L’application Max by Medae au service des professionnels de santé. L’UIMM Côte-d’Or marie les sociétés UMS et USPA. Le Grand Besançon fédère pour des visières de protection. Le fablab de Nicéphore Cité fabrique aussi des visières. Embarquée par RKF Luxury Linen, l’entreprise haut-saônoise G-MEA a converti ses couturières aux surblouses. Décès de Bernard Stalter, président des chambres de métiers du Grand Est et de France. Plus Forts Grand Est, une plate-forme de mise en relation des entreprises. Le fabricant de grues Liebherr redémarre l'usine de Colmar. L'Insee livre les premiers élements sur les répercussions économiques du Covid-19 en Bourgogne-Franche-Comté.
• Covid-19 : l’application Max by Medae au service des professionnels de santé
L’assistant digital Max By Medae, imaginé en 2014 par Jean-Christophe Cejka, anesthésiste aux Hospices Civils de Lyon, a été retravaillé pour le CHU de Dijon par Sébastien Mirek, l’un de ses médecins anesthésistes-réanimateurs, afin d’épauler les professionnels de santé qui soignent les nombreux patients atteints du Covid-19. Le logiciel s’est parfaitement adapté à cette pandémie car il propose en temps normal des solutions pour faire face à des situations « complexes et inattendues », qu’elles soient, militaires, nucléaires, aéronautiques….
Grâce à des vidéos, l’application invite au bon geste en amont, en aval et pendant chaque étape de soins. « Il faut à chaque fois valider pour avancer, comme cela on est sûr du respect des procédures strictes mises en place », explique Sébastien Mirek. Une dizaine de tablettes offertes par l’entreprise Eurogerm seront à disposition du service de réanimation, des urgences, des blocs opératoires de l’hôpital de Dijon. Didier Hugue
• Quand l’UIMM de Côte-d’Or marie pour la bonne cause les sociétés UMS et USPA…
…Cela donne des visières de protection, agréées par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) et parfaitement adaptées au professionnels de santé comme aux entreprises qui poursuivent leur activité. Elles sont fabriquées par deux adhérents de l’UIMM Côte-d’Or.
UMS, implantée à Dijon, est un spécialiste de la découpe laser sur métaux classiques et spéciaux de 25 à 10 mm. L’entreprise de Philippe Le Floch et son fils Franck, vient d’investir 4 millions d’€ dans un nouveau bâtiment et une machine de découpe laser à fibre, l’une des rares exploitée en Europe. UMS génère 1,9 million d’€ de chiffre d’affaires avec un effectif d’une dizaine de personnes. Pour cette opération, elle a déjà réalisé 3.000 visières, dont 200 offertes à 4 EHPAD et 300 à venir. Pas moins de 7.500 visières sont par ailleurs en cours de fabrication
USPA assure pour sa part la découpe de la visière et son perçage. La société de mécanique générale dirigée par Catherine Kupfer et son frère Frédéric Seillier, usine toutes les matières en plastique possible. Située à Echenon, près de Saint-Jean-de-Losne, elle atteint les 800.000 € d’activité et travaille avec 6 personnes.
Cette protection, réalisée sur un modèle existant venant de Bretagne, est commercialisée 5 € TTC aux entreprises adhérentes à l’UIMM. Pas moins d’une cinquantaine d’entre-elles ont déjà passé commande pour 5.000 visières en kit. La recette permet d’offrir gratuitement des exemplaires aux personnels de santé. D.H. (En photo, l'un des collaborateurs d'USPA)

• Le Grand Besançon fédère l’ENSMM, l'IUT, le CFAI et le plasturgiste Plastiform
Là encore la mobilisation des compétences face au coronavirus fait merveille. À l’issue de nombreux prototypes de visières de protection, L'École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (ENSMM) à Besançon et l’IUT Vesoul-Besançon fabriquent un moule d’injection. Ils le transfèrent ensuite au CFAI qui réalise une pièce toutes les 38 secondes.
De son côté, l’entreprise Plastiform d’Olivier Rodary assure la découpe de la face avant, grâce à un outil développé pour l’occasion. Située à Thise, près de Besançon, Plastiform est un spécialiste des matières techniques thermoformées, réalise un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’€ et emploie 25 personnes. Le plasturgiste compte s’associer à PMB Plast pour lui fournir les visières de sa protection faciale, actuellement en rupture de stock. L’agglomération bisontine finance les 2.400 premiers exemplaires. D.H. Pour en savoir plus : visieres@grandbesançon.fr
• Le fablab de Nicéphore Cité fabrique des visières de protection
L’association à but non lucratif Coronavirus, basée à Saint-Léger-sur-Dheune (Saône-et-Loire), née pour proposer des visières de protection, reçoit de nombreux coups de pouce de falabs et tiers-lieux, dont celui de Nicéphore Cité. Ce qui représente une cinquantaine d'imprimantes 3 D dans le département.
Les 3 imprimantes 3D du fablab de Nicéphore Cité tournent jour et nuit et contribuent à la production de 200 visières par jour, sachant que près de 2.000 au total ont déjà été distribuées aux professionnels de santé de Saône-et-Loire. Ces visières sont annoncées légères et ne produisant que peu de buée dans le champ visuel. La logistique est assurée par un réseau d’infirmières, de pharmaciens, de taxis…D.H.
• Embarquée par RKF Luxury Linen, l’entreprise haut-saônoise G-MEA a converti ses couturières aux surblouses
Au début du confinement, Christian Bertin, le gérant de G.Manufacturing Équipement Aéronautique (G-MEA), avait mis au chômage technique les 12 salariées couturières afin de les protéger du virus. « Fabriquer nos combinaisons de pilotes n’était plus l’urgence, la sécurité passait avant tout », dit-il. Mais lorsqu’il a appris que la ville de Luxeuil-les-Bains cherchait des sous-traitants pour aider RKF Luxury Linen à fabriquer, avec l’entreprise adaptée Adapei Pro 70, des surblouses et des masques, il leur a proposé de revenir, si elles le souhaitaient, pour participer à l’aventure.
Dix des 12 couturières ont pu répondre à l’appel, ravies de pouvoir se rendre utiles, selon le dirigeant. La première semaine, cette société créée en septembre 2018 à Vaivre-et-Montoille (Haute-Saône) pour confectionner des combinaisons de pilotes de chasse ultra-techniques, selon un brevet détenu par son actionnaire suisse G-Nius, a fabriqué 80 surblouses par jour. Cette deuxième semaine, le rythme quotidien est passé à 250 unités.
Juste avant le confinement, G-MEA s’apprêtait à concrétiser ses projets de développement, après avoir obtenu la certification aéronautique indispensable. À terme, l’entreprise, qui a des contacts avec des avionneurs du monde entier, pourrait employer 250 personnes. Monique Clémens
• Décès de Bernard Stalter, président des chambres de métiers du Grand Est et de France
Figure incontournable de l’Alsace et de l’artisanat, Bernard Stalter est décédé le 13 avril du Covid-19 à l’hôpital de Strasbourg où il était en réanimation depuis le 23 mars. Il était âgé de 63 ans.
Président de la Chambre de métiers d'Alsace depuis une quinzaine d’années, puis du Grand Est, il avait été élu en 2016, président de CMA France, l’organisme fédérateur du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat.
Coiffeur de profession, à la tête d'une entreprise d’une soixantaine de salariés, ce natif de Brumath où il avait ouvert son premier salon de coiffure en 1993, présidait aussi l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec). Il siégeait également à la région Grand Est en tant que conseiller régional délégué à l’artisanat. Auparavant, il avait aussi présidé le Conseil économique et social d'Alsace (CESA) de 2007 à 2013, puis avait siégé au Conseil économique et social national jusqu’en 2018.
Sur son site, l’Elysée « salue son engagement inlassable pour l’artisanat français. » Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Alsace Eurométropole, évoque un « homme d’influence, sollicité et écouté en Alsace comme à Paris. » Christiane Perruchot
• Plus Forts Grand Est, une plate-forme de mise en relation des entreprises
Initiée par la Région et mise en musique par Grand E-Nov, l’agence d’innovation du Grand Est, Plus Forts Grand Est (lien ici) est une plate-forme dédiée aux collectivités, entreprises, organisations, associations, établissements de soins ou de personnel soignant, qui proposent ou veulent proposer des solutions innovantes et accessibles pour faire face à la crise du Covid-19. Start-up, associations, PME ou ETI du Grand Est sont invitées à se référencer. La plate-forme met aussi en relation les fournisseurs de matériel, imprimeurs 3D et demandeurs d’équipement de protection (établissements médicaux, professionnels du terrain…). Enfin, des informations sont diffusées sur les procédures de marchés publics pour les entreprises qui souhaitent travailler avec des acteurs publics. C.P.
• Liebherr-France relance la production sur le site de Colmar le 20 avril
Liebherr-France annonce que la production de pelles sur chenilles sera relancée progressivement sur le site de Colmar le lundi 20 avril. La production avait été stoppée au début du confinement. Dès cette semaine, 15% des effectifs étaient déjà présents pour garantir la mise en place des mesures sanitaires essentielles à la non-propagation du Covid-19 et relancer la logistique.
Pour assurer la sécurité de ses collaborateurs, l’entreprise a mis en place une série de mesures : entrée uniquement par le poste de garde et mesure de la température de chaque salarié à l’entrée. Un balisage facilitera les flux et respectera la distance sociale d’un mètre minimum. Les salariés des postes à fortes interactions (médical et après-vente par exemple) seront équipés de gants, masques et lunettes de sécurité. Tous les intervenants extérieurs seront soumis aux mêmes règles.
Le télétravail reste de rigueur pour les postes le permettant et le personnel fragile et/ou avec des pathologies devra rester à domicile. Un livret numérique de reprise d’activité détaillant les mesures à respecter sur le lieu de travail est disponible, ainsi qu’une formation en ligne pour maîtriser les comportements nécessaires à un environnement de travail sain et sécurisé. « L’activité globale du bâtiment et des travaux publics reprend progressivement et de nombreux clients sont en attente de leurs livraisons en France et dans le monde entier. Ce redémarrage est essentiel à la pérennité et la survie des clients de ce site historique du paysage industriel colmarien », affirme Liebherr-France. Julie Giorgi
L’Insee Bourgogne-Franche-Comté vient de publier les premiers éléments sur les répercussions économiques de la pandémie du Covid-19 dans la région. S’il est trop tôt pour chiffrer le ralentissement économique (en termes de volume et de chiffre d’affaires des entreprises), il est clair que cette parenthèse forcée fait du bien à la qualité de l’air et aux ressources énergétiques. Avec 45% des salariés au chômage technique (327.300 personnes), la consommation d’énergie chute, qu’il s’agisse du carburant, de l’électricité ou du gaz, entraînant une baisse des émissions de gaz à effet de serre.
La plus claire des illustrations est la baisse de 59% d’oxyde d’azote et de 48% de dioxyde d’azote sur la rocade de Dijon entre la première et la seconde semaine de mars (Source : réseau de mesure Atmo) où les pics de congestion du trafic routier à 8h et 17h ont été divisés par trois (Source : TomTom). La chute des déplacements professionnels ainsi que le ralentissement des transports routiers se mesurent aussi sur le réseau autoroutier d’APRR (moins 60% de véhicules légers et moins 19% de poids-lourds la première semaine du confinement).
Le ralentissement de l’industrie entraîne une forte baisse de la consommation d’électricité : moins 25% sur les quatre premières semaines du confinement. Mais en fait, la baisse réelle liée à l’industrie est plus importante compte tenu de la présence des salariés à leur domicile et du télétravail qui entraînent logiquement une hausse du côté des ménages, malgré une météo favorable aux économies de chauffage. GRTgaz a de son côté mesuré la baisse de consommation de ses clients industriels : moins 35% sur les deux premières semaines de confinement en comparaison avec les deux précédents. C.P.