Vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune : la faible récolte de 2021 a fait exploser les prix. Les financements de l’Etat attribués au concurrent indien de Saint-Gobain PAM vécus en Lorraine comme « un contresens économique suicidaire ». Feu vert à l’ecotaxe alsacienne pour les véhicules à partir de 2,5 tonnes. Emploi des personnes handicapées en Côte-d’Or : bien mais peut encore mieux faire.
• Vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune : la faible récolte de 2021 a fait exploser les prix
La récolte de fonds à la vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune qui se déroulait dimanche 21 novembre été inversement proportionnelle à la vendange du millésime 2021. C’est un record de 11,724 millions d’€ (hors frais) que les hospices civils de Beaune ainsi que les oeuvres caritatives associées percevront à l’issue de la mise en vente de moitié moins de pièces (fûts de 228 litres) que l’an dernier. 362 lots étaient proposés aux acquéreurs, contre 630 l'an dernier qui avaient rapporté guère plus, 12,7 millions.
Bien que la loi de l’offre et de la demande n’ait pas toujours un sens dans une vente caritative, elle a fort bien fonctionné. Les cours se sont envolés, les blancs en particulier avec une hausse de 115% par rapport à 2020, et les rouges de 56%. Ce qui représente, selon Sotheby's qui organisait les enchères pour la première fois, un prix moyen par cuvée de 34.980 € contre 21.690 en 2020 (+ 85%).
La pièce de charité, un Corton Renardes Grand Cru 2021 a largement entretenu cette inflation. Vendue au profit de la Fédération Nationale Solidarité Femmes qui lutte contre les violences faites aux femmes, et de l’Institut Curie pour la recherche contre le cancer du sein, elle a grimpé à un record absolu de 800.000 € (montant non inclus dans le total de la vente). C’est Oeno group, une société spécialisée dans les grands vins, basée à Londres qui a remporté la mise.
Les maisons de négoce bourguignonnes qui achètent pour elles-même et pour des clients qui leur confie l’élevage du vin, ont largement contribué à ce succès. « Je suis très fier, d’abord en tant que Beaunois, mais aussi en tant que président de l’Union des Maisons de Vins de Grande Bourgogne, d’y participer activement », a déclaré Albéric Bichot. Les revenus de la vente vont permettre d’achever la rénovation-extension de l’hôpital de Beaune (chiffré à 70 millions d’€) et à mettre au goût du jour la scénographie de l’Hôtel-Dieu, l'un des sites touristiques les plus visités en Bourgogne. C.P.
• Les financements de l’Etat attribués au concurrent indien de Saint-Gobain Pont-à-Moisson vécus en Lorraine comme « un contresens économique suicidaire »

Le soutien accordé par le gouvernement français au concurrent indien de Saint-Gobain PAM qui fabrique à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) des canalisations pour le transport de l'eau, inquiète dans le Grand Est. Syndicats et élus de tous bords s’insurgent contre les 4 millions d’€ attribués dans le cadre du plan de relocalisation de France Relance au projet d’Electrosteel sur son site d’Arles (Bouches-du-Rhône).
Concrètement, la filiale de l’indien Electrosteel veut mettre en place une ligne de production de canalisations à partir du recyclage des gisements de ferrailles. L’investissement de 40 millions d’€ génèrerait 200 emplois supplémentaires à horizon 2024 sur un effectif de 100 personnes.
Mais pour Hervé Bauduin, président de l’UIMM Lorraine, « cette implantation serait un coup de poignard dans le dos de la Lorraine et des Lorrains. Ce serait aussi un contresens économique suicidaire et un reniement de la stratégie industrielle portée par l’Etat ces derniers mois. »
Le président de l’organisation patronale fait référence à l’engagement du ministère de l’Economie il y a deux ans contre le projet d’ouverture du capital de Saint-Gobain PAM à un concurrent chinois. Il était question à l’époque de conserver une souveraineté européenne sur le secteur stratégique de l’adduction de l’eau. Saint-Gobain PAM emploie 4.000 salariés dont 2.000 dans le Grand Est pour 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. P.B.
La nouvelle Collectivité européenne d’Alsace (CeA) a reçu du Parlement le feu vert pour instaurer une écotaxe sur son réseau routier, ainsi que le prévoyait sa loi de création. L’étape manquante a été franchie dans la nuit de mardi à mercredi derniers, avec la ratification par le Sénat de l’ordonnance gouvernementale de mai 2021. Elle fixe un cadre précis : les véhicules à partir de 2,5 tonnes ce qui inclut les utilitaires, sur le réseau routier et autoroutier de la CeA où le trafic dépasse 900 poids lourds par jour.
Mais l'écotaxe sera modulée en fonction du nombre de kilomètres parcourus et de la catégorie d’émissions polluantes du véhicule concerné. Maintenant, il appartient à la collectivité de fixer la date, le montant et l’assiette précise.
Son président, Frédéric Bierry, fixe l’horizon à fin 2024 et promet un tarif « raisonnable » qui évite de pénaliser les transporteurs locaux, auquel il promet une large concertation préalable.
L’extension de l’écotaxe à l’ensemble du Grand Est n’a pas été retenue par le Sénat. Elle est défendue par des parlementaires lorrains et par le président de la Région Jean Rottner face au risque de report de trafic sur l’A 31 de Lorraine déjà très saturée. M.N.
• Emploi des personnes handicapées en Côte-d’Or : bien mais peut encore mieux faire

L’emploi d’un salarié handicapé fait son chemin dans les entreprises de Bourgogne-Franche-Comté, selon Anne-Marie Segaud, déléguée Régionale de l’Agefiph. « 80 % d’entre elles, assujetties à l’obligation d’emploi, emploient directement au moins un salarié handicapé. » Pour autant, poursuit-elle, « il y a encore du chemin à parcourir. » Dans la région, à fin juin, près de 21.000 demandeurs d’emploi étaient en situation de handicap soit près de 10 % des demandeurs d’emploi. « Et on constate que la reprise économique bénéficie moins aux personnes en situation de handicap. »
Ce progrès résulte d’un travail de dix années conduit avec le Medef 21 qui prend notamment la forme de l’événement Handijob qui s’est déroulé le 19 novembre. Les partenaires de l’emploi, l’Aadapt, Pôle Emploi, CAP Emploi et la Mission Locale de Dijon travaillent en amont sur les projets de recrutement des entreprises et l’adaptation des postes de travail à une personne handicapée. Le recruteur libéré de ces questionnements et potentiels préjugés, n’a plus qu’à se concentrer le choix de la personne, explique l’Agefiph.
« Il ne s’agit pas uniquement de traiter du recrutement, mais aussi du maintien en emploi d’un salarié qui a eu un accident de la vie et se retrouve en situation de handicap, avec le risque de se trouver en difficulté d’exercer son métier, et ne vienne grossir les rangs des demandeurs d’emploi », complète David Butet, le président du Medef 21. C.P.