Le Cetim Grand Est implante une plateforme d’accompagnement vers l’industrie 4.0 à Mulhouse. Biosynex obtient l’homologation du ministère de la Santé pour son test sérologique de dépistage du Covid-19. WhiteQuest rachetée courant avril par l’ingénieriste Assystem. Defymed lève 1,8 million d’€ auprès de Cap Innov Est et Bpifrance. Plus grand chantier autoroutier de France, le contournement ouest de Strasbourg redémarre. Un quatuor franco-allemand pour exploiter le terminal de Lauterbourg sur le Rhin. Une conférence sociale post-Covid dans le Grand Est. L’unité de méthanisation de Lingenheld opérationnelle à Strasbourg. Christophe de Fitte, nouveau président de BDR Thermea France.
• Le Technocentre du 4.0 attendu dans les quatre ans à Mulhouse
Juste avant le confinement, la communauté d’agglomération mulhousienne m2A a voté sa part du financement du Technocentre du Cetim qui permet de faire avancer ce projet : l’implantation dans le quartier de la Fonderie à Mulhouse (Haut-Rhin) d’une plate-forme d’expertise et d’accompagnement des entreprises dans leur déploiement de l’industrie 4.0, sous le pilotage du Centre technique des industries mécaniques (Cetim). Dans le bâtiment de 7.000 m2, celui-ci réimplantera son siège Grand Est situé aujourd’hui dans le parc d’activités de la Mer Rouge, à Mulhouse également.
Pour la rénovation de cet ancien atelier de la SACM, le montant du projet immobilier s’élève à 12,7 millions d’€, dont 6,5 millions apportés par m2A, maître d’ouvrage. S’ajouteront quelque 12 millions d’€ d’équipements, pour lesquels le processus de financement est en instruction : « Il repose sur l’éligibilité au PIA (Programme d’investissements d’avenir) », souligne Olivier Rougnon-Glasson, directeur général de Cetim Grand Est.
Au final, l’installation « définitive » devrait intervenir en 2024. Cette « plate-forme d’accélération » associe l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et le centre technique Holo 3 en métrologie (membre d’Institut Carnot-Mica) au Cetim national et à son correspondant Grand Est. Mathieu Noyer
• Biosynex a reçu l’homologation de son test sérologique dédié au Covid-19 et embauché 40 personnes
Le 21 mai, Biosynex a obtenu l’homologation du ministère de la Santé pour son test sérologique de dépistage du Covid-19 (Lire l'article de Traces Ecrites News : L’Alsacien Biosynex prêt à commercialiser entre 2 et 3 millions de tests sérologiques). Depuis le mois d’avril, l'entreprise spécialiste des tests de diagnostics rapides basée à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) a vendu plus de 600.000 tests en France et 4 millions à l’international. Dans l'hexagone, ses marchés sont les laboratoires et les hôpitaux. Des médecins et des pharmaciens ont également passé des commandes depuis que la Haute Autorité de Santé a rendu un avis favorable le 18 mai pour l’utilisation des ces tests sérologiques en Trod (tests rapides d’orientation diagnostique). Par conséquent, dès le mois de juin, Biosynex réserve 2 millions de tests par mois pour la France.
Depuis le 15 mai, l’entreprise a relocalisé une partie de la production de ces tests sérologiques sur son site d'Illkirch et pour satisfaire la demande croissante, elle a signé un partenariat avec un industriel de Lyon disposant ainsi d’une seconde unité de production. A partir de septembre, les deux sites seront capables de produire 4 millions de tests par mois. Biosynex a investi 2 millions d’€ sur son site alsacien pour acquérir une nouvelle ligne de production. Et depuis le 15 mai, elle a embauché 40 personnes. Julie Giorgi
• WhiteQuest rejoint l’ingénieriste Assystem

C’est une issue positive pour WhiteQuest, elle réjouit en tout cas son fondateur Guillaume Ebelmann. La jeune société d’Erstein (Bas-Rhin), spécialiste des solutions de solution virtuelle pour professionnels, a été rachetée courant avril par le groupe d’ingénierie Assystem, alors qu’elle avait été placée successivement en sauvegarde, puis en redressement et enfin en liquidation judiciaire, de l’automne dernier à mars 2020.
Cette situation résultait « d’un très gros impayé, équivalent à sept mois de chiffre d’affaires », dont WhiteQuest ne pouvait se remettre, explique Guillaume Ebelmann. Or quelques mois auparavant, en mai 2019, la PME avait pris la décision de principe de chercher un acquéreur, pour une autre raison de fond : « Nos solutions sont reconnues comme très prometteuses, mais nous n’étions pas parvenus à les commercialiser significativement par nos propres moyens : nous manquions de crédibilité et de visibilité de long terme aux yeux de bon nombre de clients, souvent des groupes et/ou des acteurs de secteurs sensibles comme la Défense », ajoute le dirigeant.
Parmi la presque vingtaine de contacts noués, celui auprès d’Assystem est arrivé au bout de son processus. Depuis Erstein, les cinq salariés de WhiteQuest forment désormais le nouveau service VR/AR (réalités virtuelle et augmentée) de l’unité « Innovation & Digital » du groupe français de 5.700 salariés et 500 millions d’€ de chiffre d’affaires annuel. Cette intégration à Assystem ouvre à l’ex-PME les portes du nucléaire, de la défense et de l’industrie en général, ce qui lui laisse entrevoir la création de nouveaux emplois. Elle-même offre à son nouveau propriétaire ses compétences, reconnues notamment pour la simulation de formations en environnement de travail, et l’implantation qu’elle avait concrétisée auprès de l’industrie pharmaceutique. Mathieu Noyer
• Defymed lève 1,8 million d’€ pour l’entrée en phase clinique de son dispositif de délivrance de l’insuline

Spécialisée dans la conception et le développement de dispositifs médicaux innovants, Defymed à Strasbourg, a obtenu le financement nécessaire pour engager la première phase de l’essai clinique de son dispositif médical de délivrance physiologique d’insuline, ExOlin. Ce tour de table de 1,8 million d’euros auprès de Cap Innov Est, à hauteur de 1 million d’€ ,et Bpifrance, 800.000 €, vient compléter les précédentes levées de fonds privées et publiques à quelques 10 millions d’€ depuis la création de la start-up en 2011 par Séverine Sigrist.
Le dispositif médical ExOlin, conçu pour une durée de vie estimée entre 4 et 6 ans, est implanté dans l’abdomen du patient et permet de délivrer l’insuline par une simple injection à travers la peau. Le patient conserve son mode d’injection habituel (seringue, stylo ou pompe) mais voit son traitement amélioré. Car étant délivrée près du foie, l’insuline agit plus efficacement et le patient bénéficie ainsi d’une meilleure stabilité glycémique.
Cette première phase de l’entrée en clinique, estimée sur une durée de 12 à 18 mois, portera sur une dizaine de patients du CHRU de Strasbourg. À l’horizon 2022, la deuxième phase prévoit un déploiement de l’essai clinique sur un nombre plus important de patients, dans différents centres investigateurs et à l’échelle européenne. À terme, Defymed ambitionne un marquage CE à une échelle moyenne de 3 ans (2023) et l’exploitation commerciale via une cession de licence à un grand groupe spécialiste des dispositifs médicaux, à l’issue de l’autorisation de mise sur le marché. Julie Giorgi
• Plus grand chantier autoroutier de France, le contournement ouest de Strasbourg se relance

Le contournement ouest de Strasbourg (COS) a redémarré ses travaux. En cette fin mai, le chantier revient à son effectif de 800 personnes qu’il avait laissés en plan le 17 mars, crise du Covid-19 oblige. Le groupe Vinci qui en pilote la conception et la construction a organisé cette reprise en trois temps : préparation de la mise en œuvre du guide des règles sanitaires du BTP sitôt après sa publication le 2 avril, redémarrage des premiers terrassements avec une centaine d’ouvriers le 28 avril, passage à mi-cadence dans la semaine du 11 au 15 mai.
Plus grand chantier autoroutier de France, représentant un montant d’investissements de 550 millions d’€, le COS consiste à créer 24 kilomètres de voie nouvelle d’autoroute, payante, pour détourner le transit de l’A 35, gratuite, dans sa section qui longe Strasbourg. Avec cette interruption de deux mois qui fait suite à un décalage de plusieurs mois du démarrage des travaux du fait de la multiplication des recours, infructueux, le projet pourra-t-il respecter son objectif de mise en service à la fin 2021 ? La question reste ouverte à ce stade et nul doute que l’été prochain sera pleinement mis à profit pour rattraper ou tenter de rattraper le retard. Mathieu Noyer
• Un quatuor franco-allemand pour exploiter le terminal de Lauterbourg

Le nouveau terminal du port fluvial de Lauterbourg (Bas-Rhin) a trouvé son exploitant, au terme de plus d’un an d’appel d’offres. La consultation a été remportée par la société Lauterbourg Rhine Terminal, constituée par quatre partenaires : l’exploitant francilien Paris Terminal qui conduit le groupement (40 % du capital) et s’implante ainsi dans les bassins fluviaux de l’Est ; la Compagnie fluviale de transport ; le transporteur allemand sur le Rhin Haeger & Schmidt et le Port autonome de Strasbourg. Ce dernier, gestionnaire du site de Lauterbourg, a souhaité prendre une participation au capital, de 30 %, « afin de participer à la définition de la stratégie et d’aider à pouvoir l’adapter rapidement en cas de besoin », explique son directeur général Jean-Louis Jérôme.
Créée en février, Lauterbourg Rhine Terminal entrera en activité en septembre 2020. La composition binationale du groupement se justifie par le potentiel de développement du fait de la localisation à la frontière allemande. Mathieu Noyer
Une conférence sociale post-Covid dans le Grand Est
Le Conseil régional du Grand Est pose les jalons de l’organisation d’une « conférence sociale » avant l’été ou plus probablement à l’automne prochain, afin de tirer les leçons de la crise sanitaire et organiser les modalités de sa sortie – espérée d’ici là – sous l’angle du dialogue social. « Constituée de rencontres régulières, cette initiative doit permettre d’entretenir ce dialogue social et de mieux nous connaître, entre organisations syndicales, patronat et élus », a expliqué Jean Rottner, le président de la collectivité régionale en présentant le projet lors de la commission permanente du 15 mai.
La conférence serait aussi l’occasion de déminer des terrains qui auraient besoin de l’être pour ne pas entraver la relance de l’économie, souligne l’élu : « Elle sera aussi là pour ne pas se retrouver dans des situations à la Renault », allusion au recours en justice de la CGT contre la reprise du travail sur le site de Sandouville qui a obtenu gain de cause, malgré l’application des règles sanitaires.
Mathieu Noyer
• La méthanisation de Lingenheld entre en action à Strasbourg

L’unité de méthanisation de déchets de Lingenheld à Oberschaeffolsheim (Bas-Rhin) injecte son biogaz dans le réseau, depuis le 11 mai. Le groupe familial de construction et d’environnement a procédé en ce jour de déconfinement à l’ouverture symbolique de vanne. Dénommée Methamusau, l’installation en couronne ouest de Strasbourg a représenté un investissement de 12 millions d’€.
Elle transformera un peu plus de 20.000 tonnes annuelles de déchets organiques, provenant à parité des agriculteurs locaux, de l’industrie agro-alimentaire alsacienne et des déchets verts des collectivités voisines. L’énergie issue du procédé alimentera plus d’un millier de foyers en biogaz. Il s’agit de la cinquième unité du genre pour Lingenheld qui poursuit ainsi par la voie des énergies renouvelables sa diversification dans l’environnement, et la première en Alsace. Mathieu Noyer
• Christophe de Fitte, président de BDR Thermea France
Agé de 57 ans, Christophe de Fitte prend la tête de la filiale française du néerlandais BDR Thermea, plus connue sous le nom De Dietrich Thermique précédant sa fusion avec d’autres entités, et qui est basée à Mertzwiller (Bas-Rhin). Il succède à Thierry Leroy.
Après un début de carrière chez Legrand, il est passé par plusieurs sociétés pour présider de 2011 à 2013 la société Sandvik Hard Materials productrice d’outils et pièces d’usure en carbone de tungstène. Depuis six ans, il était président directeur général de GCE (Gas Control Equipment).
BDR Thermea France emploie 1 450 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 425 millions d’€ dans les différents produits de chauffage qu’elle vend sous les marques Chappée, De Dietrich, Oertli, Serv’élite et Sofath. M.N.