Des chênes alsaciens pour la nouvelle collection de fûts de la Tonnellerie Rousseau. General Electric Belfort sous le coup d'un scandale fiscal. L’avenir de Stocamine à nouveau en suspens. Aperam accroît ses investissements en Bourgogne. Eurofulfill préservé par la procédure de sauvegarde. Le groupe Mentor majoritaire dans l’agence de communication Nancomcy à Nancy. Sébastien Muller, président de l’Association Régionale des Industries Alimentaires (ARIA) d’Alsace
• Des chênes alsaciens pour la nouvelle collection de fûts de la Tonnellerie Rousseau

Le tonnelier bourguignon enrichit sa collection premium de fûts (228 litres) baptisée Hexagone et issus de forêts remarquables. Après Rambouillet, Bellême en Normandie, Montagne de Reims et Versailles, l’entreprise familiale dirigée par Frédéric Rousseau jette son dévolu sur la forêt de Haguenau (Bas-Rhin), vaste de 13.400 hectares et labélisée Forêt d’Exception®.
Il y pousse majoritairement des pins sylvestres, des chênes pédonculés, des chênes sessiles, mais aussi des hêtres. C’est à partir de chênes pédonculés, d’environ 250 ans d’âge et au grain très fin, que sont confectionnés en série limitée seulement 250 exemplaires de fûts numérotés.
Depuis 1954, Tonnellerie Rousseau sélectionne du chêne 100% français et produit des gammes de tonneaux de 57 à 600 litres et des grands contenants (foudres et cuves). Implantée sur deux sites en Côte-d’Or certifiés PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières), Couchey et Gevrey-Chambertin, la PME exporte dans les régions viticoles du monde entier, emploie 40 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 10,5 millions d’€. À noter qu’elle a formé pas moins de 11 Meilleurs Ouvriers de France (MOF). D.Hugue
• General Electric Belfort sous le coup d'un scandale fiscal

« Depuis des années, on nous explique que le site de General Electric à Belfort n’est pas rentable, qu’on ne peut investir dans l’outil productif, qu’on ne peut recruter ou revaloriser les salaires des employés », s'insurge Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, dans un communiqué, après la révélation d'évasion fiscale de l'industriel américain.
Selon le média « Disclose », General Electric (GE) a eu recours à l’optimisation fiscale en France entre 2015 et 2020, lui permettant de transférer jusqu’à 800 millions d’€ de profit à l’étranger, vers la Suisse et l’Etat du Delaware, aux Etats-Unis, connu pour être un paradis fiscal pour des sociétés du monde entier.
L’intersyndicale CFE-CGC et Sud Industrie du site belfortain a déposé plainte devant le Parquet national financier. En décembre 2021, les syndicats avaient déjà fait une assignation devant le tribunal de Belfort pour transfert de bénéfices illégaux, après l'absence de versement de leur participation annuelle. « Bercy doit également se positionner », commente Marie-Guite Dufay. De son côté, General Electric se défend que « les transactions inter-sociétés de GE sont conformes à toutes les règles et réglementations internationales et nationales en vigueur. »
General Electric Belfort qui fabrique des turbines à gaz a vu ses effectifs fondre à 1.250 salariés (contre 1.800), après un plan de sauvegarde pour l'emploi en 2019. C. Perruchot
• L’avenir de Stocamine à nouveau en suspens

Les travaux de confinement partiel du centre souterrain de déchets Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin) ont été stoppés quelques jours après leur démarrage, par la justice. Saisi en référé par les associations environnementales (Alsace Nature), de consommateurs (UFC-Que Choisir, CLCV) et la Collectivité européenne d’Alsace, le tribunal administratif de Strasbourg a ordonné cette suspension, le 25 mai.
Il demande d’attendre son jugement sur le fond, en fin d’année, sur l’arrêté préfectoral qui a autorisé ces travaux préalables. Dans l’immédiat, le tribunal estime que ce dernier va trop loin vers l’irréversibilité de la solution de confinement total prônée par l’État, alors qu’une autre procédure ultérieure devra trancher avec le déstockage défendu par les élus locaux et les associations au nom de la protection de la nappe phréatique.
Les 42.000 tonnes de déchets dangereux et très dangereux amassées dans l’ancienne mine de potasse doivent donc patienter pour connaître leur sort définitif, près de 20 ans après l’incendie qui a causé la fermeture de Stocamine. M.Noyer
• Aperam accroît ses investissements en Bourgogne

Spécialiste des inox recuits brillants et à effet miroir, le site Aperam de Gueugnon (Saône-et-Loire) augmente son plan d’investissement à 40 millions d'€, contre 30 prévus initialement, en s’équipant d’un nouveau laminoir à froid et d’une nouvelle ligne de recuit brillant. Ce site bourguignon de 750 salariés pourrait également embaucher près de 100 personnes d’ici à 2024.
Le métallurgiste international, séparé d'ArcelorMittal début 2011 et coté aux bourses d'Amsterdam, Paris, Bruxelles et Luxembourg, appartient à la famille Mittal Lakshmi Niwas à hauteur de 40,9%. Il dépasse les 5 milliards de chiffre d’affaires et engrange près d’1 milliard de résultat net.
En région Bourgogne-Franche-Comté, Aperam exploite aussi une unité à Pont-de-Roide (Doubs) qui fabrique des inox de précision avec environ 200 personnes, ainsi qu’à Imphy (Nièvre) qui consacre 30 millions d'€ à améliorer son outil industriel. D.Hugue
• Eurofulfill préservé par la procédure de sauvegarde

En sortant il y a quelques semaines de sa période de sauvegarde, le logisticien Eurofulfill de Wissembourg (Bas-Rhin) a soldé la phase extrêmement délicate qu’il a traversé depuis près de deux ans et qui avait abouti à l’ouverture de cette procédure en septembre dernier. La PME a, en effet, subi deux chocs.
Tout d’abord, la perte de son contrat avec son principal client, l’équipementier automobile Schaeffler qui a concentré sa logistique sur un site unique en Allemagne du Nord. Puis l’arrêt à l’été 2021 du marché qui avait été trouvé pour compenser partiellement le précédent, celui des masques anti-Covid de Dräger à Obernai (Bas-Rhin) dont la production a chuté. « La conjonction des deux événements a connu son pic en août 2021 : Dräger nous a alors annoncé l’arrêt de ses commandes, tandis que le déclin du contrat Schaeffler, qui avait été notifié dès juin 2020, a commencé jusqu’à l’extinction complète à l’échéance prévue du 31 octobre. Le PSE semblait inéluctable, mais l’administrateur judiciaire Mme Nathalie Guyomard a su nous orienter vers la procédure de sauvegarde, bien adaptée à notre entreprise saine financièrement, mais confrontée à la chute libre de ses commandes », relate Stéphanie Starck, présidente du directoire.
Les réductions d’effectifs n’ont pu être empêchées, à commencer par les 70 à 80 postes d’intérim qui avaient été ouverts pour faire face aux pics d’activité. Mais du licenciement par PSE de l’ensemble des 40 salariés permanents, Eurofulfill en comptabilise 27, cinq personnes s’étant reclassées parmi des entreprises voisines et les autres ont rejoint Euroservices Partner, la société-sœur de désormais 25 salariés (chiffre d’affaires de 3 millions d’€) à Wissembourg dédiée à la logistique de l’e-commerce. M.Noyer
• Le groupe Mentor majoritaire dans l’agence de communication Nancomcy à Nancy

Le groupe nancéien Mentor prend une prise de participation majoritaire dans l’agence de communication Nancomcy. Cette société créée en 2014 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) également implantée à Paris, Dijon, Strasbourg et Lyon, compte 90 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’€ en 2021. L’entreprise entame une importante phase d’expansion qu’elle compte encore renforcer grâce à son nouvel actionnaire.
Cette ambition s’incarne notamment dans l’offre de prestation web Aleo lancée en septembre dernier à destination des TPE. Chaouki Sehili et Geoffrey Thivet, les dirigeants de Nancomcy, insistent également sur leur volonté de couvrir davantage le territoire national et de s’implanter à l’étranger, dans les pays limitrophes. « Ceci passe, dès les prochains mois, par le recrutement et la formation de 150 nouveaux collaborateurs dont la plupart seront installés dans de nouveaux locaux situés dans le quartier Grand Cœur à proximité de la gare de Nancy », expliquent-ils.
Avec cette acquisition, Mentor dont le siège est également situé dans la capitale des ducs de Lorraine, poursuit sa stratégie de création ou de prise de participation dans des sociétés afin d’accroitre leur activité. Le holding emploie 1300 salariés pour un chiffre d’affaires de 225 millions d’€. P. Bohlinger
• Sébastien Muller devient président de l’Association Régionale des Industries Alimentaires (ARIA) d’Alsace
L’ancien co-président de l'association alsacienne des entreprises agroalimentaies en prend la présidence unique pour deux années. Jusqu'alors, l'ARIA Alsace était pilotée par quatre co-présidents.
Sébastien Muller (photo ci-contre © Cécile Hans), 37 ans, titulaire master "Entreprendre" effectué à l’EM Lyon Business School, dirige la Maison Le Pic, à Meistratzheim (Bas-Rhin), spécialisée dans les légumes gourmands à l’alsacienne et l’historique choucroute d’Alsace IGP.
Le président entre dans ses fonctions alors que le filière flirte « avec la zone rouge. » Dans ce secteur essentiel, l’augmentation des prix de l’énergie, la hausse des prix des engrais et des cours mondiaux de céréales, la forte augmentation des coûts de l’alimentation animale, la raréfaction de certaines matières premières dont l’emballage, l’inflation des coûts de transport et la pénurie ou forte tension sur la main d’œuvre, pénalisent les entreprises agroalimentaires. D.Hugue