’affaires de 12,15 millions d’€ en 2014 n’atteignait plus que 11 millions l’exercice suivant et l’endettement augmentait régulièrement. L’entreprise subissait même de légères pertes de respectivement 374 .000 € et 103.000 €.
« Il n’y avait toutefois pas péril en la demeure et si les syndicats avaient mandaté un expert, ce dernier l’aurait facilement démontré », explique notre interlocuteur sous couvert d’anonymat. D’autant que le groupe Hafner (220 salariés, créé en 1929, a les reins solides. Hors Patiprestige, ses quatre unités de production, dont une au Canada, lui génèrent 33 millions d’€ et une rentabilité plus que correcte.
- Mahle-Behr France rit en Lorraine, pleure en Alsace.
L’équipementier automobile Mahle-Behr France a décroché cet été un nouveau contrat pour son site mosellan de Hambach (Moselle) qui fabrique des condenseurs et des corps de chauffe. Portant sur des condenseurs pour la Ford Focus, le marché est cependant accueilli prudemment par les syndicats.
Tout comme la nouvelle spécialité démarrée il y a un an et demi : les plaques de refroidissement des batteries de véhicules hybrides ou électriques. « Ces opportunités vont peut-être contribuer à maintenir l’emploi et générer du chiffre d’affaires », tempère Geoffray Roche, délégué CGT, élu au comité d’entreprise.
L’usine mosellane a bénéficié de la bonne tenue du marché de l’automobile et fait appel à 100 intérimaires cet été. En difficulté ces deux dernières années en raison d’un problème « qualité », elle n’envisagerait pas pour autant des recrutements. Un plan de gel des salaires sur trois ans avait été signé fin 2015 par les organisations syndicales pour maintenir la compétitivité du site mosellan qui emploie 410 salariés contre 1.200 en 2008.
En Alsace, le plan social (PSE) de 105 suppressions d’emplois à l’usine de Rouffach (Haut-Rhin) qui fabrique des climatiseurs a été validé cet été par l’Etat (la Direccte). Les négociations et la signature d’un accord de compétitivité avaient permis de réduire l’impact social de la mesure qui devait toucher initialement 180 salariés.
Les départs s’échelonneront de septembre 2016 à mars 2018, dont une bonne partie devrait s’opérer de façon volontaire, selon l’Unsa, signataire du plan. Celui-ci ramènera les effectifs à environ 750 salariés.
Pour surmonter des difficultés économiques chroniques depuis plusieurs années, le fabricant a signé en 2013 l’un des rares « accords de maintien de l’emploi » de France qui n’a du tout donné les effets escomptés, selon les syndicats. La majorité des organisations a toutefois accepté ce printemps de conclure un nouvel accord de compétitivité, fondé sur quatre ans de modération salariale et une hausse des jours travaillés.
- Le groupe chalonnais Pinette a renforcé ses fonds propres.

L’ingénieriste, maître d’oeuvre d’usines clé en main et ensemblier à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) d’équipements de formage de matériaux composites, fait entrer les fonds GEI et FEM pour renforcer son haut de bilan. L’opération s’élève à 4,5 millions d’€ et prend la forme d’une participation au capital et d’une souscription d’obligations convertibles.
Elle fait suite au départ du fonds NexStage qui a épaulé le dirigeant Jérôme Hubert depuis 2011 pour le rachat de l’entreprise et son développement à l’étranger. Car le groupe Pinette (PEI), qui réalise 33 millions d’€ de chiffre d’affaires, assure 75% de son activité à l’international avec 115 salariés. Il vient ainsi de livrer, pour le compte d’un client canadien, une usine au Vietnam avec une centaine de machines pour 15 millions d’€.
- L’Est fait le plein de French Tech.
Les candidatures Besançon Bourgogne Franche-Comté Medtech Biotech et Food Tech Bourgogne Franche-Comté ont toutes les deux été validées fin juillet. Le premier projet, né à Besançon et hébergé sur le technopôle Temis, fédère une quarantaine de starts-up dans les technologies médicales. Le second, éclos à Dijon et abrité à Novaréa sur le site de la maison de l’innovation, vise les innovations alimentaires.
Après un premier tour mi-figue mi-raisin pour elle, l’Alsace entre plus pleinement dans la labellisation French Tech. Le pôle métropolitain Strasbourg-Colmar-Mulhouse, porteur de la candidature, obtient sa labellisation dans le réseau « IoT Manufacturing » qui concerne l’Internet des objets et l’industrie du futur, ainsi que Nicéphore Cité (pôle image et son) pour le territoire du Grand Chalon en Saône-et-Loire.
Le premier verdict au printemps avait placé l’Alsace dans la « Health Tech » qui réunit les biotech et l’e-santé. En Lorraine, le réseau Lorn’Tech qui avait été pleinement reconnu dans la première sélection a été confirmé et rejoint également le réseau IoT Manufacturing, ainsi que FinTech autour de la finance, des paiements, du crowdfunding, etc.
Le fait d’appartenir au réseau French Tech apporte des crédits d’Etat et de BpiFrance pour l’émergence de produits innovants et de nouvelles entreprises.
- Le fabricant de casseroles vosgien De Buyer rachète les moulins à poivre Marlux.

Fabricant de casseroles, poêles et autres ustensiles de cuisine, De Buyer Industries à Le Val-d’Ajol (Vosges) a racheté la PME francilienne, Marlux, dont les moulins à poivre et les moufles à huître sont les produits phare.
« Les deux activités des sociétés, Marlux et De Buyer, étant extrêmement complémentaires, l’alliance des deux marques est apparue comme une évidence », dit le repreneur dans un communiqué.
L’absorption de Marlux (en déficit avec un chiffre d’affaires de 850.000 € en baisse de 30%) profite au Grand Est puisque la fabrication des moulins va rejoindre l’usine de De Buyer (chiffre d’affaires de 15 millions d’€) dans les Vosges, où 2 millions d’€ seront investis dans son extension. Jusqu’alors familiale, De Buyer Industries avait été rachetée en 2015 par la société d’investissement luxembourgeoise Edify.
- Devanlay-Lacoste renouvelle ses effectifs à Troyes.
Lors de la remise annuelle des médailles du mérite aux salariés, en juillet, Devanlay-Lacoste a annoncé la création d’une école interne afin de renouveler ses effectifs, vieillissants.
Avec l’aide de Pôle Emploi, le fabricant textile de Troyes (Aube) détenu depuis 2012 par le Suisse Maus Frères Holding, va recruter une centaine de personnes sur trois ans. « Notre objectif est de faire de Troyes un centre d’excellence », a déclaré Dominique Brard, directrice de ressources humaines à L’Est Eclair.
Devanlay-Lacoste a été sous les projecteurs cet été, avec la fourniture des tenues de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Rio, pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, les podiums et le village olympique.
- Dijon classée Zone Touristique Internationale.

Un arrêté du 25 juillet a fait de l’hypocentre de Djon, une zone touristique internationale, ce qui induit une ouverture plus libre des commerces le dimanche et en soirée. Le périmètre est étendu au site de l’ancien hôpital où sera créée la Cité internationale de la gastronomie et du vin qui, en dehors d’équipements culturels, comptera un certain nombre de boutiques.
Les conditions assouplies d'ouverture des commerces supposent la signature d'accords collectifs, prévoyant notamment des compensations et des contreparties pour les salariés sur la base du volontariat.