Dans la perspective du prochain salon Be 5.0 - Industrie du futur les 25 et 26 novembre prochains au Parc Expo de Mulhouse, nous explorons ces nouvelles voies technologiques telles qu’elles sont empruntées par des entreprises et structures de recherche de l’Est. Aujourd’hui, focus sur Alysophil. Cette société strasbourgeoise créée en 2018 écrit le scénario de l’industrie chimique du futur. Elle combine deux technologies innovantes : la chimie en flux continu et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour découvrir de nouvelles molécules et pour piloter les équipements. Grâce à ces procédés, elle ambitionne de participer à la réindustrialisation des activités chimiques en France et en Europe.
Petite société de 13 salariés basée à Illkirch, près de Strasbourg, Alysophil fait figure de précurseur en proposant un nouveau modèle de chimie industrielle. Elle s’est spécialisée dans la chimie en flux continu. « Globalement, la discipline s’est développée en faisant la « cuisine » dans des cuves chauffées par des procédés très énergivores. Le procédé en flux continu consiste à amener des réactifs dans des tuyaux au lieu des cuves, de façon à obtenir le produit voulu », explique Philippe Robin, président et co-fondateur d’Alysophil.
L’intelligence artificielle rend cette technologie encore plus performante en pilotant les équipements de production et en se servant des algorithmes pour découvrir de nouvelles molécules. « Notre modèle permet de minimiser l’impact environnemental, d’obtenir de meilleurs rendements, et d'atteindre des coûts d’investissement et d’exploitations plus faibles », assure Philippe Robin.
L’objectif consiste à construire des unités de production autonomes et compactes répondant aux besoins des clients. Pour y parvenir, Alysophil s’est associée à De Dietrich Process Systems, un spécialiste de la conception et fabrication d'équipements de procédés pour l'industrie chimique, pharmaceutique et agroalimentaire. Depuis 2023, celui-ci a pris une part au capital de la PME alsacienne,qui reste minoritaire. Grâce à ce partenaire, Alysophil porte ses ambitions au-delà de la France, pour viser les marchés européen et mondial.
Un projet de micro-usine en France en 2026

L’entreprise souhaite participer à la réindustrialisation française. « La crise du Covid-19 a montré que les problèmes d’approvisionnement peuvent avoir un impact économique global. Il y a un enjeu de souveraineté industrielle autour de la production de molécules à forte valeur ajoutée. Mais il faut pouvoir produire à un prix compétitif. Notre modèle y contribue, car il nécessite moins de main-d’œuvre et consomme moins d’énergie que les installations classiques », affirme le dirigeant.
Un projet de micro-usine de 25 m2 (la taille d’un container) est en cours et devrait voir le jour en 2026 sur le territoire national. D’autres seront créées dans le cadre du projet PIPAc (Production Intelligente de Principes Actifs), soutenu par Bpifrance dans le cadre du plan de relance et du Programme d'investissements d'avenir. Alysophil participe à ce projet avec la pépîte pharmaceutique strasbourgeoise Novalix, De Dietrich Process Systems et ll'instrumentier médical Bruker. PIPAc veut développer un modèle de smart production de principes actifs grâce à une combinaison de chimie en flux, d’IA et d’équipements imprimés en 3D.
Une collaboration avec un laboratoire de recherche

Alysophil travaille aussi avec la recherche universitaire. En août dernier, il a officialisé la création d’un laboratoire commun dédié à l’innovation en chimie durable avec l’Institut Charles Sadron du CNRS. Les deux partenaires ont élaboré une feuille de route basée sur deux axes prioritaires : d'une part la biotransformation en flux continu permettant de reproduire des réactions chimiques de manière douce, avec un impact environnemental fortement réduit ; d'autre part, la dépollution de l’eau, via des mousses polymères recouvertes de films capables de capter et éliminer les métaux lourds, même en traces infimes.
Là encore, l’objectif est de créer des micro-usines, mais à plus long terme (5 à 10 ans). Les marchés visés sont les industries pharmaceutiques, cosmétiques et microélectroniques, qui cherchent à réduire leur impact environnemental. Cette collaboration avec l’Institut Charles Sadron, d’une durée de quatre ans, pourra être renouvelée.
Photos fournies par l'entreprise


.jpg)









%20(002).jpg)









.png)










































