SerenySun, un créateur de communauté d’énergies renouvelables, s’associe à l’énergéticien monégasque historique SMEG dans un projet d’envergure pour proposer aux acteurs du territoire mâconnais une électricité verte à tarif maîtrisé.
Une centrale photovoltaïque de taille va voir le jour à Mâcon (Saône-et-Loire) : elle occupera 5,14 hectares au sol en périphérie de la ville. Sur sa puissance totale de 6 MWc (mégawatts-crête), une partie soit 1MWc sera dédiée à un projet d’autoconsommation collective nommé « Notre énergie la Grisière » qui fournira l’équivalent de la consommation énergétique annuelle de 320 foyers. Le reste sera réinjecté dans le réseau public.
L’infrastructure, lauréate de l'appel d'offres « centrales au sol » de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), sera gérée par la SMEG (Société Monégasque de l'Électricité et du Gaz), producteur et distributeur d’électricité dans la principauté depuis plus d’un siècle. Le projet est co-porté par SerenySun, un « accélérateur de circuits courts de l’énergie » et spécialiste de l’autoconsommation collective, qui siège à Aix-en-Provence (Boches du Rhône) et emploie 10 salariés. Les travaux sont programmés à l’automne prochain, dans le but une livraison un an plus tard. Le montant de l'investissement n'a pas été communiqué.
Habitants, entreprises et collectivités situés dans le nord-ouest de Mâcon peuvent être éligibles à cette énergie partagée, à hauteur d’environ 25 à 30% de leurs besoins. Pour le reste, ils garderont leur abonnement avec leur fournisseur d’énergie habituel.
L’entreprise SerenySun s’est montrée particulièrement intéressée par le projet de la SMEG en raison de sa proximité avec la ville, qui permet d’associer le plus grand nombre d’habitants dans la communauté d’énergie et de s’affranchir d’une contrainte règlementaire : l’interdiction de distribuer de l’électricité au-delà d’un rayon 2 km autour d’une centrale photovoltaïque qui concerne les communautés d’énergie en milieu urbain.
La diversité des acteurs comme facteur de rentabilité

L’autre raison qui a attiré SerenySun réside dans « la diversité des profils d’autoconsommateurs qui permet d’optimiser le projet » précise Donald François, président fondateur de la PME aixoise. En effet, le pic de consommation d’une entreprise diffère souvent de celui des particuliers. Dès lors, plus les besoins varient, plus ils contribuent à rentabiliser le projet.
SerenySun démarre dès à présent sa campagne d’information, un an avant la mise en service. L’énergie coûtera au particulier environ 0,12 euros au kilowattsheure (Kwh), soit un tarif en dessous du tarif réglementé de sorte à l'inciter à se brancher « vert. » La société propose d’ores et déjà des simulations tarifaires aux prospects, en fonction de leurs besoins et de la production de la centrale. « Notre algorithme développé avec un laboratoire de recherche gère les clés de répartition, de sorte à prioriser les petits consommateurs et adapter leurs besoins à ceux des gros », détaille Alice Gaubert, directrice de développement de SerenySun. Une campagne de financement participatif accompagne le projet.
Explosion en France
L’autoconsommation collective d’énergie connaît une croissance exponentielle en France. Enedis recensait 379 opérations en mars 2024, soit un doublement (une augmentation de 102% précisément) sur douze mois. La plupart de ces initiatives émanent de communautés de taille relativement réduite, quelques dizaines de participants.
De quoi donner aux investisseurs l’envie d’élargir la brèche à plus grande échelle. Habituée à la production d’énergie, la SMEG se lance ainsi pour la première fois dans un projet d’autoconsommation collective, raison pour laquelle elle s’appuie sur l’expertise de SerenySun.
Créee en 2018, cette spécialiste des énergies renouvelables a déjà mis en place un tel projet à Vaux-en-Velun près de Lyon, cette fois-ci sur des toitures pour la couverture des besoins de 155 foyers, soit la moitié du projet de Mâcon. Elle oeuvre désormais à « créer de très grosses communautés, avec le plus de bénéficiaires possibles. » Car, plaide Alice Gaubert, « c’est ce type de projets qui permet d’obtenir le plus d’efficacité en matière de diminution de l’empreinte environnementale. »
La SMEG (Société Monégasque de l'Électricité et du Gaz) assure 133 ans la distribution et la fourniture d’électricité et de gaz, ainsi que l’exploitation et la maintenance de l’éclairage public en Principauté de Monaco. Elle construit et exploite des centrales de production de chaleur et de froid urbain en s’appuyant sur des énergies locales. Dans le cadre du projet de Mâcon, la consultation qu'elle a remportée portait sur la transformation d'un ancien site d’enfouissement des déchets en un site de production d’énergie renouvelable.
Photos fournies par Sereny Sun.













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