Curot Construction intègre Spie Batignolles. Le Grand Est passe à l’Act 2 de la relance. Un terminal ferroviaire pour le port de Strasbourg. Les Constructeurs du bois collectent 800.000 € auprès des particuliers pour reconvertir une friche à Epinal. Le BonTablier.com offre une solution pour embaucher dans les cafés, hôtels, restaurants.
• Curot Construction intègre Spie Batignolles
Yves Fermont qui avait repris en 2008 l’entreprise de gros oeuvre et génie civil Curot Construction à Marc Curot son fondateur, la transmet à son tour à Spie Batignolles Construction Régions. A 58 ans, le directeur général et ses associés saisissent une opportunité issue de retrouvailles : lui et François Jullemier, le directeur général de Spie Batignolles Construction Régions se sont rencontrés sur les bancs de l’ESTP, puis ont fait un bout de leur carrière ensemble chez Eiffage. « Mes enfants ne sont pas destinés à entrer dans le métier ou trop jeunes, je n’allais pas laisser le train passer », indique t-il.
Le groupe de BTP rachète 100% du capital et laisse Yves Fermont aux commandes d’une entreprise de 60 salariés et 18 millions d’€ de chiffre d’affaires, qui pour l’instant conserve sa marque. Ces douze années, le directeur général avait dopé l’activité de gros oeuvre en travaillant en entreprise générale, la conduisant sur de gros chantiers industriels comme actuellement la construction de la nouvelle usine de 24.000 m2 des Forges de Lisi (ex-Forges de Bologne) à Chaumont (Haute-Marne), le centre logistique de Savoye à Dijon, ou dernièrement le technicentre SNCF à Dijon. Yves Fermont avait également créé une seconde entité de travaux d’entretien du patrimoine industriel et des collectivités locales, en 2014, Curot Construction Facility.
Spie Batignolles qui n’était pas présente en Bourgogne-Franche-Comté rapporte au marché des compétences de fondations spéciales et de gros génie civil. L’entreprise qui réalise un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’€ avec 7.700 collaborateurs est contrôlée majoritairement par ses dirigeants et ses salariés; C.P.
Le Conseil régional du Grand Est a présenté les contours de son « Business Act 2 » pour la « relance et la transformation » de son économie, à l’occasion du salon 360 Grand Est qu’il a organisé la semaine dernière sous l’égide de son agence d’innovation Grand E-Nov. Onze actions sont visées, parmi lesquelles la mise en place de 15 campus des transformations, un cloud souverain public pour les administrations, une prime à la transformation industrielle au renouvellement des équipements de sorte à diviser par deux leur âge moyen, ou encore le déploiement de 300 stations multi-énergies pour la mobilité décarbonée d’ici à cinq ans.
Autres objectifs : former 10.000 personnes par an aux besoins numériques et « propulser 900 fabricants de machines » vers l’étape de l’après-demain, celle du 5.0. Quatre thèmes ou filières – décarbonation, chimie du végétal, commande publique et privée, export – s’ajoutent aux axes directeurs de l’écologie, du numérique, du développement industriel et de la santé érigés en priorités de l’Acte 1 déclenché en réaction à la crise sanitaire. M.N.
• Un terminal ferroviaire pour le port de Strasbourg

Le Port autonome de Strasbourg a décidé de se construire un nouveau terminal ferroviaire, dans son terminal sud, en supplément de l’actuelle infrastructure dans le terminal nord. Celle-ci « arrive au bout de ses capacités avec 17 navettes hebdomadaires gérées, alors que les études prospectives et les projets concrets d’opérateurs amènent à la perspective de 30 dans dix ans », expose Frédéric Doisy, directeur général délégué.
La mise en service du nouveau terminal de 4 hectares est visée courant 2026. Dans l’immédiat, le Port a enclenché les études techniques et économiques qui doivent confirmer le projet d’ici à mi-2023. Dans les dix ans, il compte doubler son trafic ferroviaire situé actuellement à 1,3 million de tonnes par an (contre 7 à 8 millions pour le fluvial) à bord de quelque 6.000 trains. L’’étude doit également préciser l’investissement qui sera requis, elle-même se monte à 1,7 million d’€. M.N.
• Le financement participatif apporte 800.000 € à la reconversion d’une friche engagée par Les Constructeurs du Bois

A Epinal (Vosges), le promoteur Les Constructeurs du Bois (LCB) a annoncé début décembre avoir levé 800.000 € sur le site de financement participatif immobilier Look&Fin. En l’espace de dix minutes, 657 investisseurs particuliers se sont portés volontaires, indique cette PME spécialisée dans la construction de maisons médicales, résidences sénior et écoquartiers intergénérationnels dans le Grand Est.
Le financement baptisé crowdlending se présente sous la forme d’un crédit « in fine » sur 24 mois (le capital se rembourse en une seule fois, à échéance du prêt). L’enveloppe doit permettre à LCB de refinancer en partie les fonds propres nécessaires à la réalisation d’un écoquartier sur le site des anciennes usines Bragard, en bordure de Moselle à Épinal.
L’entreprise cotée de 15 salariés y planifie un écoquartier intergénérationnel (50 logements et 700 m² de locaux tertiaires) pour 12 millions d’€ HT. Le projet prévoit des logements, une pharmacie, une micro-crèche, ainsi qu’une résidence étudiante déjà vendue à l’association des anciens élèves de l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (La Colloc). « Le crowdlending est un mode de financement atypique, un peu à l’image de notre profil également atypique dans la promotion immobilière, car nous définissions et développons de véritables Ecocity », indique François Duchaine, Pdg de LCB. P.B.
• Le BonTablier.com offre une solution pour embaucher dans les « CBHR »

CBHR : Ce sigle barbare signifie : cafés, bars, hôtels et restaurants qui peinent à recruter, pour ne pas dire qui souffrent, au point de devoir réduire leur activité et même parfois de fermer. Christine Geneys connaît bien le problème, elle qui s’est reconvertie en 2018 dans la cuisine et proposait ses services comme une prestation facturée. « Cela a duré deux ans et j’ai travaillé avec bonheur pour trois restaurateurs, mais je sais que la profession n’était pas très habituée à ce type de pratique. »
Alors, elle mûrit un projet il y a trois ans : aider ces professionnels de bouche, d’hébergement, du soir et de la nuit, à disposer d’un personnel non salarié, mais compétent et disponible. Le site baptisé Le Bontablier.com entend combler un retard d’embauche énorme. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), qui fédère ces professions, totalisait avant la crise sanitaire un besoin annuel de 308.000 personnes. Depuis 450.000 d’entre-elles ont quitté le secteur, soit un solde négatif même avec ceux qui l’ont intégré, de 237.000 postes à pouvoir.
« Ce site avec le développement de l’application m’ont pris trois années de réflexion et de mise au point », indique Christine Geneys. Ici, pas de grosses dépenses pour les recruteurs. Les professionnels achètent des packs, à hauteur de 150 € pour une seule offre 1 an, 370 € pour cinq offres et 480 € pour dix. Côté candidats en recherche d’emploi, c’est gratuit et il suffit juste de créer son profil. D’ici à un an, Christine Geneys espère séduire 75 recruteurs et avoir sous le coude 250 à 300 candidats réguliers, avec un espoir de 80.000 à 100.000 € de chiffre d’affaires. D.H.