La dynamique du sans fil promise au niveau mondial en 2019 pousse Divacore à sortir des frontières, direction l’Allemagne où elle commence à commercialiser ses écouteurs sans fil. Spécialisée dans la simulation virtuelle 3D appliquée à la formation à distance, WhiteQuest, en Alsace, franchit un seuil technologique en additionnant la réalité virtuelle, la réalité augmentée, le scan 3D et les photos et vidéos à 360 degrés.
• Divacore s’apprête à conquérir l’Allemagne avec ses écouteurs sans fil
La dynamique du sans-fil promet de booster les ventes de casques et d’écouteurs en 2019 à l’échelle mondiale. A Metz, la marque Divacore entend bien profiter de cette tendance anticipée par l’institut d’analyse de marché GfK.
A force de patience et de ténacité, la start-up fondée en 2011 par David Grasso, Linh Tran et Jérémy Obriot a su se ménager une place au soleil en France à l’ombre de géants du matériel audio comme Sony ou encore Apple. Ses écouteurs sans fil, casques audios et enceintes portatives partent maintenant à la conquête du marché européen, mais aussi états-unien. A ces fins, l’entreprise de 4 salariés (chiffre d’affaires de 2 millions d’€ en 2018) planifie une levée de fonds supérieure à un million d’euros cette année. « En huit ans, nous avons équipé 120.000 personnes et tout reste à faire ! », s’enthousiasme Linh Tran, associée en charge du développement commercial et du marketing.
Depuis ses bases de Bliiida, le bâtiment totem de la French Tech en Moselle, à Metz, Divacore a déjà commencé à investir le marché allemand, un des cinq plus importants du vieux continent. Elle a signé récemment avec un distributeur outre-Rhin et participé au salon du hi-tech IFA à Berlin en 2018.
Pour la petite société, le challenge de l’international est énorme. « Chaque pays a son propre fonctionnement, les standards de connectique sur les smartphones ne sont pas identiques d’un pays à l’autre. Le partage du marché du mobile entre les systèmes d’exploitation Android et d’Apple [La marque à la pomme propose ses propres produits audios, Ndlr] est différent. Nous pouvons passer par des distributeurs, des agents commerciaux, des places de marché en ligne, prospecter en direct des enseignes, etc. », énumère la cofondatrice de Divacore.
Sur le plan marketing, quelle sera la stratégie de la marque hors de nos frontières ? En France, la société s’est notamment attachée les services du tennisman Jo Wilfried Tsonga pour promouvoir son casque sans fil à réduction de bruit active HeybyJo. A New-York, ses produits sont distribués depuis deux ans par le Museum of Modern Art, le célèbre « MoMa ».
Ce labeur commercial est compensé par le plaisir technologique. Le lancement de nouveaux produits reste la partie la plus stimulante, confie l’équipe. En la matière, Divacore joue la carte d’une gamme resserrée, au design et à la conception soignés.
Elle ne propose que trois types de produits : des écouteurs sans fil, également appelés « intras », des casques et des enceintes portatives. Ses ventes sans fil – la grande tendance actuelle en matière d’audio – ont porté le chiffre d’affaires de l’entreprise en 2018. Le lancement d’un premier modèle en 2017 (AntiPods), a été complété par Nomad, puis Nomad+ en septembre 2018. Ce dernier a été élu meilleur produit de l’année 2018 par le magazine spécialisé 01.Net.
« Les intras Nomad+ offrent jusqu’à 4 heures d’écoute en continu et leur autonomie peut être portée à 180 heures grâce à leur boîtier de rangement utilisable aussi pour la recharge d’un smartphone », détaille Linh Tran. Enfin, la force de la marque française, conçue dans l’hexagone, mais produite en Chine, tient en bonne partie dans ses prix, très compétitifs. Philippe Bohlinger.
• WhiteQuest défie les frontières du virtuel et du réel

Le cours qui n’a d’e-learning que le nom parce qu’il est aussi peu interactif qu’un exposé magistral à l’ancienne : voilà le contre-modèle de WhiteQuest. La société d’Erstein (Bas-Rhin) applique au contraire un postulat : « Toute personne en formation a droit à l’erreur », souligne son dirigeant-fondateur Guillaume Ebelmann. A condition bien sûr de la corriger. Pour cela, il faut que le stagiaire puisse manipuler par lui-même et se fasse guider pas à pas vers les bons gestes et les bonnes prises de décision. Plutôt simple quand le tuteur est juste à côté, mais plus compliqué à distance, quand la formation réunit les salariés d’une multinationale éparpillés dans le monde.
C’est là qu’intervient la simulation virtuelle 3D dite « immersive », la spécialité de WhiteQuest. « Nous savons reconstituer de façon hyper-réaliste les environnements de travail complexes, typiquement ceux de l’industrie pharmaceutique », expose Guillaume Ebelmann. Le parcours du dirigeant rejoint ce thème : avant de fonder WhiteQuest en 2013, il travaillait au pôle de compétitivité Alsace BioValley et a été l’une des premières têtes pensantes du centre européen de formation au travail en salles blanches ouvert l’an dernier près de Strasbourg sous le nom de Ease.
La PME de 10 salariés (chiffre d’affaires non communiqué) a commencé par développer son logiciel de simulation de travail en salles blanches. Depuis, elle s’élargit à d’autres environnements particuliers, comme le nucléaire ou l’application de méthodes d’organisation du travail, typiquement le lean management. Plusieurs acteurs l’ont repérée : des fabricants de machines, ou récemment un spécialiste de l’audit en milieu pharmaceutique avec lequel la société alsacienne a signé un accord d’exclusivité qui devrait l’aider à pénétrer encore mieux ce marché.
Le partenariat conclu fin 2018 s’accompagne d’un franchissement de palier technologique. En effet, WhiteQuest a annoncé fin janvier l’entrée en service de sa « LabQuest technologies » : « Ce procédé sans équivalent conjugue la réalité virtuelle, la réalité augmentée, le scan 3D et les photos et vidéos à 360 degrés », décrit Guillaume Ebelmann.
Concrètement, des objets fondus dans le décor d’une pièce peuvent être déplacés et déclencher des animations à partir desquelles on peut observer les conséquences d’une action. « Disponible sur ordinateur, tablette ou casque de réalité virtuelle, LabQuest Technologies ne présuppose pas d’affinité particulière avec les jeux vidéos », argumente le dirigeant. Formation d’un nouvel embauché, entraînement à la maintenance, exercice de procédure d’urgence : les applications potentielles sont multiples. Mathieu Noyer.