Semaine sous tension à Belfort du côté de General Electric. Des salariés de l’usine Knorr qui ferme près de Strasbourg, invités à Dijon et en Haute-Marne. Guillin Emballage reprend le fabricant d’emballages carton Gault & Frémont. BDR Thermea recrute dans son fief De Dietrich. I-Virtual lève 2,5 millions d’€ en vue de démocratiser le check-up santé par smartphone. Wiclub Santé : un outil d'investissement innovant au service des start-up de la santé. Le collège Champollion de Dijon fait aimer l’entreprise.

 

• Semaine sous tension à Belfort du côté de General Electric

 
Hier 29 mars à Belfort, quelques 300 salariés ont manifesté dans le secteur de l’usine de turbines de Cravanche jusqu'au Techn'Hom, à l’appel de l’intersyndicale CFE-CGC/CFDT/CGT/Sud pour dire une nouvelle fois leur opposition au projet de suppression de 200 emplois au sein de l’entité Steam Power System. Un plan de sauvegarde pour l’emploi avait été annoncé fin 2020 dans cet établissement qui emploie environ 800 personnes. Les organisations syndicales veulent maintenir la pression avec d’autres mouvements ces prochains jours pour appuyer leurs contre-propositions qu’elles présenteront à la direction cette semaine.
Les élus locaux leur assurent leur soutien. Dans un communiqué, le maire Damien Meslot relate les points sur lesquels il a sensibilisé Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances dans un entretien le même jour pour qu’il fasse respecter les engagements qu’avait pris l’énergéticien suite au rachat de la branche énergie d’Alstom, elle même basée à Belfort : « un effectif minimum de 1.275 salariés à Belfort dans la filière gaz ; la localisation à Belfort des quartiers généraux et des équipes de direction concernant les turbines à gaz 50 Hz et les projets de la région Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA) ; enfin, des investissements conséquents visant la mise en place d’un projet industriel pour la pérennité du site autour de l’hydrogène (…) »
Damien Meslot évoque ici le projet d’implantation d’une unité de production d’électrolyseurs hydrogène de McPhy Energy que le fonds Maugis, doté de 50 millions d’euros versés par General Electric en pénalité du non-respect de sa promesse de créer 1 000 emplois en France en rachetant la branche énergie d’Alstom, se dit prêt à soutenir avec pas moins de 10 millions d'€. Mais rien n’est fait : d’autres sites sont en concurrence avec Belfort.
La présidente de  Région, Marie-Guite Dufay, dit de son côté, s’associer à cette mobilisation pour protester « contre ce nouveau coup dur pour les salariés. » D’autres restructurations sont en effet en cours : les activités Grid (réseaux électriques) et Hydro (pièces pour centrales hydroélectriques), touchant environ 700 postes au total. L'activité Gas (centrales au gaz) s'est aussi délestée de 485 postes à Belfort.
En plus d’inviter les citoyens à signer une pétition en ligne lancée par le comité européen du groupe, la présidente du conseil régional dit étudier « la possibilité juridique de s’associer à l’action en justice initiée par les représentants du personnel de la filière gaz en cas de non-respect par GE et l’Etat des accords de novembre 2014 et octobre 2019. » C.P.

 

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• Des salariés de l’usine Knorr qui ferme  près de Strasbourg, invités à Dijon et en Haute-Marne

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La fin des activités d'Unilever à Duppigheim, près de Strasbourg, est annoncée pour la fin de l'année. © Google

 

Les soupes industrielles ne font plus recette. Elles n’auraient pas résisté à la Covid-19 selon Unilever qui les fabrique à Duppigheim dans le Bas-Rhin, sous la marque Knorr. Le groupe agroalimentaire a décidé d’arrêter la production destinée à 53% pour la France, et le reste pour les marchés européens. L’usine alsacienne ne serait qu’à 40% de ses capacités avec une baisse des volumes produits de 17,3% ces cinq dernières années, à mettre en parallèle avec une perte de parts de marché de la marque en France de 4,6 points depuis 3 ans.
Un projet « difficile mais inéluctable » commente Unilever France dans un communiqué le 25 mars, qu’il veut rapidement concrétiser, d’ici la fin de l’année. L’usine alsacienne emploie 261 personnes auxquelles sera proposé un « dispositif de transition professionnelle renforcé ». 70 postes ont été identifiés au sein des usines d’Unilever dans le quart Est de la France, chez Amora à Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d’Or), Miko à Saint-Dizier (Haute-Marne) et à Compiègne (produits d’hygiène) dans l’Oise. Les conditions de départ des employés vont faire l’objet d’une procédure de consultation avec les représentants du personnel et ses partenaires sociaux, dès le mois d’avril.
« On avait une réunion prévue avec la direction et c’est là qu’ils nous ont annoncé la cessation d’activité. On n’avait eu aucun élément antérieur laissant anticiper une telle décision. Désormais, nous voilà engagés dans un plan social », commente Olivier Dietrich, délégué syndical de la CFTC.
Unilever n’abandonne pas pour autant le marché français, puisque le groupe a décider de sous-traiter à un ou des façonnier(s) « français », précise t-il, mais uniquement pour les soupes liquides. Il s’engage par ailleurs à rechercher des repreneurs pour le site, soit pour une reprise totale ou partielle de l’activité, soit pour une reconversion industrielle. C.P.


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• Guillin Emballage reprend le fabricant d’emballages carton Gault & Frémont

 

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Une des récentes innovations de Guillin Emballage : une barquette alliant carton et plastique sans colle, ni adhésif, 100 % recyclable. © Guilin


L’entreprise d’Ornans (Doubs) continue son recentrage sur l’emballage carton et papier pour l’alimentaire. Après le rachat de Thiolat fin 2018, Guillin Emballage rachète Gault & Frémont, l’un des principaux acteurs en France et en Belgique des sacs en papier, boîtes en carton et papiers de cuisson pour le marché des métiers de bouche. Cette société (66 millions d’€ en 2019, 270 salariés) basée à Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours (Indre-et-Loire), appartient au fonds UI Investissement et possède l’usine Montgolfier à La Chapelle-Saint-Luc (Aube).
 « Cette acquisition stratégique s’inscrit dans la vision long terme de renforcer et de compléter notre expertise industrielle et commerciale afin de proposer la gamme d’emballages alimentaires la plus large du marché et ainsi répondre à l’ensemble des besoins de ses clients », indique le groupe familial Guillin dans un communiqué.
Coté sur Euronext Growth, Guillin (chiffre d’affaires de 657 millions d’€ en 2019, 2.600 salariés) doit encore obtenir l’autorisation des marchés pour intégrer Gault & Frémont. C.P.

 

parcmulhouse

 

• BDR Thermea recrute dans son fief De Dietrich

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Première chaudière fonctionnant entièrement à hydrogène que BDR Thermea a installé l’an dernier en France, à Châteauneuf dans le département de la Loire. © BDR Thermea


Le fabricant d’appareils de chauffage BDR Thermea va recruter environ 50 personnes à son siège France de Mertzwiller (Bas-Rhin), anciennement De Dietrich qui constitue l’une de ses marques phares. Le site emploie actuellement 750 collaborateurs, répartis entre les fonctions administratives et support, un centre de développement dans les pompes à chaleur, une unité de production (préparateurs d’eau chaude sanitaire, chaudières fioul et gaz, chauffe-eau et pompes à chaleur) et un centre de pièces de rechange de chaudières. Celui-ci va faire l’objet d’une extension.
Plus généralement, la croissance d’activité du groupe hollandais BDR Thermea en France justifie cette campagne d’embauche. La filiale française indique être parvenue à respecter « pratiquement » son objectif de chiffre d’affaires (non dévoilé) établi avant la Covid-19 pour 2020 et avoir fait de l’Hexagone le premier marché du groupe de 6.500 salariés et 1,8 milliard d’€ de chiffre d’affaires. En France, BDR Thermea emploie au total 1.350 personnes. M.N.

 

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• I-Virtual lève 2,5 millions d’€ en vue de démocratiser le check-up santé par smartphone

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Le logiciel développé par i-Virtual est capable de mesurer six variables physiologiques via une simple webcaméra. © i-Virtual


Un bilan de santé en 30 secondes via la caméra d’un smartphone, c’est la promesse d’i-Virtual. La start-up de Metz vient de boucler une levée de fonds de 2,5 millions d’€ menée par Elaia Partners et Majycc eSanté en vue d’obtenir la certification CE de son logiciel médical "Caducy" et engager son déploiement commercial en Europe.
Créée en 2014 par Gaël Constancin, la jeune société a développé une solution capable de mesurer à distance six variables physiologiques : la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la pression artérielle, la saturation du sang en oxygène, la tension artérielle et le niveau de stress. Actuellement en phase d’essai clinique au CHRU de Nancy, l’innovation repose sur une technique d’enregistrement des rayons lumineux réfléchis par le sang oxygéné transporté dans les vaisseaux périphériques.
Pour Pauline de Breteuil, directrice générale de Majycc eSanté, « i-Virtual ouvre des opportunités considérables en termes de sécurisation du diagnostic des plateformes de soins virtuels mais aussi de suivi des patients par télésurveillance. » Le logiciel Caducy est issu des recherches du laboratoire LCOMS (Laboratoire de conception, optimisation et modélisation des systèmes) de l’Université de Lorraine. P.B.

 

flandria

 

• Le Grand Est assure du travail pour dix ans aux ateliers ferroviaires de Bischheim

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Avec la rénovation de 166 rames TER du Grand Est, le Technicentre SNCF de Bischheim remplit son carnet de commandes pour 10 ans. © SNCF


Le Technicentre SNCF de Bischheim (Bas-Rhin) se voit confier par la région Grand Est la rénovation de 166 rames TER. Actée mi-mars, cette commande de 588 millions d’€ va procurer une charge de travail de dix ans à une partie du site qui emploie un millier de salariés, à partir du milieu de l’année prochaine.
Il s'agit de la révision à mi-vie d’autorails Bombardier et de rames Alstom qui ont été mis en service dans la décennie 2000-2010. Bischheim constitue un site national de référence en maintenance ferroviaire. La rénovation concernée était jusqu’alors répartie entre plusieurs technicentres de la SNCF dans l’Hexagone. M.N.

 

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• Wiclub Santé : un outil d'investissement innovant au service des start-up de la santé

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Philippe Lavalle (à gauche) et Nihal Engin Vrana, les co-fondaeurs de Spartha Médical, l’une des 4 premières start-up sélectionnées par WiSeed,  travaille sur des polymères capables d’inhiber la réplication des virus. © Spartha Medical


Créé à l'initiative de l’incubateur alsacien Semia en partenariat avec la plateforme de financement participatif WiSeed, Wiclub Santé est destiné à financer l’amorçage de projets biotech, medtech et e-santé. Il s’adresse aux investisseurs de la plateforme de financement participatif WiSeed.
Grâce à une unique souscription dans le Wiclub Santé (à partir de 5000 €), les investisseurs accèdent à une sélection de candidats du portefeuille de start-up santé de Semia, soumis au comité d’engagement de WiSeed et audités par ses analystes. Les investissements sont éligibles aux mécanismes de réduction d’impôt sur le revenu (18%) et de défiscalisation en apport-cession. L’objectif de collecte de 2 millions d'€ permettra de financer de 4 à 8 start-up régionales à fort potentiel en 2021. Pour chacune d’entre elles, ce financement couplé à des co-participations d’investisseurs privés et aux dispositifs non dilutifs de Bpifrance et la Région Grand Est, permettra d’atteindre des sommes entre 0,8 et 1,5 million d’€, pour accélérer leur développement vers des étapes de validations cliniques.
« Compte tenu de la croissance quantitative et qualitative du nombre de projets dans la Santé accompagnés, il devenait urgent de créer des outils nouveaux, efficaces et en phase avec le développement de l’incubateur et sa position de leader dans le domaine de la Santé. WiSeed nous permet de mettre en œuvre en un temps court ce projet », déclare Stéphane Chauffriat, directeur de Semia. L’incubateur accompagne actuellement plus de 220 projets dans tout le Grand Est. Quatre premières start-up ont été pré-sélectionnées par Semia pour WiSeed : Spartha Medical, Apmonia Therapeutics, Pixacare et Biper Therapeutics. J.G.

 

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• Le collège Champollion de Dijon fait aimer l’entreprise

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Karine Voltz, pricipale du collège Champollion de Dijon, avec derrière elle David Butet, président du Medef 21 et à leur côté respectif, Jean-Jacques Alexis, le dirigeant de Bericap France, et une représentante du rectorat. © Traces Ecrites

 

Le Medef 21 décline en Côte-d’Or une convention de ses instances nationales avec le monde éducatif en faveur de l’orientation et de l’insertion professionnelle des jeunes. Tarte à la crème de tous les gouvernements de la Vème République va t-on s’apercevoir enfin que les bacs professionnels ne sont pas des voies de garage et que l’apprentissage n’est pas uniquement fait pour les « ratés » de la filière généraliste ?  La concrétisation de cette bonne volonté prend la forme d’une charte « école-entreprise » et met en scène le collège Champollion de Dijon, situé dans le quartier populaire des Grésilles, et la filiale française du fabricant allemand de bouchons Bericap, implantée dans la métropole dijonnaise.
Karine Voltz, la principale de l’établissement balaie avec force l’idée de simples stages ou visites. « C’est bien plus car cela va donner lieu à des travaux d’écriture et des déclinaisons vidéo sur les métiers présents dans cette entreprise, les matériaux utilisés, les process employés, l’organisation en place... », indique-t-elle avec un enthousiasme débordant. A ses yeux, il faut que ce soit une véritable plongée dans un univers professionnel industriel encore ignoré  – surtout des jeunes filles – , caricaturé et parfois même dédaigné. Une classe de quatrième, exempte d’examens de fin d'année scolaire, inaugure ce premier cycle qui implique à ses côtés un groupe de quatre enseignants. D.H.

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