Le Crédit agricole Alsace-Vosges grignote du terrain auprès des entreprises. Le Nord Franche-Comté montré en exemple de mobilisation du foncier pour l’industrie. Le Vosgien Métallerie Koc s’installe pour la découpe dans le Territoire de Belfort. Ineos préfère l’Autriche à la Moselle pour son 4x4 électrique. Alkern reprend deux fabricants de béton en Lorraine et Franche-Comté. Les intentions d’embauche restent au-dessus de la barre des 200.000 dans le Grand Est.
• Le Crédit agricole Alsace-Vosges grignote du terrain auprès des entreprises
Une hausse de parts d’1,15 point en un an est revendiquée par le Crédit agricole Alsace-Vosges sur le marché des entreprises. Publiant ses résultats 2022, la caisse régionale fait état d’un produit net bancaire en progression de 5,4 % l’an dernier aboutissant à un total de 274,5 millions d’€, pour un bénéfice net également en hausse, de 11 %, à 55,2 millions d’€. De quoi conforter les fonds propres, situés désormais à 2,1 milliards d’€. Le Crédit agricole Alsace-Vosges a apporté ses concours financiers à 2.200 projets d’entreprises et d’autres professionnels pour un montant cumulé de 720 millions d’€, en augmentation de 50 % par rapport à 2021. Le total des nouveaux financements pour les différentes clientèles privées et professionnelles a atteint un « record historique » de 2,8 milliards d’€ (+ 12 % en un an). La caisse régionale investit actuellement 60 millions d’€ dans la reconstruction de son siège social à Strasbourg d’ici à fin 2025.
• Le Nord Franche-Comté montré en exemple de mobilisation du foncier pour l’industrie

Pour s’instruire sur la « mobilisation pour le foncier industriel » au titre de la mission nationale qui lui a été confiée il y a deux mois par le gouvernement, le préfet Rollon Mouchel-Blaisot s’est rendu dans le Nord Franche-Comté mercredi dernier 19 avril. Guidé sur place par l’agence de développement économique du bassin ADN-FC, il a pris connaissance de cinq cas pratiques sur le territoire, aux profils différents : la reconversion d’une base militaire pour l’accueil de projets d’importante consommation foncière à l’Aéroparc de Fontaine à travers notamment le projet McPhy ; le réinvestissement des anciennes surfaces Bull et Alstom par le Techn’Hom de Belfort grâce à la société d'économie mixte (Sem) patrimoniale Tandem ; la mobilisation d’un outil similaire, Sem Sud Développement, sur le site des forges de Lisi à Grandvillars (Territoire de Belfort), une friche « sans issue industrielle réelle », celle de Faurecia à Mandeure (Doubs) et un autre site, de grande ampleur et « avec une issue industrielle » bien avérée pour sa part, PSA Sud à Sochaux.
La société Métallerie Koc basée à Ramonchamp (Vosges) a installé depuis le mois dernier un nouvel atelier à Roppe (Territoire de Belfort), dans un double but de renforcement de l’une de ses spécialités, la découpe, et de rapprochement d’une partie de sa clientèle. « Nous gagnons de plus en plus de marchés dans le Nord Franche-Comté et en Alsace, deux secteurs dont nous nous rapprochons grâce à cette nouvelle implantation », souligne le dirigeant Mehmet Koc. L’entreprise investit 1,7 million d’€ (dont une aide de la région Bourgogne-Franche-Comté) dans ce projet, pour l’acquisition de la friche (le site Clerc Industrie fermé depuis cinq ans), la remise à neuf des 3.500 m2 et l’équipement en matériels, notamment un laser tube attendu d’ici à mi-mai. La PME de découpe et aqualaquage de tôles et tubes renforce ainsi la première de ces spécialités. Elle emploie un peu plus de 50 salariés, dont 6 à Roppe pour l’instant avec l’intention d’en porter l’effectif à 10 dans les prochains mois, pour un chiffre d’affaires annuel qui oscille entre 6 et 7 millions d’€ et est réalisé auprès de secteurs industriels variés.
• Ineos préfère l’Autriche à la Moselle pour son 4x4 électrique

© Ineos Automotive
Pressentie, l’usine de Hambach (Moselle) d’Ineos Automotive ne fabriquera pas la version électrique du futur 4x4 du groupe britannique. Celui-ci a porté son choix finalement sur Graz en Autriche, en association avec Magna Automotive, pour ce nouveau modèle. Le site lorrain de 960 salariés, issu de la reprise de l’usine Smart, va se consacrer au montage des dernières versions de la petite voiture citadine jusqu’en mars 2024 et, sur le long terme, à la production en grande série du Grenadier, le 4x4 à motorisation thermique d’Ineos. Il en a démarré en octobre dernier la fabrication qui doit atteindre une cadence annuelle de 25.000 exemplaires.
Préfabricant d’éléments en béton, le groupe Alkern basé dans le Pas-de-Calais étoffe ses implantations par une croissance externe à double dimension dans l’Est. Début avril, il a en effet concrétisé l’acquisition de la société ADG Béton de production d’éléments dans ce matériau depuis Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) et de sa filiale Sebe à Mersuay (Haute-Saône). L’entreprise rachetée emploie au cumul 60 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’€ l’an dernier. « ADG Béton va renforcer notre pôle de travaux publics et étendre notre offre de solutions en gestion des eaux (assainissement non-collectif, stockage des eaux pluviales…) », commente Xavier Janin, président du groupe Alkern qui emploie un millier de collaborateurs, à l’origine d’un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’€.
• Les intentions d’embauche restent au-dessus de la barre des 200.000 dans le Grand Est

Un total de 203.244 intentions d’embauches dans le Grand Est en ce début 2023 découle de l’enquête sur les « besoins de main d’œuvre » dévoilée la semaine dernière par la direction régionale de Pôle Emploi. Le chiffre approche le record de 2022 (216.000) et confirme ainsi le maintien à haut niveau des recrutements, dont la progression atteint 18 % depuis 2018. La moitié de ces projets de recrutement émane d’établissements de moins de 10 salariés et un autre quart découle des PME de 10 à 50 salariés. Ils se concentrent à 54,7 % dans trois des dix départements du Grand Est : le Bas-Rhin, la Marne et la Moselle. Les services occupent également une part majoritaire, en rapport avec leur poids dans l’économie régionale, avec 54 % des intentions d’embauche dont 20 % dans les services aux entreprises, tandis que l’industrie représente 11,4 % du total. L’engouement pour la recherche de nouveaux collaborateurs ne doit pas occulter la difficulté de la tâche, qui est tenace : 58 % des intentions de recrutements sont qualifiées de problématiques par les employeurs.